Le cuir: sa traçabilité, le maillon faible de la filière européenne

Si la filière européenne du cuir a réduit énormément son impact sur l’environnement, il reste encore beaucoup à faire en termes de traçabilité de cette matière.

Une peau de crocodile qui servira à fabriquer des chaussures en Italie. GABRIEL BOUYS/AFP

C’est dans ce but que s’est tenu cette semaine à Paris le premier forum international dédié à la Responsabilité sociétale des entreprises du cuir. L’objectif était de partager les bonnes pratiques sur le plan du développement durable. Car le cuir, très utilisé dans la mode, souffre d’une mauvaise image : élevage intensif du bétail, grande consommation d’eau ou utilisation du chrome pour assouplir les peaux. Dans plusieurs pays en développement, ces pratiques sont polluantes, ce n’est pas le cas dans l’Union européenne selon Frank Boehly, président du Conseil national du cuir en France.

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Frank Boehly, président du Conseil national du cuir en France

Le tannage aux produits naturels existe bien sûr, mais il a ses limites, on ne peut pas affiner le cuir autant qu’avec le chrome pour avoir une très bonne qualité.

Si le tannage en Europe respecte l’environnement, beaucoup reste à faire pourtant en termes de traçabilité du bétail. Les tanneries ne connaissent pas toujours l’origine des peaux qu’elles travaillent. Sur ce point, le consommateur est devenu exigeant : il a besoin de transparence et de traçabilité. Pas facile quand on sait que l’industrie de la mode, en constante croissance, est grande consommatrice de cuir en provenance des pays non européens. Exemple : la France, leader en Europe dans ce secteur compte 9 400 entreprises et 130 000 salariés. La filière française du cuir a réalisé l’an dernier 25 milliards d’euros de chiffre d’affaires.