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Chronique des matières premières

Drones sur les installations saoudiennes, quel impact sur les marchés pétroliers?

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L'attaque de drones sur les infrastructures pétrolières de l'Arabie saoudite a fait flamber les cours du brut de plus de 14 % au total à Londres et New York ce lundi. L'impact à plus long terme, sur les différents acteurs du marchés pétroliers, dépendra du temps qu'il faudra pour réparer les installations d'Abqaiq, centre névralgique de l'industrie pétrolière saoudienne.

Une raffinerie de pétrole, en Arabie saoudite.
Une raffinerie de pétrole, en Arabie saoudite. Getty Images/Pete Turner
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Les tirs de drones ont endommagé le plus grand centre de traitement du pétrole saoudien, Abqaiq. C'est là que les huiles sorties du méga-gisement de Ghawar et d'autres champs pétroliers, sont débarrassées du sel, de l'eau, du soufre et du gaz pour rendre le pétrole saoudien commercialisable. C'est aussi là que l'on sépare les qualités de brut, avant de les envoyer vers les raffineries saoudiennes ou vers l'export.

Des mois de réparation ?

La compagnie nationale laisse entendre que les réparations seront plus longues que prévu. Aramco ne donne pas de précisions mais il faudra des semaines voire des mois, d'après un ingénieur français qui connaît bien l'usine pour avoir récemment formé des techniciens saoudiens sur place. Il a pu observer sur des photos satellites que la totalité sphères aplaties, les séparateurs, avaient été percées par les drones, et donc, que tout le traitement du pétrole à Abqaiq était à l'arrêt. Ce ne sera pas facile, estime-t-il, de trouver des entreprises étrangères prêtes à livrer les turbines et les pompes nécessaires, dans le climat sécuritaire actuel.

Réorientation des flux

Les acheteurs vont-ils manquer de pétrole ? La pénurie n'est pas à l'ordre du jour, étant donné le ralentissement de la demande mondiale, dans un contexte de récession. Les stocks sont importants, dans les pays importateurs comme les pays producteurs. L'Arabie saoudite a quelque 30 jours de réserves, le premier exportateur mondial va aussi s'efforcer de mobiliser davantage ses ressources sur le reste du territoire puisque Riyad avait volontairement réduit son offre dans le cadre de l'Opep.

Les autres pays du cartel en capacité de produire vont s'empresser d'ouvrir grand les vannes, de même que la Russie. Quant aux compagnies pétrolières américaines, dont beaucoup sont dans le rouge, elles vont apprécier de voir les primes à l'export s'envoler, le pétrole de schiste américain est très demandé depuis ce week-end.

Inflation

C'est plus une réorganisation des flux pétroliers qui est à l'oeuvre. Avec tout de même une inflation des prix, prime de risque et augmentation du fret obligent. L'Europe et l'Asie vont en subir les conséquences. La Chine dont l'économie n'est pas au beau fixe, absorbait un quart des exportations saoudiennes, elle devra payer une taxe de 5 % si elle veut importer à la place du pétrole américain.

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