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Chronique des médias

Facebook sur l’agenda des médias

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Lors des rencontres professionnelles de la publicité, Udecam, est apparue cette semaine toute l’ambivalence des médias français vis-à-vis de Facebook. Entre recherche d’opportunités et méfiance.

Logo de Facebook
Logo de Facebook REUTERS/Dado Ruvic/Illustration/File Photo
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Faut-il faire ami-ami avec Facebook ou s’en méfier comme du baiser du serpent ? La question était au cœur des rencontres professionnelles de l’Udecam, jeudi, avant même que plusieurs Etats américains ne diligentent une enquête anti-trust contre le géant, pour sa gestion des données et ses pratiques commerciales.

D’un côté, Pierre Louette, le patron des Echos et du Parisien, a appelé ses confrères à n’être pas les « idiots utiles » du numérique, autrement dit à ne pas fournir gracieusement à Facebook les contenus qui lui permet de capter le temps de cerveau des internautes et les revenus publicitaires qui vont avec. De l’autre, les patrons du Monde et de BFM TV, Louis Dreyfus et Marc-Olivier Fogiel, ont annoncé fièrement avoir conclu des partenariats avec la plateforme pour créer qui, un rendez-vous vidéo quotidien sur l’environnement, qui une émission politique journalière avec Bruce Toussaint.

Parallèlement, Elise Lucet, la présentatrice de Cash Investigation, sur France 2, attendait en embuscade Laurent Solly, le patron en France de Facebook pour sa prochaine émission intitulée « Au secours, mon patron est un algorithme » qui montrera des salariés de Facebook, payés 4 euros 17 de l’heure, confrontés en permanence à des images insoutenables comme des vidéos de gens décapités ou brûlés vifs, qu’ils doivent modérer.

Alors bien sûr, on peut se féliciter avec Louis Dreyfus que Facebook soit devenu un vecteur d’abonnements numériques, que le géant ait fait du journal un partenaire, sur la vidéo, sur la vérification des faits, tout en lui laissant une pleine liberté éditoriale…

Pourtant, le nouvel actionnaire du Monde, le tchèque Daniel Kretinsky, a pointé ce qui était selon lui en jeu : rien moins que la démocratie ! Car, ces plateformes qui ne font pas vivre les journalistes et permettent à des infox ou des infos de piètre qualité de circuler pour en tirer des revenus, elles ont aussi pour conséquences d’affaiblir les médias, de désintéresser de la politique et d’amener les jeunes à voter pour, dit-il, « des populistes, des manipulateurs ou des amateurs ».

Une autre vision du monde qui ne convainc pas vraiment les salariés du quotidien qui exigent d’obtenir avant le 17 septembre un droit d’agrément en cas de changement de contrôle en faveur de Kretinsky. La démocratie ? La défense de l’Europe ? Ils voient surtout dans le magnat tchèque un industriel de l’énergie intéressé par les affaires en France. S’il a démenti vouloir entrer dans Engie, il a pris 4,7% de Casino… et Le Monde a révélé qu’il avait rencontré des hommes politiques français car il avait des vues sur EDF.

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