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Bonjour l'Europe

La peste porcine ravage la Bulgarie

Publié le :

Une épidémie de peste porcine africaine menace tout le secteur d'élevage de porcs dans le pays. Les autorités ont du mal à maîtriser la situation. Les éleveurs sont mécontents de devoir abattre leur bétail et les conséquences économiques sont très sérieuses.

Un cochon dans une ferme près de Belotincy à 140 km de Sofia, la capitale de la Bulgarie. (Image d'illustration)
Un cochon dans une ferme près de Belotincy à 140 km de Sofia, la capitale de la Bulgarie. (Image d'illustration) REUTERS/Oleg Popov
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de notre correspondant à Sofia,

Cette grave épidémie ne touche pas le pays entier, ou du moins pas encore mais les régions clés pour l'élevage de porcs ont été les premières à être touchées. Il s'agit surtout des grands centres agricoles du nord du pays, dans la plaine du Danube. C'est là que sont concentrés 70% des éleveurs de porcs.

Ces quelques chiffres donnent une idée de ce que les éleveurs qualifient de « catastrophe sans précédent » : 20% des porcs en élevage dans le pays ont été abattus, ce qui équivaut à plus de 120 000 bêtes.

Autre grand problème : le sanglier est aussi porteur de la peste porcine africaine.

En tout, il y a près de 60 foyers de la maladie à travers le pays et sa progression est inquiétante. Le sud du pays pourrait aussi être bientôt touché ; les premiers prélèvements dans la région ont donné des résultats positifs.

Les mesures du gouvernement ne sont pas suffisantes

Elles sont pour le moins tardives. Précisons d'abord qu'aucun vaccin ou traitement n'existe. Et même si cette forme de la peste n'est pas transmissible à l'homme, les animaux atteints de la maladie doivent quand même être abattus. La peste porcine africaine est très virulente pendant l'été.

La Bulgarie avait une année d'avance sur la maladie qui sévissait en Roumanie l'année dernière. Plusieurs foyers avaient surgi à une vingtaine de kilomètres de la frontière. Pourtant, les autorités vétérinaires bulgares n'ont pas entrepris de limiter sa propagation, en abattant les sangliers par exemple.

Le Premier ministre Boïko Borissov a même accusé les touristes roumains d'avoir contaminé les porcs bulgares, puisqu'ils seraient trop nombreux à venir visiter le pays.

Autre critique : la gestion des carcasses d'animaux abattus qui sont enterrées sans trop se soucier d'une éventuelle contamination des sols et surtout des nappes phréatiques. Une enquête journalistique a d'ailleurs remis en question la fermeture des deux incinérateurs du pays pour faire place à des groupes d'incinération mobiles qui sont loin de pouvoir gérer une telle quantité de déchets.

Les autorités sont aussi confrontées au mécontentement de plus en plus fort des éleveurs, surtout des particuliers. La plupart d'entre eux n'auront pas droit aux dédommagements puisque leur bétail n'est pas officiellement répertorié. Certains vont même jusqu'à nier l'existence de cette épidémie. Ce qui est certain, c'est qu'ils ne pourront plus élever de porcs pendant six mois au minimum.

Les conséquences économiques de cette crise ?

 Le Commissaire européen à la Santé et à la Sécurité alimentaire Vytenis Andriukaitis a averti que tout le secteur était menacé. 

Jusqu'à présent, les pertes financières sont évaluées à 300 millions d'euros, mais les manques à gagner s'élèvent à plus d'un milliard. 1,5 milliards d'euros ont aussi été investis dans l'élevage de porcs. L'addition devient donc très salée surtout pour un petit marché comme le marché bulgare.

La Bulgarie ne produit par ailleurs qu'un tiers des porcs qu'elle consomme alors que c'est la viande la plus consommée dans le pays. Les prix avaient bondi de 20% même avant la crise de la peste porcine sur le fond de l'épidémie en Asie. Éleveurs et consommateurs s'attendent donc à une flambée des prix à la rentrée.

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