À la Une: le jour du dépassement

Le Jour du dépassement des ressources annuelles naturelles de la planète a été atteint plus tôt en 2019 qu'en 2018. Getty Images/ana_gr

Hier lundi 29 juillet, 210e jour de l’année, nous avons consommé plus de ressources naturelles que la planète ne peut en générer sur une année entière.

« Ce “jour du dépassement” survient de plus en plus tôt, constate Libération, cette date à laquelle l’humanité commence à vivre à crédit après avoir consommé plus d’arbres, d’eau, de sols ou de poissons que ce que la nature peut renouveler en un an et émis plus de carbone que les océans et forêts peuvent absorber. En 1971, ce seuil calculé par l’ONG Global Footprint Network était atteint le 24 décembre. L’an dernier, c’était le 1er août, et cette année, trois jours plus tôt, soit hier lundi. “Le plus grand problème pour l’humanité, ce n’est pas la dette financière, c’est la dette écologique parce que l’argent, c’est une construction sociale, mais les limites de la nature, c’est extrêmement concret”, s’est alarmé hier le patron d’Europe Écologie les Verts, David Cormand. »

Et pour Libération, se pose carrément désormais la question de notre survie… « Depuis une quarantaine d’années et les travaux sur les limites de la croissance, cette théorie de l’effondrement s’appuie sur des recherches scientifiques qui laissent peu de place au doute : entre l’épuisement des ressources naturelles, le réchauffement climatique et la menace sur la biodiversité, l’humanité se débat dans un triangle infernal qui pose la question de sa survie. » Et « le vrai défi, poursuit le journal, va consister, pour les scientifiques, philosophes, économistes, ingénieurs, grands patrons et dans leur sillage les dirigeants politiques, à inventer la révolution industrielle du XXIe siècle. La lumière du progressisme comme réponse aux oiseaux de mauvais augure. »

Le Midi Libre renchérit : « année après année, le Jour du dépassement nous rappelle que les ressources de la Terre ne sont pas infinies. Que poussée par ses envies consuméristes, l’Homme épuise cet Eden nourricier qui, à ce rythme, ressemblera à la planète Mars dans quelques décennies. Pour enrayer cette machine infernale, il ne suffit plus de s’émouvoir une fois par an de cette fuite en avant à crédit. Nous devons sans plus attendre, estime Le Midi Libre, limiter notre consommation, éviter les gaspillages, trier nos déchets, recycler au maximum nos emballages, développer les énergies renouvelables, prendre soin de notre environnement. Des gestes simples, essentiels pour les générations futures, mais qui ne sont rien à côté de la véritable bataille à engager : la lutte contre la cupidité humaine. Un grand défi essentiel à notre survie. »

« On ne parle pas ici d’un atoll englouti ou d’un pingouin privé de banquise, soupire L’Humanité, mais d’un bouleversement frappant l’ensemble des conditions socio-économiques de vie de milliards d’êtres humains, de l’habitat à l’alimentation, en passant par la santé et les transports. Chaque retard pris dans l’adaptation au “coup parti” du changement climatique se traduira par une augmentation des températures, dont les effets seront démultipliés de façon quasi exponentielle. L’avis des scientifiques sur le sujet est clair et sans appel. Demain devra aussi être un jour de dépassement : celui d’un modèle de croissance infinie de la production [...]. »

À la Une également l’étrange « allergie » de l’opposant russe Alexeï Navalny

Hospitalisé avant-hier alors qu’il était emprisonné, l’activiste présente des symptômes pouvant indiquer un empoisonnement. Les autorités russes nient, tout en refusant l’accès à ses proches.

Commentaire du Télégramme : « il faudra sans doute attendre un certain temps pour savoir exactement de quelle affection Alexeï Navalny a été victime, si on la connaît un jour. Mais une chose est sûre : pour vivre vieux à Moscou, il vaut mieux ne pas être un opposant à Vladimir Poutine. »

Au total, rappelle Sud-Ouest, « plus de 1 300 personnes interpellées après la manifestation de samedi dernier, et un durcissement de part et d’autre des positions, qui peut conduire à de plus grandes tensions encore. Est-ce le pari caché des autorités ?, s’interroge le journal. Ou bien la marque d’un grand désarroi ? Poutine, en autocrate éclairé, a toujours veillé à laisser une petite place à la vie démocratique dans son pays. À condition que ça n’aille pas trop loin. Ces derniers mois, il a dû affronter d’imposantes manifestations contre le report de l’âge de la retraite… et il a reculé. Le fera-t-il encore pour permettre des élections vraiment libres dans son pays ? Les abcès de Navalny laissent hélas augurer du contraire. »

Au Maroc, 20 ans de règne pour Mohammed VI

« Ce soir, lors de son discours à la nation, Mohammed VI devra trouver les mots, pointe Le Figaro. Il lui faudrait envoyer des signes pour calmer les revendications sociales et les critiques sur ses absences prolongées et le train de vie de la famille royale. Reste, tempère Le Figaro, que son pays de 35 millions d’habitants bénéficie d’une stabilité que pourraient lui envier ses voisins du continent africain. Et d’une relativement bonne santé économique. »

« Le bilan mi-figue mi-raisin de M6 », s’exclame Le Parisien. « Arrivé sur le trône du royaume il y a vingt ans, Mohammed VI a modernisé son pays. Mais chômage, affairisme ou corruption assombrissent le tableau. »

Toutefois, relèvent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « entre le chaos libyen et la cocotte-minute algérienne, soumis à la pression djihadiste venue du Sahel, le Maroc fait figure de pôle de stabilité tenant d’un islam libéral et tolérant. Il est devenu un point d’appui pour l’Occident qui en a fait son allié privilégié au Maghreb en matière de lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine. Quitte à fermer les yeux sur les coups régulièrement portés aux droits de l’homme. »