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Aujourd'hui l'économie

Pourquoi le Brexit sans accord défendu par Boris Johnson inquiète les pays africains

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Au Royaume-Uni, Boris Johnson devrait logiquement succéder à Theresa May au poste de Premier ministre à l’issue du vote organisé par le parti conservateur. C’est donc un partisan d’un Brexit dur qui prend les commandes. Si sa ligne s’impose, elle provoquera une véritable onde de choc sur l’économie britannique et bien au-delà, notamment en Afrique.

Plus personne ne semble douter du fait que Boris Johnson est le nouveau Premier ministre britannique qui sera désigné ce mardi 23 juillet 2019.
Plus personne ne semble douter du fait que Boris Johnson est le nouveau Premier ministre britannique qui sera désigné ce mardi 23 juillet 2019. REUTERS/Henry Nicholls
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Ce Brexit sans accord sera une catastrophe économique d’abord pour les Britanniques comme le laissent entrevoir les dernières prévisions de NIESR ; selon cet institut d’études économiques britannique, l’économie du Royaume-Uni est déjà à l’arrêt et elle pourrait violemment se contracter en cas de sortie de l’Europe sans accord après le 31 octobre prochain. Ce sera dans ce cas une catastrophe également pour tous les partenaires commerciaux du Royaume-Uni ; pour les Européens, les plus importants, mais aussi pour tous les autres, et particulièrement pour les moins bien armés face à la concurrence internationale : les pays africains.

La Cnuced a étudié les conséquences d’un Brexit dur sur les pays africains et ses conclusions sont mitigées

L’agence des Nations unies a calculé les effets mécaniques sur les échanges commerciaux. Elle estime qu’il y aura des perdants surtout en Afrique du Nord. Maroc, Tunisie, Égypte, et Ghana et Kenya en Afrique subsaharienne sont les plus exposés aux nouvelles règles commerciales qui entreront en vigueur ; Londres a prévu d’accorder la clause de la nation la plus favorisée à 70 pays, ce qui va mettre les pays africains en concurrence avec d’autres, plus compétitifs, alors qu’ils sont aujourd’hui protégés par les accords passés au niveau européen. L’impact négatif sera circonscrit à des secteurs bien précis. Comme les fleurs du Kenya ou la banane du Cameroun. La Cnuced estime qu’un Brexit dur fera en revanche des gagnants en Afrique Australe, au Botswana, en Namibie, aux Seychelles, à Maurice, et en Afrique du Sud.

L’Afrique du Sud a déjà signé un accord commercial intérimaire avec Londres

Le premier partenaire africain du Royaume-Uni s’est effectivement préparé à cette échéance dans l’espoir d’en tirer le meilleur parti. Mais pour le moment les analystes redoutent surtout les effets négatifs d’un Brexit dur. En cas de récession au Royaume-Uni, cela entraînera d’abord une contraction des échanges et le climat se transmettra à l’Afrique du Sud, comme chaque fois que Londres éternue Le Cap s’enrhume. La panne britannique pourrait se transmettre à l’Afrique par d’autres courroies. D’abord par une baisse des transferts de la diaspora, très important pour le Kenya, ensuite par un recul de l’aide au développement. Sans compter le fait que le départ britannique ampute de 15 % l’enveloppe du fonds européen pour le développement.

La commissaire britannique au Commerce pour l’Afrique dit au contraire que le Brexit est une belle opportunité pour le continent

Emma Wade Smith raconte effectivement une version radieuse du Brexit, elle considère même qu’il n’y aura pas de ralentissement économique dans son pays. Elle sait aussi que beaucoup dépend de la capacité de son pays à signer de nouveaux accords commerciaux, en cas de hard Brexit, Londres devra revoir 700 accords. En Afrique on redoute surtout la pagaille que ce vide juridique pourrait entrainer. Les pays qui escomptent des retombées positives ont pris les devants. C’est le cas de l’Afrique du Sud, mais aussi des Seychelles qui rêvent de doubler leurs exportations de thon vers le marché britannique.

En bref

Conséquence de la canicule qui frappe la France en ce moment, deux centrales nucléaires seront momentanément arrêtées aujourd’hui

Deux réacteurs de la centrale de Golfech dans le Tarn et Garonne sont concernés. EDF utilise l’eau des fleuves pour refroidir les installations nucléaires, mais elle n’a pas le droit d’utiliser cette eau quand elle dépasse une certaine température, pour des raisons environnementales. D’autres interruptions pourraient avoir lieu dans la vallée du Rhône. EDF assure que ces arrêts n’auront pas d’incidence sur la production d’électricité. La France devrait éviter la grande panne de courant qui a frappé New York.

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