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Aujourd'hui l'économie

La grande panne de l’industrie automobile

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Après Peugeot, Renault à son tour a annoncé le 16 juillet une forte baisse des ventes sur les six premiers mois de l’année. Les constructeurs français ne sont pas les seuls au monde à souffrir. Le marché automobile est quasiment partout en recul.

Chaîne de montage du groupe PSA à Mulhouse, le 9 avril 2019.
Chaîne de montage du groupe PSA à Mulhouse, le 9 avril 2019. AFP/Sébastien Bozon
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En affichant des ventes en repli de près de 7% (6,7%) sur les six premiers mois de l’année, Renault se console en voyant qu’il a réussi à maintenir ses parts de marchés. Car ce mauvais chiffre de - 6,7% est aussi celui du marché automobile mondial. Partout, les constructeurs font grise mine, que ce soit au Maroc où cette industrie est naissante, en Allemagne, la championne européenne de l’automobile.

Même les États-Unis connaissent une légère baisse des ventes alors que leur économie est florissante. En Chine, le plus grand marché automobile du monde, longtemps considéré comme le nouvel eldorado de cette industrie, la baisse de la demande est la plus inquiétante : -12% en six mois. L’Américain Tesla est contraint de brader ses voitures électriques.

Révolution

Les tensions commerciales sont à l’origine de cette grande panne de l’industrie automobile.La Chine a des difficultés qui lui sont propres et qui sont anciennes, mais ces tensions créées par le président américain sont un facteur aggravant. Elles contribuent au ralentissement de la demande des ménages chinois. Donald Trump s’en est pris à bien d’autres pays, au Canada, au Mexique, au Japon et à l’Allemagne, toujours à cause de leurs exportations automobiles vers les États-Unis. Ses menaces de hausse de droits de douane sont particulièrement toxiques pour cette industrie mondialisée. Ces tensions sont surtout survenues au pire moment pour l’automobile.

Ce secteur doit accomplir sa révolution : passer du moteur thermique à essence à un moteur électrique dont l’efficacité et les retombées commerciales paraissent encore hypothétiques. En Europe, le consommateur semble lui-même avoir perdu sa route. Après le Dieselgate, il a très vite abandonné ces voitures polluantes, ce qui a beaucoup pénalisé les constructeurs très présents sur ce type de moteur. Mais le conducteur européen ne s’est pas pour autant converti aux nouveaux véhicules proposés.

Trois ans de récession ?

Les constructeurs européens sont aussi soumis à des réglementations de plus en plus draconiennes. Ils s’exposent maintenant à des amendes record, se chiffrant en milliards d’euros, si leur production dépasse un certain seuil d’émission de CO2. Ils doivent donc ou racheter des crédits carbone comme l’a fait Fiat Chrysler pour éviter ces pénalités ou investir massivement dans la voiture propre. Cette donnée complexifie un peu plus l’équation à résoudre pour sortir du marasme. Leurs besoins en liquidités pour investir explosent au moment où leurs ventes et leurs marges se contractent. Un cocktail délétère selon le consultant AlixPartners qui pronostique trois ans de récession et la fermeture de dizaines et dizaines d’usines à travers le monde.

Car il faudra de moins en moins de main-d’œuvre pour construire la voiture du futur. La crise qui se profile dans le secteur est déjà d’une ampleur similaire à celle de 2008 et cette fois il ne faut pas compter sur le marché chinois pour sortir par le haut. Selon la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface), l’automobile est un concentré des vulnérabilités actuelles de l’économie mondiale. Comme il s'agit d'une industrie hypermondialisée, les déboires dans un pays ont des répercussions quasi-immédiates dans un autre. Sa crise pourrait donc déboucher sur une crise globale, de plus en plus redoutée en occident comme dans les pays émergents.

En bref: la Côte d’Ivoire et le Ghana reviennent aujourd’hui sur le marché mondial du cacao

Il y a un mois, les deux premiers producteurs de la fève avaient annoncé qu’ils suspendaient la vente de leur récolte 2020/2021, le temps de se mettre d’accord sur un prix minimum garanti aux producteurs. Cette mesure de suspension est donc levée à partir d’aujourd’hui. Les ventes à termes de la prochaine récolte peuvent reprendre sur le marché de Londres où les cours sont en repli depuis quelques jours.

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