La situation est tendue en Géorgie. Une série d’évènements s’enchaînent depuis 3 semaines, qui tous questionnent l’influence de la Russie dans cette ex-république soviétique. L’opinion se polarise et les manifestations se multiplient dans la capitale.
Tout a commencé le 20 juin lorsqu’un député russe, Sergey Gavrilov, s’est assis dans le fauteuil du président du Parlement géorgien, alors qu’il s’apprêtait à diriger une réunion d’une Assemblée interparlementaire consacrée à l’Orthodoxie. Cela a suscité un tôlé, Gavrilov étant le représentant d’un pays perçu comme l’ennemi numéro un de la Géorgie, qui lui a fait la guerre en 2008 et qui soutient le séparatisme de 2 régions géorgiennes.
Ce soir-là, s’en est ensuivie une nuit très agitée où des milliers de manifestants ont forcé les portes du Parlement et ont crié « Stop à la Russie ». D’autres évènements se sont télescopés avec celui-ci, où une partie de l’opinion y a vu une immixtion de la Russie dans les affaires intérieures, pour freiner la politique géorgienne de rapprochement avec l’occident.
C’est le cas par exemple avec les tensions autour de l’organisation d’une gay pride à Tbilissi. Des mouvements traditionalistes se sont mobilisés contre ce rassemblement homosexuel, à l’appel de Levan Vassadzé, un homme d’affaires très lié à la Russie.
Poutine insulté
Un présentateur de télévision a insulté en direct le président russe Vladimir Poutine, dimanche soir. En effet, Guiorgui Gabounia, a ouvert son programme « Postscriptum », sur la chaîne de télévision Roustavi 2, en insultant le président russe de la plus vulgaire des façons.
Le geste n’a rien de journalistique. Roustavi 2 est la grande chaîne d’opposition géorgienne, pro-occidentale et prônant une politique de combat contre l’ancienne puissance coloniale qu’est la Russie.
Le gouvernement dénonce une provocation
Le Premier ministre Mamouka Bakhtadzé a dénoncé une « provocation » qui met en danger la sécurité du pays, par peur que l’ours russe sorte ses griffes. En tout cas, c’est ce que prétend le pouvoir, expliquant que la petite Géorgie n’a pas les moyens de provoquer la Russie. D’où sa politique fondée sur la non-confrontation avec Moscou.
L’opposition, elle, soupçonne des compromissions, notamment de l’oligarque Bidzina Ivanichvili, qui a fait sa fortune en Russie et règne aujourd’hui sur la politique géorgienne.
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