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Revue de presse Afrique

À la Une: le procès d’Omar el-Béchir, une diversion des militaires soudanais?

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L'ex-président soudanais Omar el-Béchir devant les députés, lundi 1er avril 2019.
L'ex-président soudanais Omar el-Béchir devant les députés, lundi 1er avril 2019. REUTERS/Mohamed Nureldin Abdallah
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L'ex-président du Soudan, Omar el-Béchir, renversé en avril par un mouvement de contestation massif, devrait comparaître la semaine prochaine devant un tribunal pour corruption et possession illégale de devises étrangères. Outre cette inculpation pour corruption, Omar el-Béchir fait aussi l’objet de poursuites pour les meurtres de manifestants durant la répression de la contestation née en décembre.

Alors, pointe Ledjely en Guinée, tout le monde a été frappé par « les images d’hier dimanche, montrant l’ancien homme fort de Khartoum traîné de force vers le parquet en charge des affaires de corruption. Des images qui ne sont pas sans rappeler celles d’Hissène Habré devant les chambres extraordinaires africaines et qui symbolisent la fin pathétique d’une toute-puissance. Et bien entendu, commente le site guinéen, ces images-là sonnent comme un appel au discernement et à la pondération à l’intention de ces dirigeants notamment du continent qui, au sommet de leur pouvoir et imbu de leur arrogance, martyrisent leurs peuples et le bien public, sans se soucier outre mesure des conséquences. »

Manipulation ?

Attention à la manipulation, tempère pour sa part Le Pays au Burkina. « En réalité, estime le quotidien ouagalais, tout cela participe d’une stratégie de diversion visant à faire oublier la lourde responsabilité des autorités militaires dans la répression sanglante des manifestants du 3 juin dernier, qui aura laissé sur le carreau 118 morts. » En effet, s’interroge Le Pays, « est-il possible aujourd’hui d’ouvrir un procès équitable sur la corruption au sommet de l’État soudanais sans inquiéter les autorités militaires actuelles ? Assurément, non, répond le journal, quand on sait que celles-ci étaient intimement liées à Béchir. »

« Avant de poursuivre donc Béchir, les membres du Conseil militaire de la transition devraient d’abord commencer par elles-mêmes, d’autant qu’elles ont trempé leur barbichette dans les affaires sombres de la République. Cela dit, même s’il faut, bien sûr, que l’ancien raïs rende des comptes, le plus urgent pour les Soudanais n’est pas la poursuite judiciaire de cet homme. Ce qui urge, estime Le Pays, c’est la transmission de la transition aux civils et la poursuite des responsables de la répression sanglante du 3 juin dernier. Quant au reste, c’est le régime issu des élections crédibles qui sera le mieux indiqué pour nettoyer les écuries d’Augias. »

Enfin un gouvernement en RDC ?

À la Une également, le gouvernement congolais devrait connu le 15 juillet au plus tard… C’est du moins ce qu’annonce Le Potentiel à Kinshasa. « Entre le FCC, la coalition de l’ex-président Kabila, et le CACH, la coalition du président Tshisekedi, les discussions sont très avancées sur la formation du gouvernement. Dans les couloirs de la présidence, une date est sur toutes les lèvres, le 15 juillet prochain, donc. Et le chef de l’État, croit savoir Le Potentiel, aura le contrôle des ministères régaliens, à savoir la Défense, l’Intérieur, les Affaires étrangères, la Justice, avec en prime les Finances. Le FCC a fini par capituler. Le Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba peut enfin se mettre au boulot. »

« Les hommes d’affaires font-ils de bons politiques ? »

Et puis cette question soulevée par Jeune Afrique : « Les hommes d’affaires font-ils de bons politiques ? » L’hebdomadaire panafricain relève que « dans de nombreux pays africains, les élites politiques traditionnelles sont contestées et de nouveaux personnages, souvent issus du monde de l’entreprise et du secteur privé, font leur apparition. Leur grand mérite est de secouer le cocotier mais est-ce forcément une bonne nouvelle ? (…) Les Patrice Talon et Sébastien Ajavon (Bénin), les Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina (Madagascar), les Eddie Komboïgo (Burkina), Moïse Katumbi (RD Congo) et Aliou Boubacar Diallo (Mali), pour ne citer que ceux-là, apparaissent aux yeux de beaucoup comme une séduisante alternative. »

« On les suppose meilleurs gestionnaires, plus proches du terrain et de la réalité. Ils sont censés incarner la fraîcheur et le dynamisme face à l’inertie et aux idées plus ou moins rances de leurs prédécesseurs. (…) Attention quand même aux effets de mode et aux rêves éveillés !, s’exclame Jeune Afrique. Qui prouve que ces dirigeants d’un nouveau genre ne cherchent pas à s’emparer du pouvoir pour s’affranchir des règles au bénéfice de leurs entreprises plutôt que de l’État ? Est-on assuré qu’ils ne confondent pas vitesse et précipitation ? Souvent, ils se comportent en monarques peu habitués à rendre des comptes (…) Ne soyons pas naïfs, conclut Jeune Afrique. On peut s’endormir et rêver d’un Emmanuel Macron africain. Et se réveiller face avec un nouveau Silvio Berlusconi ! »

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