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Bonjour l'Europe

République tchèque: Andrej Babis face à la pression de Bruxelles et de la rue

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Les problèmes s’accumulent pour le populiste et milliardaire Premier ministre tchèque Andrej Babis, dont les conflits d’intérêts viennent à nouveau d’être pointés du doigt en cette fin de semaine dans un audit de la Commission européenne. De quoi faire descendre dans la rue des Tchèques qui ont déjà protesté en masse mardi contre leur gouvernement.

Le Premier ministre tchèque, Andrej Babis, est soupçonné de tirer des bénéfices d'Agrofert (agro-alimentaire, chimie, média) dont il s'était formellement séparé en 2017, et d'agir en tant que chef de l'exécutif en faveur d'aides européennes à ce groupe.
Le Premier ministre tchèque, Andrej Babis, est soupçonné de tirer des bénéfices d'Agrofert (agro-alimentaire, chimie, média) dont il s'était formellement séparé en 2017, et d'agir en tant que chef de l'exécutif en faveur d'aides européennes à ce groupe. REUTERS/Bundas Engler
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De notre correspondant à Prague,

Agrofert est un géant de l’économie tchèque. Ce groupe a permis à Andrej Babis de devenir la deuxième fortune du pays. Agrofert est omniprésent dans les secteur agro-chimique et industriel notamment, dans le secteur médiatique aussi. Il y a deux ans, une nouvelle loi a obligé Andrej Babis à mettre en place un système de fonds fiduciaires pour se séparer officiellement de son entreprise, mais cela ne semble pas du tout satisfaire les experts de la Commission européenne, pour qui il y a toujours un conflit d’intérêts entre le Babis, chef d’un gouvernement qui répartit les subventions européennes, et le Babis chef d’entreprise, toujours intéressé par le profit d’Agrofert.

Babis dans la ligne de mire de Bruxelles

Le Premier ministre tchèque crie au complot et refuse de rendre la moindre somme d’argent. Pour Andrej Babis, ces rapports d’audit sont « des attaques contre la Tchéquie et les intérêts du pays ». Les fonds européens sont décidément un souci pour Andrej Babis, déjà menacé d’un procès à Prague pour fraude aux subventions européennes. Effectivement, c’est une affaire qui remonte à l’époque où Andrej Babis n’avait pas encore fait son entrée fracassante en politique, quand un montage financier frauduleux lui aurait permis de bénéficier de 2 millions d’euros de fonds européens pour son complexe touristique appelé le « nid de cigognes », près de Prague.

L’affaire est toujours en cours et beaucoup soupçonnent la nouvelle ministre de la Justice d’avoir été nommée à ce poste pour bloquer les procédures. Du coup, les manifestations se sont enchaînées ces dernières semaines à Prague. À l’initiative d’une association citoyenne, qui a réussi à réunir plus de 100 000 personnes mardi dernier à Prague et qui prévoit un rassemblement encore plus important le 23 juin, pour ce qui serait vraisemblablement la plus grosse manifestation depuis la révolution de velours, qui a mis fin au régime communiste en 1989.

Les Tchèques dans la rue pour le départ de Babis

Andrej Babis a beau avoir remporté les dernières élections européennes ici, la pression populaire contre lui prend de l’ampleur, d’autant qu’une bonne partie des Tchèques lui reprochent son passé communiste et surtout sa présence sur la liste des anciens agents de la police secrète. La trêve estivale devrait laisser un peu de répit à Andrej Babis, mais l’automne pourrait être mouvementé du côté de Prague, surtout à l’approche du mois de novembre et du 30e anniversaire de la révolution.

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