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Le monde en questions

La chute de Theresa May

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Cette semaine, retour sur la démission de la Première ministre Britannique Térésa May ce vendredi. La question que l’on se pose est la suivante : pourquoi et comment en est-on arrivé là ?

La Première ministre britannique Theresa May à Downing Street, à Londres, le 2 mai 2019.
La Première ministre britannique Theresa May à Downing Street, à Londres, le 2 mai 2019. REUTERS/Toby Melville
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Et bien parce que Madame May ne pouvait plus rester au 10, Downing Street. Ayant échoué, malgré plusieurs tentatives, à faire accepter le projet d’accord qu’elle avait péniblement négocié avec l’Union européenne, elle a joué sa dernière carte en début de semaine. Abandonnant sa stratégie droitière pour faire avaliser son texte, elle a tenté de présenter un « paquet » susceptible de plaire à la gauche britannique : son projet d’accord, mais avec la possibilité d’une union douanière temporaire avec l’Union européenne, et surtout d’un second référendum – ce qu’elle s’était toujours refusée à envisager jusque-là. Mais ce ralliement tardif à un « soft » Brexit, un Brexit plus doux, a été jugé insincère par le Parti travailliste, et a provoqué la fureur de nombreux députés de son parti Conservateur, qui se sont estimés trahis. Un vrai flop.

Dès lors, elle savait que la fin était proche.

Soit elle quittait Downing Street d’elle-même, soit elle serait contrainte de le faire sous la pression de ses ministres et députés. Dignement, elle a choisi la première solution, et jeté l’éponge - non sans douleur et émotion. Le Brexit aura engendré le Mayxit : il aura tué Térésa May politiquement, et démontré aussi l’incapacité tragique des députés britanniques à trouver un quelconque compromis sur ce processus de sortie de l’Europe.

Et maintenant ?

Et bien le successeur de Madame May doit être désigné en interne – et on connaitra le nom du nouveau premier Ministre le 20 juillet. Il devra alors se remettre à l’ouvrage brexitien. Avec toujours les mêmes trois options options. Soit une sortie ordonnée – mais il faudra alors valider l’accord négocié par Teresa May avec Bruxelles. Ca parait compliqué – d’autant que les Européens ont déjà fait savoir qu’ils ne comptaient pas renégocier quoi que ce soit.

Deuxième option : une sortie de l’Union sans accord, et le futur Premier ministre, s’il choisit cette option, ne devra pas soumettre sa décision à la validation du Parlement de Westminster. Il peut aussi attendre tranquillement la date-butoir fixée par l’Union Européenne, le 31 octobre 2019. Si aucun accord n’est en place à ce moment-là, et bien c’est le Brexit sans accord qui s’appliquerait automatiquement – par défaut.

Enfin dernière option possible mais qui semble peu réaliste : la renonciation au Brexit. Alors que choisira le Royaume-Uni au final ? Il faut à ce stade appliquer la devise anglaise « wait and see ». Mais les potentiels successeurs de Tersa May, avec en tête l’excentrique et brexiteur radical Boris Johnson, n’augurent pas à ce stade d’un départ ordonné et négocié du Royaume-Uni.

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