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Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: la polémique sur les otages français libérés

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Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et la ministre des Armées Florence Parly ont accueilli les otages à l'aéroport de Villacoublay, le 11 mai 2019.
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et la ministre des Armées Florence Parly ont accueilli les otages à l'aéroport de Villacoublay, le 11 mai 2019. Francois Guillot/Pool via REUTERS
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La polémique sur l’inconscience présumée des deux touristes libérés vendredi au Burkina Faso par les soldats des forces spéciales françaises a enflé ce week-end. A tort ? Ou à raison ?

« Samedi, pointe Libération, Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, avait assuré que les deux touristes n’avaient pas suivi les "conseils aux voyageurs" du Quai d’Orsay. Hier dimanche, sur BFM, Marine Le Pen a fustigé l’"inconscience" du couple. Les autorités, elles, étaient plus pondérées. Selon le Quai d’Orsay, "ils auraient dû suivre les mises à jour du ministère, mais il n’y a pas de raison de les stigmatiser". »

Peut-être, mais tout de même, pointe Le Figaro, « pour vaincre l’islamisme, encore faut-il se montrer à la hauteur de la guerre que nous lui livrons, responsables de nos faits et gestes. Les deux Français partis en safari au Bénin en avaient-ils conscience ? Il est inutile, poursuit Le Figaro, de gloser à l’infini pour savoir si la région où les deux touristes séjournaient était d’accès déconseillé. Depuis longtemps, il est de notoriété que la bande sahélienne est le terrain privilégié de coupeurs de route criminels et de groupuscules islamistes. Bandits de grand chemin et émules d’Al-Qaïda et de Daech s’y mélangent pour faire prévaloir leur suprématie. [...] Ce tragique événement, poursuit Le Figaro, doit servir d’avertissement à nos ressortissants. Nos militaires sont en Afrique pour mener une guerre dure et longue, pas pour payer le prix de l’inconséquence. Aujourd’hui, ce n’est pas le soulagement qui domine, mais l’indignation. On ne souhaite plus jamais pareil piège tendu à nos soldats. »

Une querelle inutile ?

Sud-Ouest n’est pas d’accord : « peut-être les deux Français ont-ils péché par imprudence, reconnait le journal, car la menace avant leur départ n’était guère éloignée, mais certainement pas par inconscience. En tout cas, s’ils ne méritaient pas l’excès d’honneur dont les a gratifiés Emmanuel Macron en allant les accueillir à Villacoublay, ils n’encourraient pas non plus l’indignité dans laquelle une polémique, déclenchée en grande partie par Jean-Yves Le Drian, les a plongés. La communauté nationale se retrouvera demain autour du cercueil des deux soldats qui ont payé de leur vie la libération des otages. [...] Jusqu’à la prochaine polémique, jusqu’à la prochaine querelle. Mais, estime Sud-Ouest, ces polémiques, ces querelles, qui chaque fois lézardent la nécessaire unité nationale face à la menace islamique, sont autant de petites victoires pour les terroristes. Car ceux-ci préféreront toujours que l’on condamne les victimes plutôt que les assassins, et les otages plutôt que leurs ravisseurs. »

L’heure des comptes pour les Balkany

A la Une également, un procès fleuve à partir de ce lundi devant le tribunal correctionnel de Paris, celui de Patrick et d’Isabelle Balkany, maire de Levallois-Perret et première adjointe…

Ce sera « l’heure des comptes », s’exclame Le Parisien en première page. « Pendant un mois et demi, les juges vont décortiquer le patrimoine conséquent   évalué à 13 millions d’euros   que le couple est soupçonné d’avoir dissimulé au prix de "montages de plus en plus sophistiqués", selon l’ordonnance des juges d’instruction. Poursuivis notamment pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale aggravée, Patrick (70 ans) et Isabelle Balkany (71 ans) ont jonglé pendant des années avec des montages financiers complexes dans des paradis fiscaux. Une vertigineuse fuite en avant dans laquelle ils ont, entre autres, embarqué leur fils Alexandre [...]. En tout, six prévenus sont cités à comparaître. Isabelle et Patrick Balkany encourent dix ans de prison. »

Commentaire du Parisien : c’est « sans doute la fin d’une époque dorée pour les Balkany, le couple qui a métamorphosé Levallois-Perret. Une condamnation pourrait sonner le glas de la flamboyante carrière de ce tonitruant duo apprécié de ses administrés. [...] Certes, l’ancien bastion communiste est "propre et sûr" comme s’y était engagé ce fils d’immigrés hongrois. Mais l’endettement est abyssal et la popularité du binôme dopée par un clientélisme forcené. Les détournements présumés risquent d’obscurcir définitivement ces quarante années de vie publique. »

« Fini de rire ! »

Pour Libération, « fini de rire » : « Hâbleur, sanguin, adepte du comique troupier, machiste à l’ancienne, élu inamovible dans le fief doré du gaullisme immobilier, le self-made maire de Levallois avait survécu à tous les soupçons, à toutes les affaires, à toutes les enquêtes, bravant l’opinion, vitupérant les journalistes, défiant la justice. » Cette fois, « le film touche à sa fin. [...] Les éléments réunis par le juge Van Ruymbeke éclairent d’un jour plus cru le power couple le plus folklorique de la vie politique française. Il apparaît ainsi   sous réserve du jugement final   que l’occupant d’un manoir à Giverny, patrie de Claude Monet, était un maître de l’impressionnisme fiscal, que cet amateur de cigares vivait à l’abri d’un écran de fumée patrimonial, que cet orateur simpliste excellait dans les montages sophistiqués, que le visiteur   et propriétaire ? - de la villa Pamplemousse (à Marrakech) exerçait un juteux business entre capitales africaines et paradis fiscaux. On se demande après, soupire Libération, pourquoi l’électeur moyen tient en piètre estime la classe politique, alors que la plupart des élus se gardent bien de se livrer à ce genre d’acrobaties financières et exotiques. Il suffit d’une pomme pour gâter le panier… »

« Enfin !, lance La Montagne, la justice a décidé d’inviter les Balkany à la barre d’un tribunal. Dix ans de prison possible. Il est peut-être temps de refermer cet autre monde. Celui des affaires et de la politique. Celui qui a fait tant de mal à la Ve République. »

Et « il sera difficile, complète La Charente Libre, de ne pas avoir une pensée pour les absents de ce procès. Tous ceux du RPR d’hier aux Républicains d’aujourd’hui, sur les bancs de l’Assemblée ou au conseil général des Hauts-de-Seine, qui ont couvert, conforté, assisté et profité des magouilles et tromperies qui se tramaient à Levallois. S’il fallait payer ce prix pour parvenir et se maintenir au pouvoir, notre démocratie serait bien malade. »

Edouard Philippe : « nous avons fait beaucoup et nous allons continuer… »

Enfin, le 2e anniversaire d’Edouard Philippe à Matignon… A cette occasion, le premier ministre s’exprime longuement ce matin dans Le Figaro : « Je savais, en entrant dans ce bureau il y a deux ans, qu’il y aurait beaucoup de choses à faire. Et nous en avons fait depuis beaucoup qui vont dans le bon sens, estime Edouard Philippe : le chômage a baissé, et plus particulièrement pour les jeunes ; l’emploi industriel est reparti ; notre croissance dépasse désormais celle de l’Allemagne [...]. Ces deux premières années, nous avons mené des réformes ambitieuses, et certaines d’entre elles n’ont pas été faciles. Nous allons continuer. »

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