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Chronique des matières premières

2019, l'année du soja

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La filière soja est dans l’attente du résultat des négociations entre Américains et Chinois ce vendredi 10 mai aux États-Unis. La guerre commerciale a contribué à diminuer la demande chinoise pour les oléagineux américains. Une demande déjà affectée par l’hécatombe dans les élevages de cochons en Chine liée à la fièvre porcine.

Un germe de soja.
Un germe de soja. Getty Images/Pasmal/AmanaimagesRF
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Il n’existe pas de signe dans le zodiac chinois pour cela, mais si 2019 est l’année du cochon, c’est bien aussi l’année du soja. « La situation est difficile pour les producteurs » ne cache pas David Stephens, producteur du Kentucky et président de l’American Soybean Associations dans des propos rapportés par nos confrères de Bloomberg. La Chine est en effet le premier client des exportateurs américains. Ces derniers ont eu droit aux montagnes russes question émotions ces derniers mois : le marché évoluant en fonction des négociations commerciales entre Washington et Pékin, et même parfois en fonction des tweets de Donald Trump.

Menacés par un haut-le-cœur, les producteurs ont manifesté en début de semaine leur colère face à l’administration américaine. Dans le bras de fer qui oppose la Chine aux États-Unis, le soja est devenu, au même titre que le pétrole, un enjeu politique. « Pour vaincre le serpent, il faut frapper à sept pouces de sa tête », dit-on en mandarin. Autrement dit, pour maîtriser son adversaire il faut agir et trouver son point faible, l’équivalent de l’expression française « prendre le taureau par les cornes. »

Le soja, un aliment de base pour les bêtes

Depuis le début de la guerre des droits de douane avec Washington, le soja, perçu comme le point faible des États-Unis, est une arme maniée avec succès par le pouvoir chinois. D’autant que la fièvre porcine qui décime les élevages, plus de 7 millions de cochons ont été abattus ces derniers mois en Chine, a fortement réduit la demande pour les oléagineux.

Comme le notent nos confrères des Échos, les éleveurs chinois comptent parmi les principaux consommateurs de soja, aliment de base pour les bêtes. À ce titre il représente une large part des importations effectuées par la Chine. Et qui dit moins de cochons, évidemment dit moins de besoins en nourriture. « La peste porcine a des conséquences sur nos importations, sachant que le soja importé en Chine est destiné uniquement à l’alimentation des élevages. La fièvre porcine et la crise des élevages industriels ont donc entraîné une chute de la demande d’oléagineux »,explique leprofesseur Wu Jianxiang de l’Institut des Sciences céréalières au sein de l’Académie des sciences de l’agriculture de Chine. Puis d’ajouter : « Le soja chinois sert à fabriquer du tofu et de l’huile, et les importations sont transformées en tourteaux pour les animaux. La Chine doit importer 100 millions de tonnes de soja par an. L’année dernière nous avons notamment fait appel aux producteurs en Amérique du Sud. Mais autre élément qui contribue à diminuer la demande, la Chine a constitué des stocks importants ces derniers mois. »

Une réduction de la demande chinoise qui fait trembler le marché mondial du soja, déjà malmené par la guerre commerciale sino-américaine

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