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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: une forte odeur de lacrymogène

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Des manifestants pro-Guaido sur la base aérienne générale Francisco de Miranda «La Carlota», à Caracas le 30 avril 2019.
Des manifestants pro-Guaido sur la base aérienne générale Francisco de Miranda «La Carlota», à Caracas le 30 avril 2019. REUTERS/Carlos Garcia
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Une odeur qui nous vient d’abord du Venezuela, et qui nous chatouille quelque peu les narines face aux images des affrontements violents hier entre l’armée et les manifestants de l’opposition. Barricades en feu, soldats complètement dépassés, armes à la main et cette foule en colère, qui jette des pierres sur des blindés.

Des images qui traduisent la confusion qui régnait autour de « la Carlotta » à Caracas. La Carlotta, c’est « une base militaire où se trouvait hier le principal opposant à Nicolas Maduro, Juan Guaido ». C’est depuis cette base, explique Le Monde, « qu’il a tourné, à l’aube, une vidéo qui a mis le feu aux poudres, revendiquant le ralliement à sa cause d’un groupe de soldats. Guaido a ensuite quitté la base aérienne perché sur un pick-up et entouré d’une foule l’acclamant et criant : « Sí se puede ! » (« Oui, on le peut ! ») ».

Alors très vite, le gouvernement de Nicolas Maduro dénonce un « coup d’Etat ». Dans les rues, des dizaines de manifestants sont blessés, souligne France Info. On retient notamment cette image choc qui a fait le tour des réseaux sociaux, et que l’on voit par exemple sur le site du Parisien : un blindé du gouvernement qui fonce sur la foule de manifestants.

La situation est toujours confuse ce matin, et l’opposition appelle à poursuivre les manifestations aujourd'hui

Pour 20 minutes, « l’objectif affiché du président autoproclamé est désormais de maintenir la pression dans la rue »

Mais il y a une question à la une de la presse aujour'dhui : sur quelles forces peut réellement s’appuyer Juan Guaido au sein de l’armée ? Quelle est l'ampleur des des défections ?

« Même s'il a reconnu que l'opposition vénézuélienne n'avait pas réussi à faire basculer dans son camp le haut commandement militaire, explique Ouest France., Guaido a insisté sur le fait que des failles avaient été mises en lumière dans leur soutien à Nicolas Maduro »

A côté des images d’émeute au Venezuela, celles d’une foule qu'on aimerait pacifique pour les manifestations du 1er mai en France

C’est avec des images d’archives, de cortèges joyeux que la plupart des médias nous parlent aujourd’hui du 1er mai. Traditionnel jour de mobilisation, placé cette année plus que jamais sous le signe de la convergence des luttes. « Syndicats, gilets jaunes, et écologistes au programme des manifestations » nous dit Le Monde. Une journée en rouge, jaune, vert…et noir.

Car à la Une des journaux il y a aussi le risque de violence. « Des blacks blocs, plus violents, qui ont été appelés à transformer Paris en « capitale de l’émeute » et à « en faire une journée d'apocalypse » raconte Le Parisien,

« Un an après un 1er-Mai marqué par l'incendie d'un Mc Donalds à Paris et les violences commises en marge du défilé par Alexandre Benalla, rappelle pour sa part l’Express, gouvernement et forces de l'ordre craignent de nouveaux affrontements pour la fête du Travail »

Le dispositif de maintien de l’ordre sera donc encore largement renforcé. Un véritable test pour la doctrine instaurée depuis cinq semaines. Le président Emmanuel Macron l’a promis, la réponse sera « extrêmement ferme » en cas de violences.

Plus de 7400 policiers mobilisés, des contrôles préventifs, des zones d’interdiction de manifester, des unités anticasseurs à pieds et à moto, des drones… les forces de l’odre promettent de durcir le ton explique France Info. A Paris, aussi, cela risque donc de sentir fort le gaz lacrymogène aujourd’hui.

Avec ce risque de débordements lors des manifestations, on en oublierait presque de parler du travail !

Et pourtant « le travail, c’est primordial » nous dit Sabrina dans La Croix. Mais Sabrina, elle, n’en a pas, de travail. Tour à tour serveuse, vendeuse, cuisinière... elle est désormais au chômage, avec deux filles à la maison en Saone et Loire. Mais avec son gilet jaune sur le dos, elle est loin d’avoir renoncé, « hors de question de ne pas travailler, pour gagner de l’argent mais aussi pour sortir de chez soi et avoir une vie sociale ».

Christophe lui est sur les ronds points à Nantes depuis 6 mois, il nous dit « aimer beaucoup son métier » de conducteur de travaux, mais il observe aussi que la pression est de plus en plus forte. « Avant, pour construire une maison, on se donnait un an. Maintenant, il faut tout finir en huit mois ». Résultat : « il en est facilement au double des 35 heures ». Une cadence infernale pour 1800 euros net par mois. Le travail, c’est donc pas forcément la santé.

Ce qui inquiète aussi les français, c’est la perte de sens dans leur travail.

C’est ce que nous dit une étude parue hier dans le Figaro. « Un français sur 5 ne percevrait ni le sens, ni l’utilité de son emploi ». Ces travailleurs ont la sensation d’occuper un « bullshit job », un « job à la con » selon la formule consacrée par l’anthropologue américain David Graeber.

Alors pour soigner ce nouveau mal du siècle, l’étude avance quelques pistes. « Pour plus de 20% des Français, le salut passerait par la création de sa propre activité » souligne le Figaro. Voilà une statistique très « start up Nation » qui en ce jour de mobilisation sociale devrait faire plaisir à l’exécutif.

Et puis 1er mai rime aussi chaque année avec muguet

Cette tradition botanique remonte à la Renaissance nous raconte RTL. La fleur devient alors un porte-bonheur que l’on offre aux dames de la cour depuis Charles 9 pour célébrer le printemps. Mais plus tard, c’est le maréchal Pétain qui impose le Muguet pour la fête du travail nous dit l’historienne Mathilde Larere. « Le muguet remplace l’églantine jugée trop prolétarienne, trop rouge, trop révolutionnaire ».

Voilà pour l’histoire, et puis sachez aussi Arnaud, si l’idée vous en prenait de m’offrir un brin de muguet aujourd’hui, que cette plante peut être très toxique. Un poison mortel se cache en effet dans la tige et les feuilles nous apprend le Dauphine. Alors « muguet, joli mois de mai », mais il y a peut-être mieux pour couvrir les odeurs de lacrymogène.

 

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