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Revue de presse Afrique

A la Une: vers une abstention massive pour les législatives au Bénin

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Une femme s’apprête à voter dans le bureau de vote, à l’école primaire Agla East State, à Cotonou, ce dimanche 28 avril 2019.
Une femme s’apprête à voter dans le bureau de vote, à l’école primaire Agla East State, à Cotonou, ce dimanche 28 avril 2019. Yanick Folly / AFP
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Ils étaient plus de 5 millions de béninois appelés aux urnes hier pour élire leurs représentants à l’Assemblée nationale. Mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’y avait pas foule dans la majorité des bureaux de vote pour choisir entre le Bloc Republicain et l’Union progressiste, deux partis proches du président Patrice Talon. L’opposition, privée de scrutin à la suite de la révision de la loi électorale, avait appelé au boycott. Et cet appel semble donc avoir été entendu.

Hier, les reporters de Beninwebtv observaient en effet « un calme plat » dans plusieurs centres électoraux, soulignant que le vote avait été maintenu « malgré les appels au report et les menaces de violences ». Dans la région de Seme-Podji par exemple, région de l’opposant en exil Sébastien Ajavon, « les électeurs ont défilé au compte-goutte » raconte le président d’un bureau de vote interrogé par l’AFP. « On a jamais vu ça » rapporte pour sa part un observateur.

« Cette très faible affluence a poussé le camp présidentiel à faire usage de mégaphones ambulants pour appeler les électeurs à aller voter ». Sans succès, estime Afrik.com qui titre aujourd’hui : « Talon d’Achille du Bénin, Patrice cherche électeurs désespérément ».

« Des élections sans opposition, et pratiquement sans électeur » écrit aussi ce matin le Wakat Serat. Et cette abstention massive est lourde de sens. Car c’est « un laboratoire de la démocratie en Afrique de l’Ouest » qui montre aujourd’hui un nouveau signe de fragilité. « Ce match entre « talonistes », sans arbitre de l’opposition ternira le charme de la démocratie béninoise qui n’avait pas besoin de cette nouvelle mauvaise publicité ». Cette abstention historique qui s’annonce, c’est surtout une victoire pour l’opposition, et une réponse à ce que de nombreux observateurs qualifient, rappelle Le Monde Afrique, comme « un tournant autoritaire du président Patrice Talon ».

C’est donc une élection sans opposition, presque sans électeur, mais aussi sans internet

La presse réagit en effet ce lundi matin à la coupure des accès internet hier dans le pays. Une coupure sans préavis des autorités béninoises. « Impossible de communiquer par les réseaux sociaux au Bénin. Facebook, télégramme, Whatsapp, Twitter, etc. Aucune plateforme ne marche plus dans ce pays » s’indignait dans la journée La Nouvelle Tribune.

Avant d’ajouter : « C’est un paradoxe lorsqu’on se rappelle qu’en 2016, le candidat Patrice Talon a géré une bonne partie pour ne pas dire la grande partie de sa communication par les réseaux sociaux ».

Depuis internet est revenu, aux alentours de minuit hier. Trop tard, pourrait-on dire. Et pour Jeune Afrique, ce dimanche 28 avril, c’est décidément « une histoire de première. Première élection sans opposition. Premier scrutin sans réseaux sociaux également ».

L’autre grand titre aujourd’hui à la Une de la presse africaine, c’est le retour en RDC de Martin Fayulu

L’opposant est rentré à Kinshasa hier après sa tournée euro-américaine entamée au mois de mars. A peine sur le tarmac à l’aéroport de Ndjili, il a été accueilli par des milliers de personnes avant un meeting dans l’est de la capitale. Le candidat malheureux de la dernière présidentielle en décembre 2018 conteste toujours la légitimité du président Tshisekedi. Devant ses militants il lui a donc demandé de « rendre public le contenu de l’accord signé avec son prédécesseur, Joseph Kabila », rapporte actualité.cd. « Pour le champion de la Coalition Lamuka, un accord secret lie en effet le président, Félix Tshisekedi à Joseph Kabila » explique le site Magazine24.

L’opposant en a profité pour tirer à boulets rouges sur le bilan des 100 premiers jours de Felix Tshisekidi à la tête du pays. « Il n’a ' rien réalisé ' durant ses trois premiers mois, à part dépenser tout le budget annuel de la présidence », voilà les mots de Martin Fayulu rapportés ce matin parMediacongo.

On retiendra surtout cette phrase : « Nous sommes venus demander à Félix Tshisekedi de démissionner », elle est à la Une du Kinshasa Times ou encore du site Diaspordc, avec cette photo de Martin Fayulu, tout sourire hier au milieu des militants de la coalition Lamuka, des soutiens indéfectibles appelés donc à continuer le combat.

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