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Chronique des matières premières

Une contamination du pétrole russe propulse les cours à plus de 75 dollars le baril

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Les cours du baril de Brent ont dépassé les 75 dollars ce jeudi 25 avril. Le durcissement des sanctions américaines contre l'Iran n'est pas seul en cause. Une contamination du pétrole russe raréfie ces derniers jours l'offre de brut en Europe.

Un employé d'un gisement de pétrole de Yarakta, en Russie présente un échantillon de pétrole brut.
Un employé d'un gisement de pétrole de Yarakta, en Russie présente un échantillon de pétrole brut. ©REUTERS/Vasily Fedosenko
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Le pétrole russe est indésirable depuis quelques jours en Europe : trop chargé en produits chlorés organiques. Ces additifs acides, utilisés au niveau des puits de pétrole pour dissoudre les débris calcaires et doper la production, doivent être retirés ensuite. Sinon le pétrole est impropre à la transformation, avec des acides qui risquent d'endommager sérieusement les installations de raffinage. Or ces produits chlorés organiques ont été retrouvés dans le pétrole russe à des taux jusqu'à 30 fois le maximum autorisé.

Oléoduc de l'Amitié contaminé

La Pologne et la République tchèque ont d'après Reuters cessé d'accepter le pétrole russe en provenance du méga-oléoduc de l'Amitié, qui approvisionne l'Europe jusqu'en Allemagne, l'équivalent de 700 000 barils par jour, presque 1% de l'offre mondiale. Les importateurs et les négociants boudent aussi le pétrole qui arrive par voie maritime depuis le port russe de Ust Luga, sur la mer Baltique. Au moins cinq tankers auraient été refusés à leur arrivée dans les ports européens, où des analyses, explique un expert, sont toujours systématiquement réalisées.

Risque de pénurie

Autant de pétrole que les raffineurs, de PKN en Pologne à Total, Shell ou Eni en Allemagne doivent remplacer en urgence. La Norvège, l'Arabie saoudite, le Nigeria et l'Angola fournissent aussi la Pologne, mais leurs expéditions risquent d'être insuffisantes. D'où l'envolée des prix du brut à plus de 75 dollars le baril, leur plus haut niveau depuis octobre dernier. Le risque de pénurie mondiale s'accroît, après la décision des États-Unis de ne pas reconduire les dérogations aux pays importateurs de pétrole iranien.

Jusqu'au 29 avril

Les autorités de Moscou ont promis de régler ce problème de qualité du pétrole d'ici la fin du mois. Le vice-Premier ministre russe s'est engagé à ce que le pétrole expédié par l'oléoduc de l'Amitié soit à nouveau « propre » le 29 avril, dans cinq jours, le temps de repomper le pétrole contaminé qui est allé jusqu'en Biélorussie et en Pologne, où des discussions sont prévues avec des représentants russes ce vendredi.

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