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Revue de presse Afrique

A la Une: en Algérie, l’armée est-elle du côté du peuple?

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Les manifestants brandissent le drapeau national en défilant dans les rues d'Alger contre le pouvoir en place, le 12 avril 2019.
Les manifestants brandissent le drapeau national en défilant dans les rues d'Alger contre le pouvoir en place, le 12 avril 2019. REUTERS/Ramzi Boudina
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Question posée par le journal en ligne algérien TSA après le discours prononcé hier par le général Ahmed Gaïd Salah. « C’est sans doute le discours le plus important du chef d’état-major de l’ANP depuis celui du 2 avril dans lequel il avait appelé pour la dernière fois à l’application “immédiate” de l’article 102 de la Constitution. Son allocution d’hier a été notamment dirigée contre l’ancien chef des renseignements, le général Toufik, cité nommément et sommé de cesser de “comploter contre la volonté du peuple” au risque de faire l’objet de “mesures légales fermes”. »

Commentaire de TSA : « après les péripéties de la semaine et du week-end passés, Ahmed Gaïd-Salah, accusé par certains manifestants d’avoir failli à ses engagements et à ses promesses, n’avait plus d’autre choix que de dire les choses par leur nom. Un exercice d’explication salutaire qui tombe à point pour lever les équivoques nées de la dérive répressive des forces de l’ordre lors de la marche de vendredi dernier.

On sait au moins que l’armée n’est pour rien, pointe TSA, dans la décision de tenter la manière forte pour mettre fin aux manifestations. Son chef le dit presque explicitement et nous apprend au passage que les partisans de l’ancien président sont toujours à la manœuvre et gardent une certaine capacité de nuisance. »

Qui plus est, ajoute TSA, « les propos de Gaïd Salah sont aussi rassurants pour la suite du mouvement populaire. Non seulement il réitère que l’armée “se considère toujours mobilisée [...] pour honorer l’engagement qu’elle a pris afin de réaliser les revendications et les aspirations légitimes du peuple”, mais il assure que l’institution “veille à ce qu’aucune goutte de sang algérien ne soit versée”. »

La démission de Tayeb Belaïz

Autre fait important hier en Algérie : la démission d’un des trois « » : le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz…

Personnalité contestée, à l’instar des deux autres « », le Premier ministre Noureddine Bedoui et Abdelkader Bensalah, le président par intérim.

« C’est plutôt une bonne nouvelle, pointe le quotidien gouvernemental El Moudjahid, dans la mesure où cela répond à l’une des fortes exigences du mouvement citoyen qui revendique le retrait des figures emblématiques du régime. [...] Sa démission, aujourd’hui, [...] constitue une sortie honorable pour lui-même et un geste de civilité, dans la mesure où cela pourrait aider à un règlement pacifique de la crise. »

Quid du gouvernement ?

Et maintenant à qui le tour ? « Le gouvernement Bedoui va-t-il démissionner ? » s’interroge Liberté. En effet, relève le quotidien algérien, « le gouvernement de Noureddine Bedoui est partout rejeté. Des ministres sont empêchés de sortir sur le terrain tous les jours. L’Exécutif est devant une impasse. Un prélude à sa démission ? »

En effet, pointe Jeune Afrique, la situation est intenable pour le gouvernement : « des millions d’Algériens continuent de manifester aux quatre coins du pays pour rejeter le gouvernement de Noureddine Bedoui, refuser de reconnaître la légitimité du président par intérim, Abdelkader Bensalah, cacique parmi les caciques du système, et s’opposer au plan de transition qui prévoit la tenue d’une élection présidentielle le 4 juillet prochain. La défiance populaire contre le système prend même de nouvelles formes de désobéissances civiles qui compliquent encore davantage la crise. Des magistrats refusent d’encadrer le scrutin, des maires s’opposent à la révision des listes électorales et à l’organisation du vote, tandis que des ministres sont empêchés d’effectuer des visites sur le terrain. »

Les deux « » restants et le « S » ?

Alors, s’exclame Le Pays au Burkina, « l’étau se resserre désormais autour des deux autres “B” (Bedoui et Bensalah) qui continuent de s’accrocher à leur fauteuil malgré la clameur du peuple. Jusqu’à quand tiendront-ils face au peuple qui ne montre pas de signe d’essoufflement ? »

Et « il n’est pas exclu non plus, relève Aujourd’hui, toujours au Burkina, qu’en plus des deux “B” restants, les manifestants dans les rues d’Alger ne finissent par aussi mettre le “S” du général Gaïd Salah dans la liste des “indésirables” du système Bouteflika à évincer. Pour le moment, il tente d’avoir cette rue avec lui, multipliant les mises en garde contre la répression des forces de sécurité à l’endroit et des manifestants et l’ouverture de toutes les éventualités pour sortir “rapidement” de la crise. La manœuvre réussira-t-elle ? Les Algériens, conclut Aujourd’hui, sont en train d’écrire l’histoire, la leur, patiemment et inéluctablement. »

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