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Un monde de tech

Suricates sous cyber-surveillance

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Des chercheurs suisses ont mis au point un programme informatique pour analyser en détail les activités des animaux sauvages afin de mieux les protéger. Ce simulateur de comportement a été développé en partenariat avec le Centre de recherche Kalahari en Afrique du Sud et avec l’aide des suricates. Parfois surnommées les « sentinelles du désert », ces petites mangoustes diurnes vivent en nombre dans la réserve naturelle près de la rivière Kuruman à la frontière du Botswana.

Parfois surnommées les « sentinelles du désert », les suricates vivent en nombre dans la réserve naturelle près de la rivière Kuruman à la frontière du Botswana.
Parfois surnommées les « sentinelles du désert », les suricates vivent en nombre dans la réserve naturelle près de la rivière Kuruman à la frontière du Botswana. ©EPFL
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Cette petite bestiole au pelage brun – gris, dont les lointains ancêtres sont asiatiques, s'est peu à peu adaptée au climat sec du Kalahari en Afrique du Sud. Les colonies de suricates vivent en groupes familiaux de 5 à 30 individus dans cette région semi-aride en se nichant dans des terriers.

L’animal a la particularité de se dresser sur ses « papattes » de derrières, à la façon des ours, pour alerter ces congénères des attaques des chacals et des rapaces. Il se nourrit principalement d'insectes et autres petits animaux, comme des lézards, ou même des scorpions, dont il raffole. Malgré des conditions d’existences difficiles, le suricate n’est pas inscrit au registre des espèces en voie de disparition, ce qui a interpellé les chercheurs suisses de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne et les biologistes de l’Université de Zurich.

Afin de mieux comprendre les facultés d’adaptation ou leur absence, des animaux sauvages dans leur milieu naturel, les scientifiques ont développé un modèle informatique permettant de simuler toutes leurs activités quotidiennes.

Pour réaliser ce logiciel d’analyse comportementale, ils avaient besoin d’une quantité phénoménale de données. Elles ont été obtenues sur place en récoltant les informations que délivraient les colliers bardés de capteurs portés par les suricates résidants aux alentours du Centre de recherche Kalahari en Afrique du Sud.

Jusqu’à présent, les senseurs des biologistes ne permettaient pas définir à quelles activités exactes correspondaient les signaux émis par leurs appareils. Une situation statique repérée par GPS, par exemple, ne distinguait pas si l’animal se reposait ou boulottait une proie. Le nouveau type d’accéléromètre qui équipe dorénavant les animaux fait le distinguo entre le repos, la vigilance, la course et la recherche de nourriture. Ces capteurs sont capables d’enregistrer, l’inclinaison, l’accélération, les vibrations et les chocs que subissent les suricates lors de leurs déambulations. Des montagnes de données qui ont été analysées par un programme d’intelligence artificielle pour concevoir un nouveau modèle informatique basé sur des principes biomécaniques généraux, tels que la posture, la périodicité du mouvement et son intensité des activités physiques de son porteur.

Ce programme de modélisation, générique donc universel en quelque sorte, serait transposable à d’autres espèces actuellement menacées d’extinction, affirment les scientifiques. Comprendre pour mieux protéger, le système permettrait ainsi aux chercheurs et aux ONG de prendre les mesures en urgence qui s’imposent… celles de sauver la faune sauvage, avant qu’elle ne disparaisse de la surface de la Terre.

Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr

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