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Revue de presse Afrique

A la Une: le Rwanda, 25 ans après le génocide des Tutsis

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Le président rwandais, Paul Kagame, lors de la cérémonie des 25 ans du génocide, le 7 avril 2019.
Le président rwandais, Paul Kagame, lors de la cérémonie des 25 ans du génocide, le 7 avril 2019. RFI/Pierre René-Worms
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Un pays modèle : c’est ainsi que le Rwanda est considéré par une large part de l’opinion du continent. Un pays qui a su panser ses plaies, se réconcilier et se développer. Mais un pays tenu aussi d’une main de fer…

C’est ce que pointe notamment L’Observateur Paalga au Burkina : « comme si les Rwandais avaient su puiser au fond du gouffre, où ils étaient descendus, la sève nourricière de la résilience pour se relever, c’est un vrai miracle qui a été accompli en si peu de temps là où d’autres nations dites stables pataugent depuis les indépendances. Tout est donc d’abord question de volonté politique, de vision et d’intégrité des dirigeants. Mise à part la tache sombre dans le domaine de la démocratie et du respect des libertés individuelles et collectives, c’est de ce fait une belle leçon que le Rwanda administre au reste de l’Afrique. »

Ledjely en Guinée renchérit : « depuis 94, le Rwanda, grâce en particulier au président Paul Kagamé, se remet progressivement de ses blessures. Année après année, les plaies se cicatrisent. Mieux, le petit pays des Grands Lacs, 25 ans après, fait même office de puissance régionale. Et dans de nombreux pays du continent africain, le parcours du Rwanda fait rêver ou suscite une certaine envie. Cependant, tempère le site guinéen, l’embellie économique et le bonheur apparent des Rwandais, qui sont çà et là relayés pour saluer le bond spectaculaire, cachent une réalité moins réjouissante. Il s’agit du manque à gagner en matière de droits humains et du peu de progrès démocratique. »

El Watan en Algérie ne veut voir que le succès économique du Rwanda :

« Ce pays, écrit-il, connaît ces dernières années un développement économique qui force l’admiration et le respect. Pour preuve, dans le classement Doing Business de la Banque mondiale, le pays des Mille Collines est classé à la 29e place. En 10 ans, il a fait un bond prodigieux de 110 places. [...] Les Rwandais ont su dépasser la tragédie du passé et repartir du bon pied en mobilisant toutes leurs ressources. Bonne gouvernance, éducation, performance ? C’est peut-être là, conclut El Watan, que réside la leçon à tirer de ce petit pays 90 fois plus petit que l’Algérie, mais qui fait 100 fois mieux. »

Même admiration pour Sénégal 7 : « Paul Kagamé est-il un président modèle ? » Oui, répond sans hésiter le site d’information sénégalais. « Le Rwanda est cité en exemple sur le continent et est même assimilé à un miracle économique. »

D’autres journaux du continent insistent sur les zones d’ombres de la tragédie rwandaise, notamment le rôle contesté de la France…

Pour Le Pays au Burkina, « la France doit avoir le courage de reconnaître qu’elle a joué un rôle trouble dans le massacre des Tutsi. C’est donc à juste titre que Paul Kagamé lui demande de s’excuser publiquement. C’est ce que la France refuse de faire depuis François Mitterrand jusqu’à Emmanuel Macron en passant par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Tant que cet acte de contrition ne sera pas posé, Paul Kagamé tiendra toujours la France par la barbichette. Et cela dure depuis 25 ans. »

En effet, complète Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou, « Paul Kagamé n’a toujours pas totalement desserré les dents contre le pays des droits de l’homme. Certes, le président Emmanuel Macron a tenté de briser cette glace avec l’élection de Louise Mushikiwabo, ex-ministre des Affaires étrangères du Rwanda portée aux nues par la France, au poste de SG de l’Organisation internationale de la Francophonie. Mais la position du locataire d’Urugwiro reste inflexible à l’égard d’une France qui demeure également arc-boutée sur sa position : pas d’erreur commise au Rwanda, donc pas de demande de pardon. [...] Les sujets qui fâchent sont toujours pendants, conclut Aujourd’hui. Et aucun des deux pays ne veut hisser le drapeau blanc, surtout pas le Rwanda qui tient à l’officialisation de la culpabilité française et à un acte de contrition. »

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