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Aujourd'hui l'économie

Le «streaming», le moteur actuel de l’industrie musicale

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Les revenus de la musique ont encore progressé dans le monde l’an dernier. + 9,7 % de chiffres d’affaires, portés par le « streaming », l’écoute de la musique en direct, sans téléchargement, selon le rapport annuel de l’IFPI (Fédération internationale de l’industrie phonographique). Un mode de consommation apparu il y a une dizaine d’années seulement, mais qui s’impose décidément comme le moteur de l’industrie musicale.

Daniel Ek, le patron de Spotify, en 2015.
Daniel Ek, le patron de Spotify, en 2015. AFP/Don Emmert
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Année après année, les supports physiques, les CDs notamment, reculent. Et le streaming s’impose en proposant un répertoire de millions de morceaux accessibles à tout moment en ligne sans téléchargement. L’an dernier, il a représenté la moitié du chiffre d’affaires de l’industrie musicale qui en tout a généré plus de 19 milliards de dollars.

Spotify, le suédois, règne toujours en maître sur l’offre mondiale de streaming musical. Le modèle qu’il a contribué à mettre en place, un service gratuit avec de la publicité d’un côté, la possibilité de souscrire un abonnement payant de l’autre, un modèle qui a fait ses preuves.

Aujourd’hui, Spotify revendique plus de 200 millions d’utilisateurs actifs chaque mois dont un peu moins de la moitié payent pour le service. Il y a dix ans, on était loin de croire que les gens paieraient pour de la musique, tant internet était synonyme de gratuité avec l’explosion des sites de partages illégaux.

Des plateformes qui ne sont pas rentables

La plupart de ces entreprises qui sont d’anciennes start-up ne seraient en fait pas rentables. La Française Deezer a été déficitaire. Tout en rivalisant avec les services de géant comme Apple ou Google arrivés plus tard sur le créneau.

Cela s’explique par le coût d’entretien d’un aussi vaste répertoire de musique. Il faut reverser de fortes sommes aux maisons de disques qui en sont les propriétaires. Et il faut dépenser pour communiquer sur ses offres, et se développer, afin d’atteindre une taille critique, ce qui est enfin en train d’arriver après plus d’une décennie d’existence.

Spotify vient tout juste d’afficher ses premiers bénéfices à 400 millions d’euros

Naturellement, son objectif ainsi que celui des autres plateformes, c’est d’augmenter le nombre d’abonnés qui sont la principale source de revenus. Et la concurrence est féroce !

Globalement, toutes les offres se ressemblent. Pour environ une dizaine d’euros par mois, vous avez accès à plus d’une dizaine de millions de titres. La difficulté réside dans la recherche de nouveaux abonnés. En améliorant les offres, en nouant des partenariats avec des producteurs d’enceintes connectées par exemple.

L’an dernier, Spotify s’est associé au géant chinois Tencent. La plateforme espère conquérir l’Asie devenue le 2e marché mondial. Elle vient de se lancer en Inde et a réussi le tour de force de séduire 1 million d’abonnés en une semaine.

Tous les moyens sont bons pour l’emporter sur la concurrence. Spotify a porté plainte contre Apple devant la Commission européenne pour abus de position dominante, car Spotify est obligé de passer par la boutique Appstore pour proposer son application et cela se fait évidemment aux conditions d’Apple.

Les artistes lésés

Beaucoup d’artistes profitent du streaming. Avec la dématérialisation de l’écoute, la musique voyage comme jamais. Elle transcende les frontières physiques et celles des langues. Des artistes rencontrent des publics loin de leurs bases. Si la pop coréenne a déferlé à vitesse grand V, partout dans le monde, ou que la Franco-Malienne Aya Nakamura élargit son audience au-delà de ses premiers fans, c’est grâce au streaming qui représente de gros revenus potentiels pour les artistes.

Un gouffre à combler qui reste immense

D’après le site américain spécialisé The Trichordist, pour la lecture d’un morceau tiré du répertoire d’un label indépendant moyen, YouTube reverse 0,00027 dollars à l’artiste. Une misère alors que beaucoup de gens écoutent la musique gratuitement sur YouTube.

Mais les lignes bougent. Aux États-Unis comme en Europe, on veut imposer des normes plus rémunératrices. Le mois dernier, à Bruxelles, la directive sur les droits d’auteurs a décidé d’imposer aux sites comme YouTube de signer des accords de licence avec les ayants droit pour réduire ce gouffre. On peut penser que ça n’ira pas sans résistance, mais les artistes peuvent espérer une part plus juste de cet immense gâteau qu’est en train de devenir le streaming.

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