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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une : le Brexit pointe le bout de son nez

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La Première ministre Theresay May s'exprime devant les Communes le 12 mars 2019, après le deuxième vote-rejet de l'accord de Brexit qu'elle négocie avec Bruxelles.
La Première ministre Theresay May s'exprime devant les Communes le 12 mars 2019, après le deuxième vote-rejet de l'accord de Brexit qu'elle négocie avec Bruxelles. Reuters TV via REUTERS
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Pour la troisième fois en trois mois, les députés britanniques ont recalé le projet d'accord de sortie de l'UE. D'ici au 12 avril, le gouvernement britannique doit dire s'il souhaite un report du Brexit ou s'il opte pour une sortie sans accord. Et la presse française est unanime.

« Ils sont fous ces Anglais !, lance, à la manière d’Obélix le journal L’Union. Ce n'est plus une impasse politique mais le chaos annoncé parce que le gouvernement conservateur est essoré, discrédité et humilié ». Quant à la Première ministre britannique Theresa May, elle est « carbonisée » après cette « troisième gifle » de la Chambre des communes, complète ce quotidien du nord-est de la France, selon lequel le « scénario du pire » n'est plus une « esquisse » mais un « tableau dont le prix grimpe aux enchères européennes ».

C’est un « cinglant désaveu » pour Theresa May, enchérit Le Parisien. Ce quotidien brandit lui aussi l’hypothèse d’un « no deal », scénario qu’il qualifie de « cauchemardesque pour les milieux économiques ».

Le Figaro n’écrit pas autre chose. « 3-0 pour le Parlement contre May », lance ce quotidien conservateur, « un "no deal" dans moins de deux semaines devient l'option légale par défaut. Certains des Vingt-Sept, dont Emmanuel Macron, voudraient régler la question du Brexit une bonne fois pour toutes, souligne Le Figaro. À moins d'un "plan alternatif" présenté "d'urgence" par Londres, une sortie sans accord "devient le plus probable", selon l'Élysée  ».

Theresa May plus que jamais dans la tourmente

On le voit, la proposition de Theresa May de démissionner en cas d’accord n’aura pas suffi à faire pencher la balance dans ce sens. « Humiliation suprême pour la Première ministre, sa promesse de quitter son poste en cas de vote positif n'a pas infléchi le résultat final, souligne L’Alsace. Pour l'heure, Theresa May, capitaine contestée par l'équipage, reste donc à la barre de ce navire qui, malgré l'absence de gouvernail, maintient le cap vers l'inconnu ».

Son confrère régional Les Dernières Nouvelles d’Alsace estime que : « Theresa May a même raté son suicide politique. C'était attendu, c'était prévisible et c'est arrivé. Il y a là, dans cet ordre devenu chaos absolu, quelque chose de définitivement shakespearien. Ce matin, le Royaume-Uni fait quoi qu'il en soit toujours partie intégrante d'une Union européenne qu'il aurait dû avoir quittée à minuit pétante si les choses s'étaient déroulées normalement. Mais qui sait encore dans ce pays où plus personne ne sait distinguer son allié de son ennemi ce qui est encore normal ».

Les bakchichs pharaoniques d’Airbus

Airbus est dans le collimateur de la justice. D’abord dans une affaire de commissions occultes que l’avionneur européen a ordonné de payer au Moyen-Orient . SelonMediapart et le journal allemand Der Spiegel, ces commissions ont été payées sur ordre d’Airbus lors de la vente, en 2003, de sept avions long-courriers A330 à la compagnie Egyptair. Ce journal en ligne affirme que les enquêteurs du parquet national financier français ont obtenu à l’été 2017 des « documents secrets » sur le contrat égyptien, des documents « explosifs » alimentant les « soupçons de corruption sur l’opération », étant précisé qu’il est reproché à Airbus d’avoir ordonné à un intermédiaire émirati, du nom de Abbas al-Yousef, le paiement de « 9,5 millions d’euros » de commissions occultes afin d’obtenir le contrat.

Contrat en or au Mali pour Airbus

Mais il n’y a pas que l’Egypte. Airbus est aussi visé par une enquête judiciaire pour un investissement dans une mine d’or au Mali. Toujours selon Mediapart, associé cette fois-ci aux journaux suisses Tages Anzeiger et La Tribune de Genève, « le PNF poursuit Airbus » parce que les 14 millions d’euros que ce groupe aéronautique a investi en 2012 dans la mine d’or de Kodiéran, au sud du Mali, mine qui est exploitée par une société malienne du nom de Wassoul’or, et qui est contrôlée par l’homme d’affaires et homme politique malien Aliou Diallo, candidat malheureux à l’élection présidentielle malienne de 2018 (il y avait obtenu 8 % des voix) – ces millions d’euros, donc, l’ont été afin de faciliter ensuite la vente d’hélicoptères Super Puma et d’un avion de transport militaire au Mali.

Etant rappelé qu’en France Tracfin est l’organisme en charge de la lutte contre la fraude, le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, Mediapart énonce que, selon Tracfin, l’investissement d’Airbus « pourrait en réalité dissimuler le financement des activités politiques de M. Diallo, proche soutien de M. Ibrahim Boubacar Keïta (président du Mali depuis le 4 septembre 2013), dont la contrepartie aurait pu être […] la vente d’avions et d’hélicoptères pour un montant total de plus de 100 millions d’euros », écrit le PNF dans un document consulté par Mediapart. Etant aussi précisé que la justice suisse enquêtait aussi sur cette affaire, Mediapart affirme que le parquet de Genève « envisage désormais de se dessaisir de l’enquête au profit du parquet national financier français ».

Contacté par Mediapart, Aliou Diallo affirme que « l’intégralité des fonds recueillis par Wassoul’or à l’époque a été réinvestie dans la mine », et il ajoute qu’il n’a « jamais été impliqué dans un marché d’État » au Mali et qu’il n’a pas été le « facilitateur » des contrats obtenus par Airbus, dont il n’a « jamais été informé de l’existence ».

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