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Revue de presse Afrique

A la Une: le pouvoir se fissure de plus en plus en Algérie

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L'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, lors d'une conférence de presse à Alger, le 2 février 2019.
L'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, lors d'une conférence de presse à Alger, le 2 février 2019. RYAD KRAMDI / AFP
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Après l’appel du chef des armées Gaïd Salah à l’application de l’article 102 de la constitution en vue de l’empêchement du président Bouteflika, plusieurs cadors du régime lui emboîtent le pas.

Ainsi, pointe Jeune Afrique, « l’ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, proche du président et chef du Rassemblement national démocratique (le RND), demande à Abdelaziz Bouteflika de démissionner de son poste afin de "faciliter la transition politique". »

« Le porte-parole du RND et bras droit d’Ahmed Ouyahia, Seddik Chihab, précise le site d’information algérien TSA, a comparé le régime de Bouteflika à un cancer : "le régime Bouteflika n’est qu’un cancer qui gangrène le corps de l’État. Il faut qu’on le reconnaisse tous", a-t-il assené. »

La puissante centrale syndicale du pays, l’UGTA, apporte aussi son soutien au général Gaïd Salah. De même que le FLN.

« Tout le système doit partir »

Pour sa part, l’opposition s’insurge contre l’initiative du général Gaïd Salah. C’est ce que relève notamment le Huffpost Algérie : « le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (le RCD) dénonce une "tentative de coup d’Etat". Le Front de la justice et du développement (le FJD), estime que l’application de l’article 102 est en contradiction avec les revendications de la rue. Le FFS qualifie l’appel de Gaïd Salah de "grave atteinte à la dignité du citoyen". Enfin, le parti Jil Jadid, affirme que "ni l’opposition ni le peuple n’accepteront cette opération. Tout le système doit partir". »

La rue comme locomotive du changement

De toute façon, l’Algérie est face à un « irrépressible changement », s’exclame El Watan.

« La rue demeure la véritable locomotive du changement, affirme le quotidien algérien. [...] La société a sommeillé pendant des dizaines d’années, mais à présent, elle a quasiment le monopole de la politique. Et l’exclusivité sur le projet de changement. Les initiatives venant du pouvoir ou des institutions les plus emblématiques du pays sont en train de s’affaisser les unes après les autres. [...] Il n’y a plus guère de parade ni possibilité de fuite en avant, poursuit El Watan, face à l’exigence de changement et de rupture radicale, devenue irrépressible, parce que portée par 20 millions de manifestants, soit l’équivalent du corps électoral mobilisé chaque semaine dans toutes les villes d’Algérie. [...] L’ultime illusion, s’exclame encore le quotidien algérien, est de croire que ce sont des figures du passé qui vont incarner les promesses d’avenir pour le pays. »

Pas de combines politiciennes…

Le Matin d’Algérie est sur la même ligne : « de concession en concession, obtenues par la pression de la rue depuis le 22 février, le système politique actuel avance inexorablement vers sa chute prochaine. Le mouvement populaire et pacifique, en gardant le cap pour l’édification de la nouvelle république algérienne, ne doit pas être distrait par les manœuvres de diversion en cours et le constitutionnalisme suspect de ceux qui ont fait de la constitution leur marchepied vers plus de pouvoir, depuis plus de 50 ans. [...] Depuis 1962, poursuit Le Matin d’Algérie, la classe politique s’est accaparé le pays et n’a jamais envisagé de passer le relais à la jeunesse. C’est à cause de cela que le leitmotiv "Système Dégage" prend tout son sens. Il est non négociable, et ne peut faire l’objet d’aucune combine politicienne ou de demi-mesure. »

« Pas de kif-kif bourricot ! »

Même constat dans la presse ouest-africaine…

« Plus que (le départ de) Boutef, c’est une table rase que veulent les Algériens, s’exclame Aujourd’hui au Burkina, un changement radical du système politique, pour l’avènement d’un nouveau paradigme. Pas de kif-kif bourricot ! »

Enfin, ces propos d’un jeune manifestant, Ahmed, rencontré hier par Le Monde Afrique : « Nous demandons que toute cette mafia s’en aille. Ils disent sur les plateaux de télévision qu’il est impossible de faire partir tous les responsables. Au contraire, je pense qu’il y a des gens, des lois, une Constitution qui peuvent garantir la transmission du pouvoir. Mais eux, ils nous répondent avec Ahmed Gaïd Salah. On n’est pas dans une République, on est dans un pays de militaires. »

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