Accéder au contenu principal
Revue de presse Afrique

A la Une: la partie de bras de fer se poursuit en Algérie

Publié le :

Des manifestants protestent contre la perspective d'un cinquième mandat du président algérien Abdelaziz Bouteflika, à Alger, le 8 mars 2019.
Des manifestants protestent contre la perspective d'un cinquième mandat du président algérien Abdelaziz Bouteflika, à Alger, le 8 mars 2019. REUTERS/Zohra Bensemra
Publicité

La rue a répondu hier aux propositions d’Abdelaziz Bouteflika de renoncer à un 5e mandat et de reporter la présidentielle : manifestations et grèves se sont poursuivies un peu partout dans le pays. Comme les jours précédents, les étudiants étaient à la pointe du mouvement, note le Huffpost Algérie.

« Etudiants et lycéens observent un sit-in à la Grande-Poste à Alger avant d’amorcer une marche vers la place Audin. Les étudiants expriment leur indignation et leur refus des décisions "illégales", disent-ils, prises par le chef de l’Etat. "C’est une ruse du pouvoir", disent certains, d’autres précisent mieux leurs idées : "Son mandat prend fin le 28 avril. Ce n’est pas à lui de mener la transition." »

Le mouvement de grogne devrait se poursuivre ce mercredi. Exemple, note Maghreb Emergent : les professeurs… « Les syndicats du secteur de l’éducation soutiennent les revendications de la rue exigeant le départ du système politique actuel. L’Intersyndicale de l’Education nationale appelle tous les travailleurs de l’éducation à faire grève et à organiser des marches dans les chefs-lieux de wilayas. »

Les dirigeants français conspués

Par ailleurs, « depuis hier soir, note le site d’information TSA, la France subit de vives critiques de la part de l’opposition et des Algériens sur les réseaux sociaux. Les déclarations de son ministre des Affaires étrangères, le premier à avoir réagi à la nouvelle lettre de Bouteflika, sont perçues comme un soutien précipité de Paris au régime algérien. "Je salue la déclaration du président Bouteflika par laquelle il annonce ne pas solliciter un cinquième mandat et prendre des mesures pour rénover le système politique algérien", a écrit Jean-Yves Le Drian dans un communiqué. »

Qui plus est, hier après-midi, note encore TSA, « le président français, Emmanuel Macron, a posté un tweet dans lequel il évoque "une nouvelle page pour la démocratie algérienne". » Aussitôt levée de boucliers sur les réseaux sociaux et au sein de l’opposition algérienne. « Atmane Mazouz, député RCD, s’insurge, rapporte TSA : "Macron parle de 'démocratie algérienne'. Désormais, les démocraties ne sont pas les mêmes ! Sacrée France officielle !" »

Et puis cette caricature du dessinateur de presse algérien Dilem, où le président français est surnommé « Abdelaziz Macron… »

« Dégagez ! »

Mais la cible numéro 1 des commentateurs reste Bouteflika et son entourage… Le Matin, notamment, ne mâche pas ses mots : « Ainsi donc, après avoir échoué dans sa tentative de briguer un cinquième mandat à durée déterminée, Abdelaziz Bouteflika change de fusil d’épaule et opte pour un quatrième mandat à durée indéterminée.

Aussi, poursuit le journal, au moment où des millions d’Algériens sont dans la rue pour exiger le départ de tout le système, Abdelaziz Bouteflika n’a pas trouvé mieux que de limoger le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, pour le remplacer par un membre de son gouvernement, Noureddine Bedoui en l’occurrence. C’est ce mépris total envers ses compatriotes qui poussera sans nul doute les Algériens à ressortir massivement dans la rue, vendredi prochain, s’exclame encore Le Matin. Les Algériens ne sont pas près de lâcher du lest. "Dégagez !", tel est le slogan phare des nouvelles manifestations. »

La fin du régime ?

Pour le quotidien Le Monde à Paris, le changement de régime est inéluctable : « Le mouvement est lancé et, faute d’avoir été pris au sérieux à temps, il ne s’arrêtera pas. Pour la deuxième fois depuis le début de la contestation populaire le 22 février, le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a offert une concession aux manifestants, lundi, dans l’espoir de sauver le régime. En vain : pour la deuxième fois, ses propositions ont échoué à faire taire les revendications. (…) Il est trop tard, estime encore Le Monde. Le régime ne réalise pas qu’en formulant ces concessions tardives et insuffisantes, l’une après l’autre, il a déjà perdu la partie. »

Qui pour la transition ?

Du coup, relève Wakat Sera au Burkina, « l’Algérie n’est pas loin de basculer dans l’inconnu, le mouvement de protestation étant toujours sans leader connu qui pourrait servir de porte-parole dans des négociations, et au pire des cas, de soupape de sécurité pour éviter le chaos vers lequel ira inexorablement l’Algérie, si Bouteflika doit "dégager" hic et nunc (ici et maintenant). »

Et Wakat Sera de s’interroger : « Le scénario tunisien, qui a mis hors-jeu Ben Ali à la faveur du printemps arabe, se rejoue-t-il en Algérie ? Par quoi remplacer un pouvoir vieux de presque deux décennies et qui fait face à sa brusque mise à mort ? En attendant, l’Algérie entame une transition de pouvoir Bouteflika, gérée par… le pouvoir Bouteflika. »

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 04:12
  • 04:13
  • 03:45
  • 03:53
  • 03:12
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.