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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Kim, Trump: le retour

Publié le :

Donald Trump et Kim Jung-un le 12 juin 2018.
Donald Trump et Kim Jung-un le 12 juin 2018. AFP/Saul Loeb
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Huit mois après leur rencontre historique à Singapour, les leaders américain et nord-coréen se retrouvent ce mercredi à Hanoi. Au menu des discussions, le processus concret de dénucléarisation.

« Kim, Trump, le retour, donc, s’exclame Sud-Ouest. L’affiche fait penser à ces boxeurs que l’on voit s’affronter à intervalles réguliers aux quatre coins du monde. Tout y est, la testostérone chez deux personnages fantasques, leur narcissisme, les coups qu’ils aiment à se porter et qui n’empêchent pas une certaine complicité. En l’occurrence, les enjeux sont évidemment bien plus importants : il s’agit d’éviter un conflit nucléaire dans le nord-est de l’Asie. Il s’agit aussi de voir si, au-delà des mots et des déclarations à l’emporte-pièce, les actes suivent. »

Et Sud-Ouest de s’interroger : « quelles annonces unilatérales Donald Trump fera-t-il encore ? Quelles concessions substantielles acceptera Kim Jong-un, qui n’en avait guère fait à Singapour ? »

Les choses devraient en tout cas bouger, selon Les Dernières Nouvelles d’Alsace : « pour des raisons différentes, les deux têtes brûlées ont aujourd’hui tout intérêt à sortir de la léthargie qui a suivi leur première rencontre historique. Trump parce qu’il vient de subir un échec cuisant en politique intérieure sur la question du mur de séparation avec le Mexique et qu’il a absolument besoin d’un coup d’éclat pour se refaire la cerise. Kim parce qu’il sait que les planètes sont alignées comme jamais et que, s’il veut desserrer le carcan des sanctions internationales sans perdre la face, c’est maintenant ou sans doute jamais. »

Dénucléarisation : pas avant une dizaine d’années ?

Alors, vers quoi pourrait aboutir ce sommet ?

Pour Antoine Bondaz, de la Fondation pour la recherche stratégique, interrogé par Libération, « il pourrait y avoir des annonces sur l’ouverture de bureaux de liaison à Pyongyang et à Washington, ce qui, au-delà de la symbolique, est fondamental pour institutionnaliser le dialogue et poursuivre les négociations. Des avancées pourraient aussi avoir lieu sur une déclaration de la fin de la guerre… ce qui ne veut pas dire signature d’un traité de paix qui, normalement, ne pourrait venir que plus tardivement et de façon conditionnée à la dénucléarisation. »

Justement, pointe Libération, la dénucléarisation reste « la grande question qui va occuper Kim et Trump dans la capitale du Vietnam. » Et elle est loin d’être résolue… « Pour Théo Clément, chercheur au King’s College de Londres, toujours interrogé par Libération, “il ne faut pas être naïf, il s’agit d’un processus qui prendra au moins une dizaine d’années”. Antoine Bondaz abonde : “il n’y aura pas d’accord technique de dénucléarisation à Hanoi, affirme-t-il. Les négociations ont débuté il y a seulement quelques semaines en Suède”. Et malgré les demandes répétées de Washington pour que Pyongyang procède à “l’élimination de la totalité de [ses] programmes d’armes de destruction massive”, le régime nord-coréen fera tout pour conserver son assurance-vie. “On va probablement s’acheminer vers un gel institutionnalisé des essais balistiques et nucléaires”, poursuit Théo Clément. »

En fait, croit savoir Le Figaro, « Pyongyang et Séoul poussent en faveur d’une déclaration solennelle mettant fin à la guerre de Corée, toujours suspendue à un fragile armistice conclu en 1953. Cette annonce symbolique, sans poids juridique, ouvrirait la voie à un possible traité de paix et à l’établissement de relations diplomatiques avec Washington, avancent les deux Corées. Elle séduit l’hôte de la Maison-Blanche, en quête d’un trophée. Depuis quelques jours, il insiste sur la “paix” en Asie du Nord-Est dans ses tweets, plutôt que sur le dossier tortueux du nucléaire. »

Baghouz : une victoire bien fragile

On reste avec Le Figaro qui fait sa Une sur la bataille de Baghouz en Syrie, qui est sur le point de s’achever.

« Les dernières heures de l’Etat islamique », titre Le Figaro. La petite ville aux confins de la Syrie et de l’Irak se vide peu à peu de ses habitants. Les derniers combattants de Daech sont encore retranchés, au milieu des civils, ou encore dans des tunnels et des abris souterrains. Mais leurs heures sont donc comptées.

Mais pour Le Figaro, c’est une victoire bien fragile… « C’est un fait, la voix des armes est comme une vilaine toux, elle peut vite reprendre si l’on ne soigne pas vraiment les symptômes du mal. Or, on voit qu’en Syrie comme en Irak, les déséquilibres politiques et communautaires persistent. Et malheureusement, un compromis entre Occidentaux et Russes pour travailler à l’après-guerre semble cause impossible. Le retrait de l’Amérique laisse le champ libre à Moscou et aux Iraniens, au grand dam des Kurdes ou d’Israël. Daech a d’ailleurs déjà entamé son retour à un combat de guérilla. [...] L’islamisme porte un projet mortifère qui ne s’éteindra pas dans les ruines de Baghouz. »

Fermeture d’usines : que peut l’Etat ?

A la Une également, les fermetures d’usine en cascade en France…

« Ascoval, Ford, Alcatel, impuissance d’Etat », s’exclame Libération en première page.

Libération qui s’attarde donc notamment sur le cas de « l’usine Ford de Blanquefort (en Gironde) appelée à fermer ses portes. Elle laissera 800 salariés sur le carreau. “L’attitude de Ford est indigne d’un grand groupe industriel”, s’est emporté Bruno Lemaire, le ministre de l’Economie, se souvenant sans doute que les dirigeants du constructeur automobile n’avaient pas daigné le prendre au téléphone au moment de l’annonce de la fermeture de ce site. »

Pour Libération, « quand il s’agit d’emplois industriels dont nous avons cruellement besoin, quand il s’agit de l’équilibre de régions entières, l’Etat a le devoir d’intervenir énergiquement. Dans le cas de l’usine Ford de Blanquefort, cet impératif est criant. L’usine que l’entreprise américaine veut fermer ne perd pas d’argent, pas plus que le groupe auquel elle appartient. C’est par une volonté de rapatrier ses activités aux Etats-Unis   un effet inattendu de la “démondialisation” que certains appellent de leurs vœux   et de ne laisser aucun concurrent susceptible de la gêner en Europe que la direction de Ford préfère mettre sur le carreau 800 salariés. » Et Libération d’affirmer qu’une « nationalisation, le temps que la puissance publique trouve un autre repreneur, n’est pas dénuée de bon sens. »

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