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Aujourd'hui l'économie

La bonne santé économique de l’Amérique est-elle compromise?

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Après bientôt dix ans d'expansion, les jours de l'incroyable bonne santé de l’économie américaine sont-ils comptés ? Jerome Powell, le président de la Banque centrale des Etats-Unis est resté optimiste dans son intervention au Sénat, tout en mettant en garde contre les dangers qui menacent.

Le président des Etats-Unis, Donald Trump.
Le président des Etats-Unis, Donald Trump. REUTERS/Leah Millis
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Pour le patron de la Fed la croissance américaine est robuste, mais il se gardera de relever les taux d’intérêt à cause de ce qu’il a appelé « des signaux contradictoires ». Il cite les dangers externes, le Brexit, les négociations commerciales sino-américaines qui font peser des doutes sur l’état général du monde, sans s’étendre sur les signaux émanant de l’intérieur des Etats-Unis. Pourtant il y en a eu quelques-uns ces derniers temps : la première alerte a été donnée sur le marché du crédit automobile.

Sept millions d’Américains ont plus de trois mois de retard dans le remboursement de leur crédit auto. En clair, ils vont sans doute devoir bientôt renoncer à leur véhicule. C’est un taux de faillite relativement élevé, un million de plus que début 2009 quand les Etats-Unis étaient encore en récession, sonnés par la crise financière. Les ménages les plus pauvres sont les premiers concernés. C’est à eux que les banques ont prêté les yeux fermés, un peu comme pendant la crise des subprimes, sans vérifier leur solvabilité. Le crédit automobile ne constitue qu’une infime partie du crédit à la consommation. C’est pourquoi cet indicateur n’est pas un détonateur, mais c’est un peu comme le canari dans la mine de charbon qui avertit du danger imminent quand il arrête de chanter.

L’autre indice de ralentissement émane de la production automobile

Elle a chuté de 8% en janvier. Là encore il faut remonter à mai 2009, c’est-à-dire à la sortie de la débâcle de 2008 pour retrouver un repli aussi important. Les constructeurs anticipent la baisse des achats qui a commencé à se manifester en décembre. D’autres industries ont aussi réduit la voilure en janvier : la chimie, l’électronique, ou encore les machines outil. En revanche d’autres indicateurs puissants sont toujours aussi positifs : le taux d’emploi en hausse et les bas salaires enfin sur la courbe ascendante a signalé Jerome Powell. Et l’inflation demeure basse. L’économie américaine est donc tout à fait capable de poursuivre son expansion. Si elle est encore en croissance en juin 2019, le cycle de croissance fêtera ses dix ans, une période incroyablement longue.

Alors pourquoi une majorité des économistes prévoient un ralentissement pour cette année ou en 2020 ?

Parce que l’économie est cyclique et que ce cycle d’expansion qui a déjà dépassé les normes finira par se retourner à la faveur d’un choc. Si Donald Trump surveille les cours du pétrole comme le lait sur le feu, c’est parce qu’il craint qu’un baril à 100 dollars ne vienne faire dérailler l’Amérique. Ce qui préoccupe davantage les experts, c’est la grande fragilité des finances publiques américaines. Avec une économie américaine florissante, les rentrées fiscales devraient augmenter, mais la réforme des impôts a ralenti le mouvement, résultat, le déficit galope et la dette explose, elle approche les 22 000 milliards de dollars. Ce n’est pas soutenable selon Jerome Powell. Donald Trump cherche toujours des milliards pour financer son mur le long de la frontière mexicaine ou d’autres projets d’infrastructures, comme si l’Amérique pouvait vivre éternellement à crédit. Et cette fiction elle pourrait bien virer au cauchemar quand les taux d’intérêt remonteront préviennent les pessimistes. La Fed pour l’instant prend donc son temps pour relever le loyer de l’argent.

EN BREF

Un nouveau psychodrame entre Air France et son partenaire KLM avec la montée surprise du gouvernement néerlandais dans le capital de l’alliance. Les Pays-Bas ont annoncé hier avoir pris 12,6% dans le capital de l’alliance alors que jusqu’à maintenant ils n’étaient présents que dans le capital de leur compagnie. La participation publique française est à 14%. A l’origine du différend, la volonté du nouveau patron de mieux Ben Smith de mieux contrôler la KLM, les Néerlandais redoutent de voir baisser l’activité de l’aéroport d'Amsterdam-Schiphol où leur compagnie est basée.

Au Vietnam trois compagnies aériennes viennent de signer des commandes mirobolantes auprès de fournisseurs américains. Les contrats se montent au total à 21 milliards de dollars, Boeing en est le principal bénéficiaire. Les contrats ont été annoncés en marge du sommet entre Donald Trump et Kim Jong-un.

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