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Bonjour l'Europe

Autriche: stupeur après le meurtre d’un travailleur social

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Direction l’Autriche pour le Bonjour l’Europe du jour. La semaine dernière, mercredi 6 février, un demandeur d’asile a tué le directeur du bureau d’aide sociale à Dornbirn dans la région du Vorarlberg. Un fait divers qui a ému l’opinion publique autrichienne. Éclairages à Vienne de notre correspondante, Isaure Hiace.

Vienne, capitale de l'Autriche (illustration).
Vienne, capitale de l'Autriche (illustration). Flickr.com/Wikipédia
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de notre correspondante à Vienne,

Cette histoire a été largement relayée par la presse car l’auteur présumé des faits est un citoyen turc, qui avait déjà été expulsé d’Autriche en 2010, en raison de plusieurs infractions pénales. Malgré une interdiction de séjour sur le territoire de l’espace Schengen, l’homme est revenu en Autriche début 2019 et a déposé une demande d’asile, en se présentant comme un membre de la minorité kurde. C’est en raison de cette demande d’asile en cours qu’il n’a pu être expulsé, comme le stipulent les règles européennes, a expliqué le lendemain des faits le ministère de l’Intérieur, aux mains du FPÖ, le parti d’extrême droite.

Le FPÖ instrumentalise ce fait divers avec en ligne de mire les élections européennes de mai prochain

Le durcissement de la politique d’asile au niveau européen est le thème central de la campagne du FPÖ. Depuis plusieurs semaines déjà, le ministre de l’intérieur Herbert Kickl plaide pour un élargissement de la liste des infractions qui peuvent conduire au retrait du statut de réfugié et à une expulsion. Il a d’ailleurs écrit une lettre en ce sens au commissaire européen en charge de la migration, Dimitris Avramopoulos, qui lui a répondu que cela serait contraire à la convention de Genève.

Mais avec ce fait divers, Herbert Kickl et le FPÖ se sentent confortés dans leur position et sont d’autant plus convaincus de la nécessité de pouvoir expulser plus facilement les réfugiés ayant commis une infraction, quitte à se fâcher avec l’Union européenne. Herbert Kickl s’en est d’ailleurs pris à la Commission, accusant ses membres « de protéger davantage les coupables que les victimes » et voit donc dans les élections européennes « une immense opportunité » pour changer de cap dans la politique d’asile.

Et cette affaire a provoqué quelques tensions entre les deux partis de la coalition

Entre l’ÖVP, le parti conservateur du chancelier Sebastian Kurz et le FPÖ. Deux partis qui sont alliés au niveau national mais qui s’affrontent lors de cette campagne pour les élections européennes. L’ÖVP étant membre du Parti Populaire européen, le FPÖ du groupe « Europe des nations et des libertés ». Les têtes de liste choisies par les deux partis se sont affrontées sur cette affaire. Le candidat de l’ÖVP, Othmar Karas, a expliqué qu’il souhaitait faciliter l’expulsion des réfugiés ayant commis une infraction mais que cela ne pouvait se faire qu’au niveau européen et en respectant les droits fondamentaux universels. Harald Vilimsky, tête de liste du FPÖ, lui a sèchement répondu, accusant le parti conservateur d’avoir soutenu ces cinq dernières années une politique d’accueil des réfugiés, contrairement au FPÖ. La campagne des européennes débute donc en Autriche avec, pour le moment, un thème principal : l’immigration.

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