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La Grèce devrait accepter officiellement l'adhésion de la Macédoine du Nord à l'Otan

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Ce vendredi, le Parlement grec devrait ratifier le protocole d’adhésion de la Macédoine du Nord à l’Otan.

Le Premier ministre grec, AlexisTsipras et son gouvernement se félicitent du vote historique qui approuve l'accord de Prespes sur le nouveau nom de la Macédoine.
Le Premier ministre grec, AlexisTsipras et son gouvernement se félicitent du vote historique qui approuve l'accord de Prespes sur le nouveau nom de la Macédoine. REUTERS/Costas Baltas
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C’est le premier pays à procéder à cette ratification, tout un symbole

La Grèce depuis des années s’opposait à cette adhésion. C’était un de ses leviers diplomatiques. En échange, elle demandait un accord sur un nouveau nom pour l’Ancienne République yougoslave de Macédoine. Et surtout, elle voulait la suppression dans la Constitution nord-macédonienne de toute mention qui pourrait justifier une invasion de la région grecque voisine du même nom. C’est ce que le gouvernement Tsipras a obtenu en juin dernier avec l’accord de Prespes. l’ARYM s’appelle désormais la Macédoine du Nord et sa Constitution a été modifiée. Elle a aussi accepté de faire quelques gestes de bonne volonté sur les questions historiques. L’autoroute Alexandre-le-Grand, ce héros national grec, a pris par exemple le nom d’autoroute de l’amitié.

Pour le gouvernement grec d’Alexis Tsipras, l’adhésion du petit voisin à l’Otan est vue comme un gage de stabilité pour la région

C’est ce qu’estime Thanos Dokos, le directeur de l’Eliamep, un think thank athénien. Ce chercheur rappelle que la Macédoine du Nord n’a aucune capacité militaire à apporter à l’Otan. Son adhésion permettra avant tout de stabiliser le pays lui-même. Cette intégration permettra, selon lui, de « satisfaire la minorité albanaise » en Macédoine du Nord qui voit ainsi le pays se rapprocher de l’ouest. Il estime que cela pourrait permettre d’éviter que cette minorité n'aie envie de se rattacher à « d’autres minorités albanaises de la région » comme celle du Kosovo, ou alors à l’Albanie elle-même, qui est elle aussi membre de l’Otan.

Mais cette intégration ne plaît pas à tout le monde, notamment pas à la Russie

Cet été, le gouvernement grec a annoncé avoir expulsé quatre diplomates russes. Ils avaient, selon lui, tenté de faire échouer l’accord de Prespes qui permet donc cette adhésion à l'Alliance atlantique. Aggelos Syrigos, professeur de politique étrangère à l’université Panteion d’Athènes, rappelle que les Balkans ont toujours fait partie de la « sphère d’influence traditionnelle de la Russie ». Elle perd donc, en quelque sorte, un allié dans la région. D'autant plus que le gouvernement d'Alexis Tsipras, au départ très tourné vers la Russie, s'est désormais nettement rapproché, lui aussi, des États-Unis.

L’autre perspective qui s’ouvre à la Macédoine du Nord, c’est aussi le lancement du processus d’accession à l’Union européenne

Là aussi la Grèce a retiré son veto. Aggelos Syrigos rappelle que ce sera cependant moins immédiat que l’intégration à l’Otan. Il faudra de nombreuses années jusqu’à ce que ce soit effectif car la procédure est longue et les Européens sont aujourd’hui plus frileux à l’idée d’accueillir un nouveau pays. Mais Thanos Dakos, lui, souligne un point positif. Cela permettra néanmoins à ce pays de bénéficier d’une assistance économique.

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