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Accents d'Europe

Journalistes européens dans la tourmente

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Le journalisme n’a pas bonne presse. Que l’on évoque la crise des «gilets jaunes» en France, une manifestation nationaliste en Grèce, l’assassinat d’un maire d’opposition en Pologne, ou une campagne populiste en Hongrie. Et c’est la figure du journaliste qui est mise en avant. Menteur, collaborateur, ennemi du peuple et allié des puissants, propagateur de fausses informations. Tous les maux sont permis…Pour en parler, nous recevons Christian Delporte, historien des médias, qui nous aide à prendre un peu de recul. Cette critique des journalistes n’est pas vraiment nouvelle et elle intervient à chaque crise de la démocratie.

Manifestation à Bratislava, le 9 mars 2018, après l'assassinat du journaliste d'investigation Jan Kuciak et de sa fiancée.
Manifestation à Bratislava, le 9 mars 2018, après l'assassinat du journaliste d'investigation Jan Kuciak et de sa fiancée. © REUTERS/Radovan Stoklasa
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Journalisme d’opinion sur le déclin
Et un journalisme d’investigation qui a lui aussi du mal à s’imposer. Avec trois assassinats au cours des 18 derniers mois à Malte, en Bulgarie et en Slovaquie. Trois journalistes qui enquêtaient sur les liens entre pouvoir et mafia. En Slovaquie, on commémorera le 21 février 2019 l’assassinat de Jan Kuciak et de sa compagne. Un crime qui a entraîné la démission du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur après de grandes manifestations. Aujourd’hui, d’autres journalistes veulent poursuivre ses enquêtes. Reportage à Bratislava d’Alexis Rosenzweig.

Et cette violence, on la retrouve sous une autre forme en Grèce. Lors des manifestations de l’extrême-droite contre le nouveau nom donné à l’Etat de Macédoine, du Nord ou de Haute Macédoine, les journalistes ont été violentés parfois blessés. C’est le reportage de Charlotte Stievenard à Athènes.

Transformer les médias en outil de propagande, c’est le rêve des politiques les moins démocrates. Un rêve devenu réalité en partie en Pologne. La télévision publique polonaise a-t-elle abdiqué toute objectivité. Elle est, en tout cas, accusée de relayer l’idéologie du parti au pouvoir PIS et d’avoir favorisé l’assassinat du maire de Gdansk connu pour son franc parler et son opposition au pouvoir. A Varsovie, Thomas Giraudeau.

Et s’il est un politique qui a asservi les médias, c’est le Premier ministre hongrois Viktor Orban. Depuis son retour au pouvoir en 2010, 500 médias nationaux et locaux sont passés sous le contrôle d’oligarques proches du pouvoir. La télé nationale est aux ordres et relaie quantité de fausses informations. Ce qui n’empêche pas le chef du gouvernement de crier à l’infox, dès qu’il parle à des journalistes indépendants. A Budapest, Florence Labruyère.

Alors faut-il désespérer du paysage médiatique ? Pas tout à fait, à côté des grands malades de l’Europe, on trouve tout de même encore des pays où les journalistes évoluent dans un climat serein. En Allemagne et, dans une moindre mesure, au Royaume-Uni.

Christian Delporte, historien des médias, auteur de « Cent ans de journalisme, une histoire du syndicat national des journalistes », Nouveau monde éditions 2018.

 

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