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Chronique des médias

L’Huma, l’épreuve de vérité

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Nous parlons avec vous, Amaury de Rochegonde, du quotidien L’Humanité qui saura mercredi 7 février si son placement en redressement judiciaire est accepté par le tribunal de commerce de Bobigny. C’est ce qui permettrait de poursuivre l’activité.

Couverture du journal l'Humanité.
Couverture du journal l'Humanité. RFI/G.NG
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Comme il paraît loin ce temps où le sort de L’Humanité intéressait encore Lagardère, TF1 ou la Caisse d’Epargne. En 2001, ces groupes avaient mis 5 à 8 millions de francs chacun, soit près d’un million d’euros, pour entrer au capital du quotidien communiste et participer ainsi à son sauvetage. Bouygues comme Lagardère savaient que la France comptait encore des ministres communistes et que l’influence du PC était déterminante à la CGT, dans les messageries de presse, chez les intellectuels… Aujourd’hui, aucune banque ne veut plus s’engager aux côtés de L’Humanité, le journal ne cesse de perdre des lecteurs et il se retrouve donc en cessation de paiement, en attendant de connaître son sort. Mercredi, ses 200 salariés sauront si le Tribunal de Bobigny décide de poursuivre ou non l’activité.

Si les temps sont durs pour L’Huma, l’erreur serait d’y voir la seule conséquence de la crise des idées communistes. Car les temps sont durs pour toute la presse quotidienne nationale qui subit une baisse de ses ventes et une chute des revenus. D’ailleurs, les quotidiens sont pour la plupart en pertes. Seulement, contrairement aux autres, L’Humanité avec ses 33 000 exemplaires ne peut s’appuyer sur aucun protecteur du nom de Bernard Arnault, Patrick Drahi ou Xavier Niel pour lui permettre d’investir dans son avenir. Le journal fait donc face à la crise du pluralisme qui menace de nombreux journaux indépendants d’informations. France Soir ou L’Hebdo ont mis la clé sous la porte, Et l’hebdomadaire Marianne n’a trouvé son salut que dans son sauvetage in extremis par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

Pour résister, le titre fondé par Jean Jaurès compte sur une mobilisation citoyenne qui lui a déjà permis de recueillir plus d’un million d’euros. Des personnalités diverses comme le député LR Julien Dive ou l’animateur Michel Drucker ont apporté leur soutien. Mais la question du pluralisme reste posée : l’Etat contribue abondamment à améliorer la distribution ou la fiscalité de la presse mais ses aides sont-elles toujours bien orientées ? L’Humanité estime par exemple que l’aide aux quotidiens à faibles ressources publicitaires a fondu pour lui depuis quatre ans. En attendant, c’est encore et surtout sur les dons et un meeting de soutien le 22 février à Paris que se tourne le quotidien. Il en appelle à une véritable « recapitalisation populaire ». Ses combats en faveur des « milieux populaires, des invisibles, des penseurs qui contestent le système ou des créateurs qui portent haut la culture », comme dit son directeur Patrick Le Hyaric, ne sont pas inactuels.

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