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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: comment arriver à plus de justice fiscale ?

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Emmanuel Macron, président de la République française.
Emmanuel Macron, président de la République française. REUTERS/Emmanuel Foudrot
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C’est l’un des thèmes récurent des Gilets jaunes : faire payer les riches… ou du moins arriver à une meilleure redistribution de la richesse.

Et c’est le thème du dossier de Libération ce matin : « justice fiscale : du rupin sur la planche », s’exclame le journal. En effet, précise Libération, « la révolte anti-impôts des Gilets jaunes s’est vite changée en vindicte fiscale envers les plus riches, confirmée par des sondages qui démontrent la popularité des mesures de justice redistributive. Arrive donc l’heure douloureuse du "en même temps", qui doit maintenant faire passer à la caisse ceux qui ont été jusqu’ici épargnés par les lois de finances. Juste retour des choses, estime Libé, tant il est vrai que dans toutes les nations développées, les classes dirigeantes ont été les principales bénéficiaires d’une mondialisation aussi irrésistible qu’inégalitaire. Parmi les leviers qui s’offrent au gouvernement, une plus forte taxation des gros héritages serait le plus équitable, pointe le journal. Mais l’allergie des Français aux droits de succession, même ceux qu’ils ne paient pas, fera sans doute reculer Bercy. Reste l’instauration d’une tranche supplémentaire de prélèvement sur les hauts revenus, mesure simple et juste. Les "premiers de cordée" grimaceront ? Certes. Mais, conclut Libération, c’est le prix à payer pour ramener un semblant de concorde dans le pays. »

De son côté, Mediapart estime que « la justice fiscale passe par les entreprises. L’exigence de justice fiscale ne peut se passer d’une remise à plat complète de la fiscalité des entreprises, très coûteuse et peu efficace », affirme le site d’information qui avance le chiffre de 150 milliards. « Le soutien au secteur privé et les certitudes du gouvernement sont largement démenties par les faits et études. »

Les Gafa vont-ils enfin mettre la main au portefeuille ?

Comment arriver à plus de justice fiscale, cette fois au-delà des frontières ? « L’OCDE, l’organisation du commerce mondial a dévoilé hier, pointe Le Monde, un accord de principe conclu par 127 pays, dont les Etats-Unis, qui s’engagent à réformer les règles fiscales actuelles. L’idée, précise le quotidien du soir, est d’aboutir à une juste taxation des géants du numériques, les fameux GAFA, là où ils réalisent leurs activités, mais où ils ne paient que très peu d’impôts. [...] Les GAFA pourraient d’ailleurs ne pas être les seuls concernés par une telle réforme, relève encore Le Monde. Celle-ci pourrait s’appliquer aussi à d’autres groupes tels que, par exemple, Starbucks ou McDonald’s, mais aussi par des entreprises de la vieille économie, pour leurs activités immatérielles. L’économie tout entière se numérisant, la portée du chantier ouvert par l’OCDE pourrait bien être plus large qu’affiché. [...] Au total, toutes ces mesures devraient nourrir les débats tout au long de l’année. Un projet pourrait être finalisé fin 2019, pour être présenté au G20 en 2020, puis mis en œuvre dans la foulée par les pays signataires. »

Et puis ce commentaire des Dernières Nouvelles d’Alsace : « L’OCDE vient peut-être, enfin, de siffler la fin de cette foire d’empoigne dévastatrice en termes d’emplois, d’équipements publics et de confiance. La nouvelle économie ne doit pas être un nouveau Far West, il y a des principes élémentaires à respecter et c’est vrai qu’à un moment on avait failli l’oublier. »

Rapatrier les djihadistes français ?

A la Une également, les revenants du Djihad… « Paris pourrait finalement organiser le rapatriement des djihadistes français, capturés en Syrie, pointe Le Parisien, pour qu’ils soient jugés en France. Jusqu’ici, au nom du pragmatisme, les ministères de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères paraissaient se désintéresser de leur sort, partant du principe qu’ayant commis des exactions dans ce pays ou en Irak, ils relevaient des tribunaux locaux. »

Pourquoi cette inflexion des autorités françaises ? Réponse du Parisien : « Cela est dû à l’évolution de la situation dans le nord de la Syrie. En décembre, l’annonce unilatérale du président Donald Trump de retirer les 2.000 soldats américains qui y sont déployés a pris ses alliés à contre-pied. [...] L’une des incertitudes qui pèse sur la région reste la possibilité d’une intervention turque pour écraser l’ennemi kurde. "Nous craignons que dans ces conditions, assure une source proche du dossier, les prisons soient moins surveillées et que s’accroissent les risques de dispersion". Les autorités françaises redoutent qu’en retrouvant la liberté, les partisans de Daech reconstruisent un embryon d’Etat islamique pour frapper de nouveau en Occident. »

Toutefois, s’alarme Le Journal de la Haute Marne, « faire revenir des djihadistes dans notre pays peut s’apparenter à mettre le ver dans le fruit. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, n’imagine même pas qu’à leur arrivée sur notre sol, ces Français ne soient pas immédiatement arrêtés. On espère qu'il dit vrai. Contre-argument à ceux qui s’offusquaient hier d’un tel rapatriement : il est certain qu’une fois ces djihadistes neutralisés, ils représenteront une source d’information non négligeable pour les services de renseignement. »

L’Union n’y va pas quatre chemins : « évidemment, le plus simple aurait été que les djihadistes français soient tous liquidés sur place, s’exclame le quotidien champenois. Beaucoup l’ont été, mais pas tous, loin de là. La France se serait alors épargné le dilemme qui se présente à elle. Soit on les rapatrie, on les juge et on les incarcère. Au moins, ils seront neutralisés. Soit on prend le risque qu’ils s'évaporent dans la nature et qu’ils reviennent en France poursuivre leur périple sanguinaire. »

Exigence d’ordre ?

Enfin la loi anticasseurs qui fait débat au sein de la majorité présidentielle…

« Les députés planchent et se déchirent, constate Le Figaro, au sein même de LaREM sur une proposition de loi qui vise à durcir les sanctions pour violences sans pour autant entraver la liberté de manifester. Le texte anticasseurs de Christophe Castaner en l'occurrence, repris de la proposition de loi déposée en juin 2018 par le sénateur LR Bruno Retailleau et déjà voté au Sénat, où la droite est majoritaire. »

En fait, commente Le Figaro, « cette tension est révélatrice d’un clivage interne que le macronisme n’a pas su résorber, avec une aile gauche qui continue d’opposer sécurité et liberté ou qui n’admet pas que la répression contre les casseurs soit le meilleur gage de protection des manifestants sincères et pacifiques. »

Le Figaro qui estime que cette nouvelle loi est « en phase avec les attentes de l’opinion : parce qu’il y a longtemps, assure-t-il, que sur ces questions (de sécurité), les Français assument cette exigence d’ordre. »

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