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Revue de presse Afrique

A la Une: l’arrestation du premier opposant au Cameroun

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Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, lors d'un meeting à Yaoundé, le 30 septembre 2018.
Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun, lors d'un meeting à Yaoundé, le 30 septembre 2018. MARCO LONGARI / AFP
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L’opposant camerounais Maurice Kamto, arrivé deuxième à l’élection présidentielle d’octobre et qui revendique toujours la victoire dans les urnes, a été arrêté, lundi, à Douala. C’est ce qu’a annoncé le vice-président de son parti, le MRC, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun. D’autres opposants camerounais ont également été appréhendés.

« Le parti avait appelé à des marches, précise Le Monde Afrique, contre la réélection de Paul Biya, 85 ans, dont 36 au pouvoir. Depuis l’annonce des résultats, fin octobre, Maurice Kamto n’avait cessé de dénoncer un “hold-up électoral”. Samedi, 117 personnes avaient été arrêtées lors de ces marches dans plusieurs villes du pays, dont Yaoundé, Douala et Bafoussam. L’ex-directeur de campagne de Maurice Kamto, Paul-Eric Kingue, et le célèbre rappeur pro -Kamto Valsero font partie des personnes interpellées samedi. “Le MRC a franchi la ligne rouge et a débordé le seuil de la tolérance”, avait déclaré, samedi soir, le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga-Nji. »

« Maurice Kamto et plusieurs cadres du MRC, arrêtés lundi soir à Douala, ont été transférés à Yaoundé », précise pour sa part Jeune Afrique. Mais « le flou persiste toujours sur le lieu de leur détention et les charges qui pèsent contre eux. L’opposition est vent debout. Le MRC “condamne fermement, je cite, ces interpellations politiques injustifiées et au demeurant annoncées, dont le but inavoué est de décapiter le MRC et sa coalition gagnante autour de Maurice Kamto”. L’arrestation de l’opposant n’a pas manqué de faire réagir également, note encore Jeune Afrique, au sein de la classe politique camerounaise, dont la plupart des acteurs ont marqué leur indignation, réclamant “la libération immédiate” de toutes les personnes interpellées. »

« Je veux que vous vous libériez »

« Pourquoi Maurice Kamto fait-il peur ? », s’interroge le site Agence Cameroun Presse. Le site y voit un règlement de compte politique, certes, mais aussi ethnique, Maurice Kamto étant bamiléké. Et Agence Cameroun Presse de s’interroger : « pourquoi faire payer la haine que certains nourrissent vis-à-vis de ce peuple à Maurice Kamto ? Pourquoi le MRC, qui n’est pourtant pas un parti tribal, paye de la sorte le prix du tribalisme qui anime certains dirigeants de la République du Cameroun ? Au cours de son adresse au Conseil constitutionnel, à l’occasion du contentieux postélectoral, Maurice Kamto a tenu à rappeler, pointe encore le site camerounais, qu’il était victime de son appartenance à une tribu qu’il n’avait pas choisie. Et qu’il était temps de se poser les bonnes questions, et permettre aux Camerounais de faire le bon choix pour leur destin. »

De son côté, le site Cameroon Voice publie ce qu’il appelle les « dernières instructions » de Maurice Kamto. Les voici : « si dans cette bataille je laisse ma vie, si dans cette bataille je meurs, la question que vous devez vous poser ce n’est pas d’aller verser une larme sur ma tombe. La question c’est : qu’est-ce que vous faites de ma mort ? Si je meurs, je ne veux pas de gerbes de fleurs. Je veux que vous vous libériez. »

Après Ping et Fayulu… Kamto !

Beaucoup de réactions aussi dans la presse du continent, notamment dans la presse burkinabé, jamais avare de commentaires…

« Le régime de Biya, connu pour être répressif, reste toujours égal à lui-même, s’exclame Le Pays. Pour l’instant, on attend de voir les chefs d’accusation ou d’inculpation que le ministère public camerounais retiendra contre celui que l’on présente comme le poil à gratter de Biya. En pareille occurrence, le champ lexical est connu : atteinte à la sûreté de l’Etat, trouble à l’ordre public, appel à la sédition, etc. En tout cas, autant le Gabon a eu son Jean Ping, la RDC son Martin Fayulu, autant le Cameroun a désormais son Maurice Kamto, relève encore le quotidien ouagalais. Si fait que l’on en vient à se poser la question suivante : à quoi sert d’organiser des élections dans certains pays d’Afrique ? »

Wakat Sera renchérit : « l’embastillement ou l’exil forcé des opposants n’est pas une trouvaille camerounaise. C’est même la règle, en Afrique et aussi dans certains pays occidentaux dont les dirigeants sont frileux à l’alternance démocratique. Pourvu, conclut le site burkinabé, que Paul Biya et les thuriféraires de son pouvoir reviennent à la raison en intégrant cette vérité qu’à trop laisser la marmite bouillonner, elle finit par exploser. »

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