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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: le débat sur les 80 km/h

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En France, 116 vies ont été épargnées depuis la limitation à 80 km/h.
En France, 116 vies ont été épargnées depuis la limitation à 80 km/h. Captura de vídeo
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Il y a 7 mois, la limitation de vitesse sur les routes secondaires passait de 90 à 80 km/h en France. Objectif, bien sûr, sauver des vies. La mortalité sur les routes était repartie à la hausse. Pour autant, cette mesure a été immédiatement critiquée par l’opinion. Une majorité de Français était contre. Et le retour aux 90 km/h a été et est toujours l’une des revendications phares des Gilets jaunes.

Du coup, l’exécutif hésite, malgré les bons chiffres annoncés hier par le Premier ministre : 116 vies épargnées depuis la limitation à 80…

Mais pour Libération, il n’y a pas à hésiter ! « Selon le premier bilan de la Sécurité routière, donc, le passage de la limitation à 80 km/h a épargné la vie de 116 personnes depuis sa mise en œuvre. Quant à la destruction des radars, toujours selon la même source, elle “coûte” environ 30 morts par mois. Bien entendu, le lobby routier contestera ces chiffres à l’aide d’arguties byzantines dont il a déjà usé pour s’opposer au fil des ans à toutes les mesures prises en faveur de la sécurité routière. Elles ne changeront rien, s’exclame Libération, à la conclusion globale de tous les experts sérieux : la vitesse tue, sa diminution épargne des vies. Autrement dit, pointe le journal, la pression exercée par une partie des Gilets jaunes sur le gouvernement pour favoriser les excès de vitesse n’est pas seulement archaïque et absurde. Elle est criminelle. »

C’est vrai, relèvent Les Dernières Nouvelles d’Alsace, « en temps normal, c’est le genre d’annonce qui aurait définitivement clos le débat. Puisqu’il s’agissait de sauver des vies, le recul du nombre de morts sur les routes en 2018 aurait dû tout à la fois démontrer l’efficacité de la limitation de vitesse à 80 km/h et éteindre la contestation. Sur ce point précis en tout cas. Mais, pointe le quotidien alsacien, le climat a changé, le temps est à l’orage. Et on voit bien que cette mesure ne tient plus qu’à un fil. Même si rien n’est officiellement décidé, la tentation de la sacrifier sur l’autel de la colère du peuple est là. Les signaux sont même aveuglants. »

Double posture

En effet, complète Le Midi Libre, « Edouard Philippe a pour lui les chiffres ; il a contre lui le contexte. Le Premier ministre se retrouve dans une séquence schizophrène avec des résultats probants dans la main droite et dans la main gauche une offrande à verser au peuple, la mise sur le billot du 80 km/h. »

Résultat, constate L’Est Républicain, « Edouard Philippe a donc adopté hier une double posture : droit dans ses bottes, mais le cuir assoupli. Fort de “résultats historiques” (116 vies épargnées donc sur les routes secondaires depuis l’entrée en vigueur des 80 km/h il y a 7 mois), le Premier ministre a réaffirmé ses convictions. Même si les chiffres sont contestés par l’association 40 millions d’automobilistes. Plutôt habilement, il se dit prêt à renvoyer la balle aux départements. Se faisant le relais de leurs administrés, des présidents d’exécutifs locaux ont grogné. Le Premier ministre envisage de leur repasser la patate chaude. »

En effet, précise Le Journal de la Haute Marne, « les élus locaux pourraient prévoir des assouplissements là où le retour aux 90 km/h ne poserait pas de problème. En clair : qu’ils prennent leurs responsabilités. En termes plus familiers : le Premier ministre leur refile le bébé. »

En tout cas, conclut La Croix, « ne nous lassons jamais de le répéter. Les morts de la route ne sont pas des statistiques – qu’elles soient d’ailleurs bonnes ou mauvaises. Ce sont des personnes. Et qui ne sont pas les seules à prendre en compte. Il y a aussi ceux qui sont blessés, ceux qui resteront handicapés. Il y a leurs parents, leurs enfants, leurs amis, marqués par le deuil pour le reste de leur vie. C’est à toutes ces personnes que nous devons penser lorsque nous sommes au volant. Cela nous fera ralentir. »

Bellamy : le bon choix ?

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« Alors que beaucoup dans son parti le pressaient de mener lui-même la liste LR aux Européennes, précise La Voix du Nord, Laurent Wauquiez a choisi de jouer la carte François-Xavier Bellamy, jeune professeur de philosophie et auteur, inconnu du grand public, mais pas de la frange la plus conservatrice du mouvement, celle des opposants au mariage pour tous, des militants de Sens commun, l’émanation politique de la Manif pour tous. Cette France versaillaise et conservatrice qui était en avril 2017 sur la place du Trocadéro pour soutenir jusqu’au bout le candidat Fillon. Pas vraiment le profil, estime le quotidien nordiste, pour retrouver un vote populaire que Nicolas Sarkozy avait réussi en son temps à décrocher du Front national. »

En effet, pointe L’Alsace, « le risque de placer un sympathisant de Sens Commun en tête de gondole est donc de précipiter vers le centre, en l’occurrence La République en Marche, les partisans d’une droite sociale, humaniste et europhile. Lesquels ont déjà pris leurs distances avec ce président de LR qui a fait le choix d’une droite forte, conservatrice et eurosceptique. S’il ne parvient pas à séduire les électeurs tournés vers Debout la France ou le Rassemblement national, Laurent Wauquiez, en envoyant François-Xavier Bellamy au front, prend aussi le risque de transformer Les Républicains en micro parti. »

Pas d’accord, s’exclame Le Figaro, qui parle de « procès en obscurantisme intenté à François-Xavier Bellamy. [...] Il est vrai, reconnait le journal, que nombre de figures de la droite ont fait de cette sensibilité dite “conservatrice” un repoussoir, allant jusqu’à lui imputer le fiasco de la présidentielle [...]. Mais il serait paradoxal, estime Le Figaro, qu’au nom de son nécessaire élargissement, la droite se prive d’une partie non négligeable de son électorat ou l’oblige à taire ses convictions. D’autant que dans les nombreux maelströms électoraux qu’elle a subis, ce socle-là est sans doute celui qui lui a été le plus fidèle. L’opposition LR, conclut Le Figaro, a tout à gagner d’une addition de ses talents et de ses sensibilités - le trio présenté ce mardi en commission d’investiture en est un gage - et tout à perdre à se complaire dans les intolérances internes. »

L’impôt à la source coule-t-il de source ?

Enfin, l’impôt prélevé à la source… « Les 25 millions de salariés du public et du privé découvrent en ce moment leur première fiche de paie net d’impôt. », pointe Le Parisien. Pas de quoi s’affoler, estime le journal. « Bien sûr, il y aura des bugs, quelques erreurs grossières, pas mal de grogne et des voix pour dire que “c’était mieux avant”. Mais, à l’inverse, lance Le Parisien, gageons que d’ici quelques semaines, on aura totalement oublié ce qu’était le tiers provisionnel ! [...] Et il y aura peut-être lieu de se dire qu’au fond, le prélèvement à la source, c’était beaucoup de bruit pour rien. »

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