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Bonjour l'Europe

Podemos, un parti en voie de désagrégation

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Rien ne va plus à Podemos, ce parti de la gauche radicale qui a révolutionné la vie politique espagnole au cours de ses cinq ans d’existence. En 2016, il avait obtenu cinq millions de voix et 67 sièges, devenant la troisième force parlementaire. Ces derniers mois, il est quelque peu en perte de vitesse, surtout pour avoir été complaisant avec les séparatistes de Catalogne. Mais, cette fois-ci, l’affaire est plus grave : l’un des cofondateurs, Iñigo Errejon, a annoncé qu’il va concourir sous une autre bannière aux régionales à Madrid en mai.

Iñigo Errejon en décembre 2015 (photo d'illustration).
Iñigo Errejon en décembre 2015 (photo d'illustration). AFP/Gerard Julien
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Cette prise de distance de Errejon est préjudiciable, car c’est la marque d’un véritable divorce, entre celui-ci et ses troupes d’un côté, et de l’autre, la majorité qui est sous la coupe du secrétaire général et chef de file, Pablo Iglesias. C’est une authentique scission. Errejon et Iglesias étaient déjà en mauvais termes, mais là, c’est une dispute irréversible, difficile à remédier. Cela veut dire qu’au niveau national et régional, les partisans de l’un et de l’autre vont se diviser, s’affronter et s’opposer politiquement. Cela ne fait pas les affaires d’un parti qui a perdu de son attractivité et de son potentiel.

Un divorce à la fois politique, personnel et stratégique

Personnel, car c’était à l’origine de très bons amis de la faculté de sciences politiques à Madrid. Politique, car Iglesias est favorable à une gauche plus radicale, presque communiste, très dure contre les autres forces politiques. Errejon, lui, est plus modéré et pragmatique. Stratégique, car l’un est pour une opposition sans concession, l’autre favorable à une alliance avec les socialistes. En 2017, Iglesias avait déjà relégué Errejon, l’ancien numéro deux, à un rôle subalterne. Ce dernier vient de se venger en concourant sous une autre liste en mai prochain, ce qui va affaiblir considérablement le parti.

Podemos affaibli

L’avenir à court et moyen terme rendra les conséquences de cette rupture plus claires, mais, d’ores et déjà, Podemos est bien plus faible. Motifs : cette lutte fratricide, de lourdes dissensions entre le siège à Madrid et les régions et l’incompréhension de certains électeurs face à la bienveillance d’Iglesias avec les sécessionnistes catalans. Podemos est sur la pente descendante. Et de l’avis général, ce divorce va accélérer ce phénomène. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour Pedro Sanchez, le socialiste au pouvoir à Madrid qui a besoin de Podemos pour gouverner. C’est une bonne nouvelle en revanche pour la droite qui, avec l’extrémiste parti Vox, est donnée favoris aux élections régionales, municipales et européennes de mai prochain.

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