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Chronique des médias

Un chiraquien à la tête du CSA

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Le Conseil supérieur de l’audiovisuel voit arriver à sa tête un nouveau président, Roch-Olivier Maistre, président de chambre et rapporteur général à la Cour des comptes, en remplacement d’Olivier Schrameck.

Roch-Olivier Maistre, le nouveau président du CSA, ici en 2005.
Roch-Olivier Maistre, le nouveau président du CSA, ici en 2005. AFP/Patrick Kovarik
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On attendait une femme, c’est en fait un homme de 63 ans, avec un parcours tout ce qu’il y a de plus classique qu’Emmanuel Macron a décidé de nommer à la tête du CSA. Il faut dire qu’Isabelle Falque-Pierrotin, que la presse voyait à la place d’Olivier Schrameck a rejoint l’organisation du « grand débat national ». Elle vient d’ailleurs d’être remplacée par Marie-Laure Denis à la tête de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).

Alors qui est Roch-Olivier Maistre ? Et bien un haut fonctionnaire, un grand serviteur d’Etat qui a fait la même école que Macron, l’ENA, et qui est un magistrat de la Cour des comptes tout à fait irréprochable. Il a été à la direction des affaires culturelles de la Ville de Paris lorsque Jacques Chirac en était maire, il a été conseiller au ministère de la Culture dans le gouvernement Chirac entre 1986 et 1988, où il a d’ailleurs participé à la rédaction de la loi sur l’audiovisuel. Puis il a dirigé la Comédie française, présidé le Conseil national du théâtre et il rejoint l’Elysée, encore sous Jacques Chirac, pour en être le conseiller pour la culture et l’éducation. Depuis 2005, et son arrivée à la Cour des comptes, il n’est jamais loin de la culture et des médias. On lui doit notamment un rapport sur le Centre national de la musique, après avoir été médiateur pour le cinéma et effectué plusieurs missions en faveur des aides à la presse ou de la distribution des journaux.

Son arrivée au CSA s’accompagne de l’arrivée de deux nouveaux membres, dont l’une est l’ancienne directrice de l’information de l’AFP, Michèle Léridon, et ce n’est sans doute pas un hasard. Car à la faveur d’une nouvelle loi sur l’audiovisuel, qui est attendue en fin d’année, le CSA pourrait voir s’élargir aux plateformes internet et aux réseaux sociaux ses pouvoirs de régulation. Le gouvernement souhaite, en particulier, tout faire pour empêcher la circulation d’« infox » sur Internet et mieux faire contribuer les géants du Net à la diffusion et au financement des œuvres françaises.

On doit au président sortant du CSA la prise ne compte de la dimension économique de la régulation avec la volonté d’arriver à une corégulation et, pourquoi pas demain, à une supra-régulation avec les acteurs audiovisuels. Autrement dit, le CSA se contenterait de superviser des procédures qui s’appliqueraient d’elles-mêmes. C’est habile, car cela permet d’opposer aux pressions du pouvoir le jeu même des acteurs, mais ce peut-être aussi dangereux si le régulateur se transforme en observateur des lois du marché. Tout dépendra maintenant du nouveau CSA. Et de son président.

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