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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: c’est presque parti pour le «grand débat national»!

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Le président français, Emmanuel Macron, à l'écoute de Vanik Berberian, président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), venu transmettre les 1es demandes de citoyens recueillies sur des registres dans les mairies. Paris, le 14 janvier 2019.
Le président français, Emmanuel Macron, à l'écoute de Vanik Berberian, président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), venu transmettre les 1es demandes de citoyens recueillies sur des registres dans les mairies. Paris, le 14 janvier 2019. Ludovic Marin / Pool via Reuters
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« Le président donne ce mardi dans l’Eure le coup d’envoi de deux mois de consultations - censées répondre à la crise des gilets jaunes - où les Français sont invités à prendre la parole. Mais beaucoup de choses restent encore incertaines », voire « floues », pointe Le Parisien.

Toujours pas de successeur à Chantal Jouanno, qui était censée diriger ce grand débat. « Le collège de "garants", composé de cinq membres pour remplacer la présidente de la CNDP (Commission nationale du débat public), ne sera connu que…. vendredi. »

Par ailleurs, poursuit Le Parisien, « les modalités pratiques restent encore floues. Même les maires, censés être les chevilles ouvrières de ce débat, sont encore un peu perdus, quand ils ne traînent pas carrément des pieds. Une réunion entre les élus locaux et Jacqueline Gourault, la ministre de la Cohésion des territoires, n’a pas levé toutes les interrogations. »

« "Il y a beaucoup d’improvisation, s’étonne le maire UDI de Béthune, Olivier Gacquerre. Moi, quand je conduis dans le brouillard, je ralentis. Là, ils accélèrent. C’est inquiétant." Quant aux réunions publiques sur le terrain, elles ne devraient pas être pour tout de suite. "Plutôt en fin de semaine", prévoit un conseiller ministériel. »

Urgence…

Alors, soupire Libération, « oui, l’improvisation qui prévaut en ce jour de lancement officiel du grand débat laisse craindre le pire. Oui, l’amateurisme du pouvoir autour de la désignation des personnalités censées organiser la consultation, et rassurer sur son indépendance, est inquiétant. Oui, on peut être sceptique sur la sincérité d’un Macron qui se tourne aujourd’hui vers des corps intermédiaires qu’il a méprisés depuis dix-huit mois. »

Mais, estime Libération, « comment se résoudre à voir la santé de notre vie démocratique se détériorer année après année ? Le grand débat a le mérite de mettre cette question sur la table. Proportionnelle, vote blanc, nombre de parlementaires, démocratie participative, utilisation du référendum, nouvelle étape dans la décentralisation… Il y a urgence à modifier nos équilibres institutionnels si l’on veut réconcilier les Français avec la politique et éviter la sanction populiste. Un enjeu qui dépasse les intérêts partisans, conclut Libération, et suppose, sans naïveté, de donner sa chance au débat qui s’ouvre. »

Le Figaro pour sa part se félicite que le thème de l’immigration ait été inclus dans le débat… « Emmanuel Macron aurait commis une faute majeure en l’écartant », estime le quotidien de droite. « Quel remède lui appliquer ? Le président de la République suggère, sans employer le mot, la fixation de quotas annuels d’immigration. Idée ancienne, plusieurs fois lancée - notamment par Nicolas Sarkozy - et qui est appliquée en Amérique du Nord, en fonction des besoins des pays d’accueil. »

« Peut-être est-ce la solution, mais c’est aussi à l’immigration clandestine qu’il faut s’attaquer, affirme encore Le Figaro. Aussi longtemps que les autorités françaises ne se donneront pas les moyens d’expulser les milliers de sans-papiers non éligibles au droit d’asile qui franchissent tous les ans nos frontières, le sujet restera brûlant. »

Réussir !

En tout cas, quels que soient les thèmes, obligation de résultat, pointe Le Monde : « Si le chef de l’Etat décidait finalement de ne retenir du débat national que des miettes ou des mesures cosmétiques, il s’exposerait immédiatement - dès les élections européennes du 26 mai - à subir un désaveu encore plus sévère qu’aujourd’hui. »

En effet, relève L’Alsace, « il est de l’intérêt général que ce débat aboutisse, comme il sera du devoir d’Emmanuel Macron de tenir compte des doléances des Français. Le président s’y est engagé dans sa lettre. Le respect de cette promesse, qui pourrait le conduire à prendre des mesures contraires au programme sur lequel il a été élu, est la condition indispensable pour "transformer les colères en solutions". »

La République des Pyrénées renchérit : « Maintenant que ce "grand débat" est lancé, et en grandes pompes, Emmanuel Macron ne pourra en sortir des "miettes" comme le suspectent certains gilets jaunes. C’est sa fin de mandat qui se joue, sa capacité à continuer de réformer. S’il rate cette étape, les dégâts, pour lui comme pour le pays, seront considérables. »

Certes, « ce débat doit réussir et, pour cela, il faut lui donner un axe, estime Ouest France. Or, derrière la crise des gilets jaunes, une vérité fait l’unanimité : les inégalités nous ont pris à la gorge. Voilà ce à quoi il faut s’attaquer. C’est l’avenir de la démocratie qui est menacé par notre incapacité à prendre le problème à bras-le-corps dans sa dimension systémique. On ne le traitera pas avec des rafistolages. Il en va de même pour la crise écologique (…) C’est bien un système qu’il faut, non pas "faire péter", mais démonter. »

Remise à plat ?

Alors, ose espérer Sud-Ouest, « si le grand forum qui s’ouvre pouvait enfin permettre de remettre à plat une fiscalité complexe et injuste, s’il pouvait déboucher sur une organisation administrative plus simple et plus légère, s’il accouchait d’un aménagement du territoire qui redynamise les centres-villes et économise les temps de transport, si s’ajoutait à cela une meilleure respiration de la vie démocratique, alors la France aurait fait un grand pas en avant. Et Macron serait conforté pour engager la transformation du pays qu’il appelait de ses vœux. Pour peu que les débats ne partent pas en vrille et que chacun joue le jeu, ce qui ne semble pas être le cas tant sont fortes les tentations révolutionnaires, populistes ou politiciennes. »

Enfin, La Montagne poursuit sur cette lancée : « Cette idée du débat est finalement une idée neuve, celle de la démocratie participative souvent évoquée, jamais appliquée, qui viendrait vitaminer la démocratie représentative. Peut-être allons-nous entrer dans une sorte de laboratoire que la Ve République n’avait pas imaginé. »

Et La Montagne de s’interroger : « Et si c’était ça, l’outil qui manque à nos institutions ? On peut imaginer la dynamique du débat, l’enthousiasme des participants, la richesse des propositions, finalement que la France s’en empare. Et qu’elle en fasse un outil d’avenir. »

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