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Bonjour l'Europe

Italie: le mouvement Cinq étoiles rêve de s'allier avec les «gilets jaunes»

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Alors qu’en France on craint de nouvelles violences en marge de l’acte IX des « gilets jaunes » ce samedi, en Italie le chef du mouvement Cinq étoiles, et vice-président du Conseil, Luigi di Maio, rêve de sceller une alliance avec les contestataires du gouvernement Macron, en vue des élections européennes. Il leur a d’ailleurs écrit une lettre ouverte de soutien, lundi, qui a déclenché un nouvel et grave incident diplomatique entre Paris et Rome. Mais cela ne freine pas ses ambitions, même si son invitation à constituer un axe « gilets jaunes » modérés - Cinq étoiles a été rejetée par deux figures emblématiques du mouvement, Jacline Mouraud et Eric Drouet.

Luigi Di Maio, vice-président du Conseil italien, à Rome, le 7 juin 2018.
Luigi Di Maio, vice-président du Conseil italien, à Rome, le 7 juin 2018. REUTERS/Tony Gentile
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Quelques « gilets jaunes » dont une activiste de Versailles, Patricia Saint-Georges, et un de Caen, Yvan Yonnet, seront à Rome pour participer à un rassemblement d’eurosceptiques de gauche. Luigi di Maio a-t-il l’intention de saisir cette occasion pour les rencontrer ?

En fait, Luigi di Maio avait prévu une rencontre réservée avec les « gilets jaunes » qui seront présents à Rome. Mais ce petit groupe, à l’image d’Eric Drouet et de Jacline Mouraud, n’entend pas instaurer de contacts particuliers avec un membre du gouvernement italien. Les « gilets jaunes » veulent rester indépendants, apolitiques disent aussi certains. Et donc au stade où en est leur mouvement, ils n’envisagent pas d’alliance avec des personnalités au pouvoir ou dans l’opposition. Que ce soit en France ou dans un autre pays européen.

Malgré leur position, le chef politique des Cinq étoiles va-t-il continuer à courtiser les « gilets jaunes » ?

Officiellement, Luigi di Maio ne recule pas dans ses intentions, du moins pour le moment. Le mouvement Cinq étoiles a besoin de trouver des alliés en vue des élections européennes pour pouvoir constituer un groupe de 25 députés au minimum et représentant au moins un quart des Etats membres, selon les règles en vigueur. Luigi di Maio, qui rêve d’une « Internationale populiste de la démocratie directe, est déjà en contact avec les Finlandais de Liike Nyt, parti ultralibéral, fondé en 2018. Les Polonais de Kukiz ’15, mouvement de droite dirigé par le chanteur punk Pawel Kukiz et les Croates de Zivi zig, parti qui se décrit comme humaniste. Autant de formations très diverses. Mais di Maio, qui travaille en étroite collaboration avec Davide Casaleggio, le patron de la plateforme en ligne du M5S baptisée Rousseau, assure qu’il y aura « un contrat de garantie », sur le modèle de l’accord de gouvernement avec la Ligue de Matteo Salvini. Cela dit, les alliances au niveau européen n’ont jamais été un point fort des Cinq étoiles ! Donc on comprend mieux aussi « l’appétit » pour les « gilets jaunes ».

En fait, le mouvement Cinq étoiles craint d’être surpassé par la Ligue de Matteo Salvini qui, lui, tisse sa toile d’alliances de type souverainiste ?

Tout à fait, actuellement la ligue de Salvini dépasse de six points les 5 étoiles dans les intentions de vote (33,1% contre 24,1% ). Et le Mouvement tend à se plier à ses positions très nationalistes. Notamment en ce qui concerne la politique anti-migrants. L’enjeu pour les Cinq étoiles est bien sûr à la fois européen et italien. Même avec des alliances très hétéroclites, les Cinq étoiles souhaitent pouvoir relancer des batailles comme celles pour la protection de l’environnement, les droits sociaux, la lutte contre la corruption ou l’élimination des « castes », à l’origine de leur succès. Sans quoi, le mouvement risque un échec cuisant.

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