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Bonjour l'Europe

Protection des données: scandale à la poste autrichienne

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La poste autrichienne est au cœur d’un vaste scandale depuis qu’un site d’investigation a révélé, lundi 7 janvier 2019, qu’elle collectait et commercialisait les données personnelles de ses clients.

Un tiers de la population du pays serait concernée par la commercialisation des données personnelles des clients de la poste.
Un tiers de la population du pays serait concernée par la commercialisation des données personnelles des clients de la poste. WikimediaCommons/Tiia Monto/CC 3.0
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C’est le site Addendum qui a révélé cette pratique de la poste autrichienne, une entreprise cotée en Bourse mais contrôlée à plus de 52% par l’Etat. Selon Addendum, la firme collecte et commercialise les données personnelles de trois millions de ses clients, soit plus du tiers de la population du pays. Une commercialisation qui lui rapporterait dix millions d’euros par an. Alors quelles sont ces données personnelles ? Il s’agit du nom, de l’âge, du sexe et de l’adresse des clients. Mais il y a plus grave, car pour plus de deux millions d’Autrichiens, la Poste divulguait également leurs affinités politiques présumées. Toutes ces données sont ensuite vendues aux différents partis politiques autrichiens.

Et, comment ces affinités politiques présumées sont-elles définies par la poste autrichienne ?

Selon Addendum, la Poste croise les différentes informations qu’elle a collectées auprès de ses clients avec les résultats électoraux des différents bureaux de vote ou bien avec d’autres statistiques comme des sondages d’opinion. L’entreprise obtient ainsi un penchant politique probable et ces données sont ensuite vendues aux partis. Une pratique courante depuis des années de l’aveu même de l’entreprise, qui a reconnu les faits cette semaine. Mais selon la Poste, ce modèle de calcul sert uniquement à limiter les envois de courrier inutiles pour les partis qui achètent ces données. Vu l’ampleur de la polémique, la Poste a annoncé qu’elle supprimerait les informations concernant les affinités politiques supposées de ses clients, mais continue d’affirmer que cette pratique est légale.

Mais les ONG ne sont pas d’accord

L’association Epicenter Works qui estime que cette pratique viole le règlement général européen de protection des données, le RGPD entré en vigueur en mai dernier et dont le but est de protéger les internautes contre l’utilisation non consentie d’informations les concernant. Même jugement de la part de l’association de défense des droits des consommateurs, VKI, qui appelle les usagers à porter plainte. Et ils sont nombreux à avoir dénoncé sur les réseaux sociaux une pratique inacceptable. Certains la mettant en perspective avec la révélation, en mars dernier, du scandale Cambridge Analytica, du nom de cette firme britannique qui avait exploité les données Facebook de millions d’utilisateurs à leur insu, ce qui aurait profité à la campagne de Donald Trump en 2016.

Le gouvernement autrichien, lui, n’a pour le moment pas encore réagi sur cette affaire et les partis d’opposition se font discrets. Seule la Liste Jetzt, parti écologiste, a demandé un renforcement de la législation. Une enquête a en tout cas été ouverte par l’autorité autrichienne pour la protection des données.

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