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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: les chômeurs encore plus contrôlés

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Pole Emploi
Pole Emploi REUTERS/Charles Platiau
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Avalanche de réactions ce matin après le nouveau tour de vis sur le contrôle des chômeurs instauré par le gouvernement.

« Les chômeurs vont-ils voir jaune ?, s’exclame Le Parisien. C’est un décret daté du 28 décembre, passé en catimini la veille du réveillon, qui fait grincer des dents. Alors que le patronat et les syndicats négocient actuellement une nouvelle refonte du régime d’assurance-chômage, ce texte ultrasensible prévoit le durcissement des sanctions contre les chômeurs. Un tour de vis jugé disproportionné assimilé à une “chasse aux chômeurs” accusent les syndicats, rappelant les conclusions d’une étude de Pôle emploi publiée fin août : seuls 12 % d’entre eux montrent une insuffisance de recherche d’emploi. “Les syndicats n’ont pas été pris au dépourvu, tous étaient déjà au courant”, botte en touche l’entourage de la ministre du Travail. Le texte du décret leur a en effet été soumis lors d’une réunion le 4 décembre dernier. Le ministère met en avant “une gradation des sanctions plus juste et plus équilibrée”. »

Il sera plus difficile de refuser un emploi moins rémunéré que son emploi précédent…

Alors quelles sont ces sanctions ? Le Figaro précise : « désormais, la non-présentation à un entretien peut être sanctionnée par un mois de suspension. Tout autre manquement important   essentiellement l’incapacité à justifier une recherche d’emploi   entraîne la suppression pure et simple des allocations pendant un mois au premier manquement, pendant deux mois au deuxième et quatre mois au troisième. »

Et puis surtout, pointe Le Parisien, « auparavant, Pôle emploi devait proposer au chômeur une “offre raisonnable d’emploi” qui ne devait pas être inférieure à 95 % de son ancien salaire. Cette règle est supprimée dans le décret. Désormais, l’agent de Pôle emploi définira avec le demandeur d’emploi ce qu’est cette “offre raisonnable d’emploi”. Ce sera à la carte en fonction du salaire moyen en vigueur dans la région de son lieu de résidence. En clair, il sera plus difficile de refuser un emploi moins rémunéré que son emploi précédent. »

L’exemple allemand ?

Et c’est sur ce point précis que les critiques sont les plus vives…

Pour La Montagne, « il n’y a rien de choquant à ce que des droits soient assortis de devoirs, mais la question, celle qui appelle la plus grande vigilance, reste la même : qu’est-ce qu’une offre raisonnable ? Et ne peut-on pas craindre un système à l’allemande de mini-job, les femmes en première ligne ? »

En effet, renchérit Le Républicain Lorrain, « sous couvert d’équité, le texte offert en étrennes aux chômeurs marque en réalité un pas de plus vers le modèle social à l’allemande qu’Emmanuel Macron ne se cache pas d’admirer. Un modèle qui permet par exemple d’enjoindre à un jeune horticulteur de traverser la rue pour aller faire la plonge au restaurant d’en face. Ainsi le taux de chômage outre-Rhin est-il passé en dessous de 4 %... mais la proportion des travailleurs pauvres, gagnant moins de 979 euros par mois, y atteint aujourd’hui 22 % de la population salariée, et les gilets jaunes tirent là-bas très fortement sur le brun. »

Plus globalement, dénonce L’Union, « rappeler que près de 400 000 offres d’emploi sont actuellement non pourvues ne suffira pas quand le pays compte 3,5 millions de personnes sans activité. Échanger un élargissement du droit au chômage contre une traque aux fraudeurs est un deal inégal quand il est avéré que ceux-là ne sont pas plus de 25 000 ! Et rabioter quelques millions d’euros aux chômeurs pour alimenter les 3 à 4 milliards d’économie que le gouvernement compte faire sur l’assurance-chômage paraît soudain dérisoire, presque mesquin. »

Trump face aux démocrates

A la Une également, l’acte II de la présidence Trump aux Etats-Unis débute ce jeudi…

Avec la rentrée parlementaire à la Chambre des représentants, désormais dominée par les démocrates. « Après deux ans d’emprise républicaine sur le Congrès, et même s’il a parfois subi, au Sénat en particulier, la fronde d’élus de son propre camp, Donald Trump va devoir composer avec une opposition revigorée, pointe Libération. Forts de leur majorité à la Chambre des représentants, conquise lors des midterms de novembre, les démocrates jouissent désormais de réels pouvoirs. Pouvoir de contrôle et d’enquête, via la présidence des puissantes commissions. Pouvoir aussi de fixer un cap législatif conforme à leurs priorités : réduire l’influence de l’argent dans la politique ou le coût des médicaments, rénover les infrastructures, défendre l’accès au vote ou relancer la lutte contre le réchauffement climatique. »

La majorité démocrate à la Chambre des représentants « est cependant immédiatement confrontée à une autre priorité, relève Le Monde : trouver une issue au différend qui l’oppose à Donald Trump, à propos du financement du “mur” que ce dernier a promis d’ériger à la frontière avec le Mexique, mais dont les démocrates contestent la pertinence et l’efficacité. »

Et puis « en cette année 2019, le monde va être suspendu à la diplomatie imprévisible de Donald Trump », pointe Le Figaro. En effet, précise le journal, « sous pression sur le front intérieur, avec la menace d’une relance des enquêtes et l’échéance électorale qui se rapproche, le président américain pourrait multiplier les coups d’éclat sur la scène internationale. [...] “Il ne faudra pas être surpris si Trump nous réveille un matin avec un tweet annonçant qu’il a entamé le retrait de l’Otan ou le rapatriement des troupes de Corée du Sud”, prévient Derek Chollet, un ancien du Pentagone. Pour le Washington Post, “si vous aimez le drame, préparez-vous, car l’année écoulée n’a été que la répétition générale de celle qui vient”. »

RDC : tension palpable

Enfin, les élections générales en RDC : « Kinshasa dans l’attente des résultats de la présidentielle », s’exclame La Croix.

L’envoyée spéciale du quotidien catholique note que « la tension devient palpable [...]. » Internet et SMS coupés, RFI bâillonnée…

« Le Congo n’a jamais connu de transmission de pouvoir pacifique, note La Croix. Le gouvernement et la commission électorale estiment que les problèmes lors du scrutin étaient mineurs. Mais toute issue controversée du vote pourrait entraîner des violences comme ce fut le cas en 2006 et 2011. La population congolaise s’est massivement mobilisée pour cette élection. Elle aurait du mal à accepter qu’on la lui vole. »

Pour leur part, poursuit La Croix, « la communauté internationale et les pays de la région seront certainement moins enclins que par le passé à fermer les yeux sur une fraude massive. Hier, les missions d’observations de l’Union africaine et de la Communauté de développement des pays d’Afrique australe ont rendu public leurs rapports. Le ton reste poli, mais la mise en garde est bien là. L’Union africaine a dit souhaiter “fortement que les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du peuple congolais”. »

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