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Bonjour l'Europe

En Géorgie, l'indépendance de l'Eglise ukrainienne échauffe les esprits

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La reconnaissance de l’indépendance de l’Eglise ukrainienne par le Patriarcat de Constantinople ne cesse de créer des remous dans le monde orthodoxe, alors que la Russie ne décolère pas, voyant l’Ukraine s’affranchir de sa tutelle religieuse. Ces remous sont sensibles en Géorgie par exemple, où l’Eglise orthodoxe nationale est pour le moins embarrassée.

Une réunion du Saint-Synode de l'église orthodoxe russe à Minsk le 15 octobre 2018.
Une réunion du Saint-Synode de l'église orthodoxe russe à Minsk le 15 octobre 2018. AFP/Igor Palkin/Patriarcat de Moscou
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L’embarras en Géorgie a éclaté le 27 décembre par l’incapacité du Saint-Synode de l’Eglise géorgienne de prendre position sur l’autocéphalie de l’Eglise ukrainienne. Ce qui a filtré de la « réunion » est que les clercs géorgiens sont divisés sur cette question et qu’ils statueront sur le sujet en janvier, après la remise du « tomos », le certificat d’autocéphalie, par le patriarcat de Constantinople au chef de l’église ukrainienne.

Quand la politique prend le pas sur le religieux

Cette incapacité à prendre position répond à une logique politique puisque du point de vue purement religieux, il n’y a guère de raison de s’opposer à l’autocéphalie de l’Eglise ukrainienne. Il semblerait qu’il y ait deux raisons principales qui font qu’ils ne parviennent pas à décider.

La première est que l’Eglise géorgienne est très influencée politiquement par la Russie. Bien des évêques et métropolites sont prorusses et alignés sur la position du patriarcat de Moscou, où ils ont parfois étudié. La Russie étant perçue par eux comme celle qui défend le monde orthodoxe contre l’occident libéral, catholique, forcément décadent.

La deuxième raison est que l’Eglise géorgienne est soucieuse de ne pas heurter Moscou, et ce parce que 2 régions géorgiennes ont fait sécession, au début des années 1990 : l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. On craint que le patriarcat de Moscou « annexe » ces 2 provinces voire, reconnaisse leur autocéphalie sachant que l’Eglise d’Abkhazie demande son indépendance. C’est le versant religieux de l'indépendance politique obtenue au terme de la guerre de 1992 - 1993.

Une décision en suspens

A l’heure actuelle, il est impossible de dire si l’Eglise géorgienne prendra une décision ou non. Certains estiment qu’ils vont la différer aussi longtemps que possible. C’est le Patriarche Ilia II qui devrait avoir le dernier mot, lui qui a fait rajouter en 2011 à son titre celui d’« évêque métropolite de Tskhoum-Abkhazie et de Bichvinta » alors que le patriarche russe avait la fâcheuse habitude d’oublier de mentionner l’Abkhazie parmi ses titres officiels.

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