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Chronique des matières premières

Russie: parier sur le charbon, pari risqué ou calculé?

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Quel avenir pour le charbon dans un monde qui essaie de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre ? Parmi les principaux exportateurs de charbon, la Russie estime que le marché va continuer à se développer… Et les autorités russes veulent même investir dans le secteur… Pari risqué ou calculé ? C’est la chronique des matières premières de notre correspondant en Russie, Daniel Vallot

Dans le district de Dhanbad, dans l'État de Jharkhand en Inde où la consommation de charbon continue de grimper.
Dans le district de Dhanbad, dans l'État de Jharkhand en Inde où la consommation de charbon continue de grimper. © Sanjib DUTTA/AFP
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Pourquoi continuer à parier sur le charbon, alors même que les pays occidentaux s’en détournent, et que la Chine veut elle aussi réduire sa consommation ? La réponse se trouve en Inde, au Pakistan, ou dans d’autres pays d’Asie qui devraient eux non seulement maintenir, mais même augmenter leur consommation de charbon dans les prochaines années. Selon l’Agence internationale de l’Energie, ces pays devraient ainsi continuer à construire des centrales thermiques au charbon, assurant aux pays producteurs des débouchés importants pour les prochaines années. Pour Maxim Khudalov, spécialiste en matières premières de l’agence russe de notation ACRA, les autorités russes ont donc raison de parier sur le charbon.

« Les marchés qui vont consommer du charbon durant les trente prochaines années se trouvent pour la plupart en Asie. Et la Russie est relativement bien située pour atteindre ces marchés. En outre, avec la faiblesse du rouble, et le fait qu’elle dispose d’un grand nombre de mines à ciel ouvert, la Russie dispose d’un avantage compétitif sur ses concurrents. Elle peut proposer un charbon moins cher que le leur. Par rapport à l’Australie et à l’Indonésie, notre charbon est de meilleure qualité, et il coûte moins cher à produire », explique Maxim Khudalov.

Sur le long terme, la Russie table sur une explosion de la demande d’électricité, qui ne pourra être assumée qu’avec l’aide des centrales au charbon. Le groupe SUEK, principal producteur russe de charbon, estime même que l’avènement de la voiture électrique sera paradoxalement un relais de croissance pour le secteur. L’agence Bloomberg se montre quant à elle beaucoup moins optimiste : le charbon sera le grand perdant de la transition énergétique à venir, écrit l’agence dans une étude publiée en juin dernier. Malgré tout, la Russie veut investir dans ses mines de charbon et surtout dans les infrastructures qui seront nécessaires pour exporter le combustible vers les pays d’Asie.

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