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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: 2018, année terrible pour Emmanuel Macron

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Le président français Emmanuel Macron au Palais de l'Elysée, à Paris le 17 décembre 2018.
Le président français Emmanuel Macron au Palais de l'Elysée, à Paris le 17 décembre 2018. REUTERS/Benoit Tessier
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« Lentement mais sûrement, le fond de l’air a changé, constate Le Figaro. Commencée dans un climat de relatif optimisme, l’année 2018 se termine dans la confusion. (…) Les Gilets jaunes sont dans la rue. Jupiter a un genou à terre. (… ) Comment la France en est-elle arrivée là ? », s’interroge le journal. « Pourtant, droit du travail, SNCF, baccalauréat… Emmanuel Macron a conduit les réformes qu’il avait promises sabre au clair. Sans opposition politique constituée, il se croyait tout-puissant. Il avait simplement oublié les Français. »

« Annus horribilis pour l’Élysée, renchérit Le Midi Libre. Rarement un président de la Ve République aura vécu une année aussi folle. En 2018, Emmanuel Macron est en effet passé par tous les états. De 53% d’opinions favorables en janvier, il a dévissé pour se retrouver péniblement à 20% en décembre. Entre-temps, le chef de l’exécutif s’est cru sur les montagnes russes. Exalté par la victoire des Bleus chez Poutine, il est rattrapé par l’affaire Benalla durant ses vacances. Pensant avoir réglé l’occupation de Notre-Dame-des-Landes, il prend de plein fouet la révolte des Gilets jaunes. »

En effet, pointe La Voix du Nord, « après dix-huit mois d’exercice du pouvoir, le chef de l’État est en panne. Les vœux aux Français qu’il prononcera ce soir ne suffiront pas à le sortir de cette panade, mais ils sont pour lui l’occasion de reprendre la main et de redevenir crédible. »

Peser chaque mot…

Et « on souhaite bien du courage à Emmanuel Macron, s’exclame Le Journal de la Haute Marne, qui, sans doute, jusqu’à l’ultime seconde aujourd’hui, tentera de trouver le ton juste pour la traditionnelle présentation des vœux. Et encore, quoi qu’il dise, il sera forcément plus ou moins bien compris. La tâche est rude. Si le discours se cantonne à souhaiter tout le bonheur du monde à nos compatriotes, on dira illico qu’il n'a pas capté le message des dernières semaines, qu’il +zappe+ les problèmes des Français. Si la fermeté s’invite dans ses propos, on l’accusera aussitôt de demeurer sourd, d’alimenter la colère ambiante et de poser ou reposer les bases pour de nouvelles actions, particulièrement des Gilets jaunes. Vraiment pas simple. »

Alors, « à cette heure, Emmanuel Macron doit être dans son bureau, avance La République des Pyrénées, à peser chaque mot du texte de ses vœux. Certes, ce genre de discours n’a jamais changé le cours de l’histoire. Mais le président va être jugé sur chaque mot, chaque formule, chaque sous-entendu, au terme de cette année 2018, son 'annus horribilis', qui a vu chuter sa cote de confiance et les Gilets jaunes incarner la colère du peuple humilié par la baisse de son pouvoir d’achat. »

Enfin, pour La Montagne, « il est temps d’en finir avec la face obscure de 2018. Celle d’une chasse à l’homme devenue pathologique, de pulsions libérées et comme légitimées, celle d’une haine disproportionnée, celle d’un naufrage neuronal que le pays pourrait payer très cher. Ne gardons que le meilleur, s’exclame encore La Montagne, l’ambition d’un renouveau démocratique et d’une justice sociale pour soigner une France à cran, déboussolée. Le président en apprentissage, descendu aux enfers, a reçu un sérieux avertissement. Dans cet exercice des vœux qui n’aura rien d’une simple formalité cette année, Emmanuel Macron doit trouver les mots pour renouer avec les Français et redémarrer un quinquennat qui a dérapé. »

L’affaire Benalla : la bascule

Le tournant 2018 pour Emmanuel Macron aura donc été l’affaire Benalla, au lendemain de la victoire des Bleus au Mondial.

En effet, rappellent Les Echos, « le 18 juillet, le journal Le Monde affirme avoir reconnu un collaborateur de l’Elysée lors d’une scène d’interpellation en marge des manifestations du 1er mai. Totalement inconnu du grand public, le visage et le nom d’Alexandre Benalla s’étalent en une de la presse tout au long de l’été. Chaque jour, l’affaire prend un peu plus d’ampleur. Surtout, l’exécutif fait preuve d’une certaine fébrilité pour éteindre l’incendie. Une semaine de flottement où les versions officielles se contredisent et où le silence d’Emmanuel Macron nourrit les commentaires. Le 24 juillet Emmanuel Macron prend enfin la parole lors d’une réunion avec des ministres et des députés LREM et déclare : 'Le responsable, c’est moi, qu’ils viennent me chercher'. Une phrase qui, au lieu de clore la polémique, fait bondir l’opposition et marque l’opinion. »

Et depuis, l’affaire Benalla va de rebondissement en rebondissement…

Dernier en date : le passeport diplomatique toujours détenu par l’ex-collaborateur de l’Elysée. Et ses propos fracassants hier sur le site Mediapart, où il affirme « avoir échangé très régulièrement avec Emmanuel Macron, sur des "thématiques diverses" comme les Gilets jaunes, depuis sa mise à l’écart l’été dernier. La présidence de la République avait pourtant assuré, rappelle Mediapart, qu’elle n’entretenait "plus aucun contact" avec lui. "Ça va être très dur de le démentir parce que tous ces échanges sont sur mon téléphone portable", confie l’ancien collaborateur du président, qu’il décrit par ailleurs comme étant entouré de "technocrates" qui "appartiennent à une famille pire que la mafia". »

Bref, des propos en forme de règlement de comptes...

La Concorde ce soir sur les Champs-Elysées ?

Enfin, Le Parisien s’interroge à propos de la Saint-Sylvestre : « après une fin d’année marquée par le terrorisme et un mouvement de contestation d’une ampleur inédite, les Français vont-ils célébrer le passage à l’année 2019 dans l’allégresse ? Rien n’est moins sûr, estime le journal. Près de 100 000 membres des forces de l’ordre – 60 000 policiers et 40 000 gendarmes - seront déployés ce lundi sur l’ensemble du territoire national pour sécuriser le réveillon de la Saint-Sylvestre. S’y ajoutent près de 40 000 pompiers ainsi que quelques milliers de militaires de l’opération Sentinelle. »

En effet, précise Le Parisien, « la particularité de ce 31 décembre réside dans les nouveaux appels des Gilets jaunes à manifester. Si les rassemblements s’essoufflent (environ 15 000 participants en France samedi), il reste un noyau de militants déterminés. Et c’est à Paris que se concentrent les inquiétudes des autorités. Un appel lancé sur Facebook pour "un réveillon des Gilets jaunes sur les Champs-Elysées" affichait hier soir près de 85 000 participations. »

Alors, s’interroge Le Parisien, « quel visage de notre pays, la plus célèbre avenue du monde, offrira-t-elle ce soir ? Celui de la fraternité. De la concorde enfin ? On l’espère. Ultime vœu pour 2018. »

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