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Chronique des médias

Les médias et la présidentielle malgache

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Les résultats officiels provisoires de l'élection présidentielle à Madagascar viennent de porter au pouvoir, avec 55,6 % des voix, Andry Rajoelina. L'ancien président de transition de 2009 à 2014 est aussi un homme de médias et de publicité qui a mis ses moyens au service de sa campagne.

Le nouveau président de Madagascar, Andry Rajoelina, lors du dépôt de son bulletin de vote durant l'éléction présidentielle de 2018 (Antananarivo, Madagascar).
Le nouveau président de Madagascar, Andry Rajoelina, lors du dépôt de son bulletin de vote durant l'éléction présidentielle de 2018 (Antananarivo, Madagascar). AFP
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Pour trouver les locaux de campagne du nouveau président malgache, il n'est pas nécessaire d'aller chercher très loin : ils se trouvent au siège même de sa télévision Viva. Car à 44 ans, Andry Rajoelina n'est pas seulement un entrepreneur. Ancien président de la transition mise en place par les militaires entre 2009 et 2014, c'est aussi un homme en phase avec son époque : il a été le DJ Andry qui faisait se mouvoir la jeunesse dorée de la capitale Antananarivo, puis ce chef d'entreprise de 19 ans qui s'est lancé dans l'impression offset en ligne et dans la gestion de panneaux publicitaires, au point de dominer le secteur de l'affichage. Un savoir-faire que complète la propriété d'une agence de publicité et qui lui fut ensuite bien utile pour se faire élire maire de la capitale en 2007. C'est aussi à cette époque qu'il acheta une radio et une chaine de télévision qu'il rebaptisa Viva.

En 2009, c'est d'ailleurs pour s'opposer à la décision d'interrompre les émissions de sa chaîne qu'Andry Rajoelina avait lancé un ultimatum qui allait aboutir à la transition et à la destitution du président Marc Ravalomanana, l'actuel perdant du deuxième tour. Dix ans plus tard, Rajoelina doit beaucoup à son appareil de communication dans un pays où les réseaux sociaux sont certes présents mais se crédibilisent en reprenant des medias autorisés. Certes, il n'est pas le seul à détenir des médias, en effet Ravalomanana est également propriétaire de la télé et de la radio MBS. Il n'est pas non plus le seul candidat à avoir réussi dans les affaires, c'est aussi le cas de son rival. Mais Rajoelina peut se targuer d'avoir l'appui de groupes médiatiques influents comme Ultimatum Média ou SMC Presse de son ami Mamy Ravatomanga que l'on trouve sur la liste des Panama Papers ou soupçonné dans le trafic de bois de rose avec la Chine.

Le candidat victorieux, qui citait Sarkozy en exemple il y a dix ans, s'est distingué pendant la campagne par ses shows à l'américaine. Or, tout cela a coûté beaucoup d'argent. D'autant plus que les tarifs dans les télés ne sont pas plafonnés et ont presque quintuplé, comme l'a raconté le Monde Afrique. On a donc vu des packs TV fleurir pour les candidats avec spots et émissions pour des dizaines voire des centaines de milliers d'euros afin d'accéder aux heures de grandes écoutes. Dans l'un des pays les plus pauvres et corrompus de la planète, Andry Rajoelina a fait la promesse de rattraper un retard en cinq ans, d'électrifier l'île, d'accroître les rizières de 100 000 hectares. Beaucoup voit en lui un populiste libéral, mais à la question de savoir qui le finance, cet as de la com s'est toujours montré moins démonstratif.

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