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Aujourd'hui l'économie, le portrait

Jeff Bezos, patron d'Amazon et homme le plus riche du monde

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Suite de notre série sur les personnalités qui ont marqué l'année 2018 avec Jeff Bezos, le patron d'Amazon, géant de la vente en ligne. Le groupe est souvent critiqué pour les conditions de travail de ses employés, pour ses pratiques fiscales et pour le non-respect de la libre concurrence. Mais qui est l'homme qui a créé cette entreprise ?

Jeff Bezos, PDG du géant Amazon.
Jeff Bezos, PDG du géant Amazon. Getty Images/Bloomberg/Patrick Fallon
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Crâne dégarni, le regard affable, à 54 ans Jeff Bezos est pour ses admirateurs l’homme qui a révolutionné la distribution. Tout a commencé avec une idée de génie. En 1986, son diplôme des arts et des sciences en poche, Jeff, fils adoptif d’un immigré cubain, travaille à Wall Street quand un chasseur de têtes le convainc de venir travailler chez Desco. Créé par un universitaire, David Elliot Shaw, ce fonds d’investissement alternatif prospecte Internet à des fins commerciales. L’expérience acquise par Bezos à cette époque, et notamment l’idée d’une boutique « où l’on trouverait de tout » lui servira plus tard pour fonder Amazon. En 2001, il affirmait : « Le déclic initial est venu quand j’ai appris que l’utilisation du web augmentait de 2 300 % par an. Je n’avais jamais vu quelque chose avec une croissance aussi rapide. Là, j’ai commencé à réfléchir quel genre d’affaires pourrait-on faire grâce à cet outil. »

Porté par la bulle internet

Jeff Bezos trouve des programmateurs talentueux et fonde en 1994 à Seattle une librairie en ligne à laquelle il donne un nom faisant référence à l’Amazone, le fleuve le plus grand du monde. Son but : devenir la plus grande librairie du monde. L’accessibilité d’Amazon séduit les consommateurs. Portée par la bulle Internet, l’entreprise grandit. Les entrepôts d’Amazon poussent un peu partout aux Etats-Unis et dans le monde. En 2017, le groupe a réalisé 3 milliards de dollars de bénéfice net, et son patron est devenu l’homme le plus riche de la planète avec une fortune estimée à 112 milliards de dollars par Forbes.

Mais cette ascension inquiète... Elle inquiète d’abord les employés d’Amazon. Dévoués corps et âme à leur société, les cadres découvrent qu’elle ne leur rend par la pareille. Bezos impose des cadences de travail infernales, une compétition mutuelle et des réunions de week-end.

La culture d’entreprise de start-up

Jeff Bezos aime l’efficacité et l’exige de ses collaborateurs, estime Eric Villemin, spécialiste du numérique : « La culture d’entreprise d’Amazon est restée une culture de start-up par certains aspects. On va dépenser peu. Chaque dépense doit être productive. Il y a une règle que l’on appeler la règle de deux pizzas. Cela veut dire que les gens qui sont en réunion et qui travaillent sur un projet ne doivent pas être trop nombreux. Deux pizzas doivent suffire pour les nourrir. »  

Le patron n’a qu’une obsession en tête : garder la réactivité d’une start-up. Le revers de la médaille : un traitement très dur des salariés, des pratiques concurrentielles voraces et une optimisation fiscale sans bornes.

L’entreprise tentaculaire

Cette ambiguïté, on la découvre petit à petit quand on analyse les différents aspects de fonctionnement d’Amazon. L’entreprise propose un service très personnalisé aux clients, certes... Mais elle ramasse au passage toutes leurs données personnelles. Cette surveillance permanente et une position de monopoliste inquiète, notamment les Européens. Aux Etats-Unis, 44 % du marché en ligne passe déjà par Amazon. Eric Villemin : « Bezos est quelqu’un d’un peu... dingue, je dirais. Mais il faut dire que beaucoup d’argent est réinvesti dans l’entreprise pour cibler de nouveaux secteurs, de nouveaux clients. Et aujourd’hui, on peut dire que les activités d’Amazon sont tentaculaires. »

Après la vente en ligne, l’hébergement web, les supermarchés sans caisses, l’assistant virtuel, Amazon s’est attaqué à l’industrie du cinéma et aux voyages spatiaux. Bientôt, il pourrait vendre des médicaments. Une manière d’engloutir des pans entiers de l’économie. Au grand dam des acteurs traditionnels.

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