La France est aux côtés du Tchad. Après avoir réveillonné avant l’heure samedi soir avec les militaires français de l’opération « Barkhane » sur la base de Ndjamena, le président Macron, pour sa première visite au Tchad, a déjeuné hier avec Idriss Déby.
Au Burkina Faso voisin, le soutien de la France au régime tchadien n’est guère du goût du quotidien Le Pays. Lequel souligne en conséquence ce matin que la politique africaine de la France a « la peau dure ». Ce journal ouagalais trouve que soutenir Idriss Déby est une « grave erreur d’appréciation qui ne fait que sanctuariser un régime autoritaire très peu enclin à se réformer malgré les objurgations de son opposition politique et des défenseurs des droits de l’Homme ».
Pour Le Pays, il ne fait guère de doute qu’Idriss Deby peut « continuer à se la couler douce aussi longtemps qu’il servira de marionnette aux présidents français. Sinon, comment un pays comme la France, grand défenseur devant l’Eternel des valeurs démocratiques, peut-il accepter de jeter autant de lauriers à un satrape, qui dirige un pays où la terreur le dispute à la mal gouvernance, au motif qu’il est à l’avant-garde de la lutte contre le terrorisme au Sahel ? », se demande Le Pays.
A Paris ce matin, le quotidien Le Figaro détaille les engagements de l’aide sécuritaire et financière de la France au Tchad, en soulignant ainsi que l’Agence française de développement « s'investira à travers plusieurs projets dans des domaines prioritaires (eau, énergie, éducation…), ainsi qu'un incubateur de petites entreprises et une banque entrepreneuriale des femmes africaines ».
La RDC fait des vagues dans les Grands Lacs
A la veille des élections au Congo République démocratique, la situation en RDC est au cœur des préoccupations en Afrique centrale. Les chefs d'Etat de la SADC et de la CIRGL, les deux organisations sous-régionales, devraient se retrouver pour en discuter mercredi à Brazzaville. Et cette réunion n’est guère du goût du quotidien congolais Le Potentiel, qui prévient « en Une » que « de lourds soupçons pèsent sur l’UA et la SADC ». Très remonté, ce quotidien affirme que « dans l’opinion publique, l’UA n’a jamais fait l’unanimité quant à sa capacité d’aider les Etats membres dans la promotion de la bonne gouvernance et de la démocratie ».
Le Potentiel soupçonne un « l’existence d’un accord de protection mutuelle » entre le régime Kabila et l’organisation panafricaine. Le Potentiel n’en veut justement pour preuve que la « réunion mixte » entre la SADC et la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs prévus cette semaine à Brazzaville, au Congo. « Les élections en RDC seront au cœur des discussions », souligne Le Potentiel, il sera notamment question de « contenir une crise postélectorale qui devient de plus en plus prévisible », énonce encore ce journal.
Chamboule-tout politique à l’ivoirienne
En Côte d’ivoire, les pro-RHDP au sein du PDCI ont lancé hier un mouvement pour tenter de réconcilier Bédié et Ouattara. Figure de proue de ce mouvement, Daniel Kablan Duncan. Et ce matin, le vice-président de la République a droit à « la Une » du quotidien Le Jour. « Kablan Duncan crache ses vérités », lance ce journal. Lequel souligne qu’en lançant hier le mouvement « PDCI-Renaissance », Monsieur Kablan Duncan a dit « non à la rupture » entre l’ex-président Henri Aimé Konan Bédié et l’actuel chef de l’Etat Alassane Ouattara.
De son côté, le journal L’Essor décerne « en Une » à Son Excellence, Monsieur le président Bédié le bien peu glorieux titre de « grande déception des Ivoiriens en 2018 ».
Et dans ce contexte, L’Infodrome, le site Internet des quotidiens indépendants L’Inter et Soir Info, pointe le « jeu trouble » d’Albert Toikeusse Mabri, président de l’UDPCI, parti de l’actuelle majorité qui ne semble pas prêt à « disparaitre au profit du parti unifié » en devenir RHDP.
Tonalité plus sereine à « la Une » du quotidien proche de Laurent Gbagbo La Voie Originale. Lequel signale que « les chefs baoulés réclament Gbagbo », et qui annonce le retour du Secrétaire général du Front populaire ivoirien ce soir « à 19h » à Abidjan. Après plusieurs semaines passées à voyager, Assoa Adou sera « sûrement porteurs de « nouvelles fraîches » du président Gbagbo », s’enthousiasme La Voie Originale.
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