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Revue de presse Afrique

A la Une: Jour J à Madagascar

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Les deux candidats à l'élection présidentielle malgache, Andry Rajoelina (droite) et Marc Ravalomanana (gauche) le 9 décembre 2018.
Les deux candidats à l'élection présidentielle malgache, Andry Rajoelina (droite) et Marc Ravalomanana (gauche) le 9 décembre 2018. Mamyrael / AFP
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Second tour de la présidentielle ce mercredi sur la Grande Ile : les deux anciens présidents Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina vont se départager.

« Après plusieurs semaines de campagne, d’invectives, de débats et de toutes sortes d’informations en majorité fausses, la vérité des urnes sera enfin connue à partir de ce soir, s’exclament Les Nouvelles. Les deux candidats à la magistrature suprême sauront enfin ce que le peuple pense d’eux. Il faut dire que depuis 2007 leurs chemins se sont maintes fois croisés mais ils n’ont jamais eu l’opportunité de se mesurer directement dans les urnes. Cette fois, c’est fait, il n’y a plus de retour en arrière. Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que la situation ne s’embrase pas. Car, il faut le dire, soulignent Les Nouvelles, les appréhensions existent bel et bien, que ce soit auprès de la population ou des partenaires internationaux. La principale interrogation réside notamment dans le comportement du perdant et plus encore dans l’attitude de ses partisans. »

Et le quotidien malgache de s’interroger : « que nous réserve demain ? Pour l’heure, cette question reste sans réponse. (…) Toujours est-il que personne, ni les candidats ni leurs partisans, n’a intérêt à ce que le pays revive pour la énième fois une crise politique. Il ne faudrait pas que l’effort fourni jusqu’ici au nom de la démocratie actuelle aussi jeune soit-elle, se transforme en échec. »

« Quelle croix pour quel choix ? »

Certains quotidiens ont fait leur choix, à l’instar de La Gazette de la Grande Ile qui roule pour… Andry Rajoelina.

« Quelle croix (sur le bulletin de vote) pour quel choix ? », s’interroge le journal en Une. La Gazette ne tarde pas à répondre : « Marc Ravalomanana ne mérite pas qu’on lui octroie la croix de la confiance parce que le profit personnel est son seul fil conducteur. La case à côté de son portrait doit rester blanche, car son projet de société est un ensemble vide. (…) La croix de la confiance doit être confiée à Andry Rajoelina, car il a promis de remplir notre futur avec des réformes solides alors que Marc Ravalomanana ne songe qu’à se remplir les poches et remplir les prisons d’opposants politiques. »

Des risques de contestation

Alors qui va l’emporter ? Difficile de faire des pronostics…

C’est ce qui ressort de l’analyse du Monde Afrique : « le taux d’abstention, d’un peu moins de 46 % le 7 novembre (lors du premier tour), demeure une inconnue, tout comme le vote blanc, qui a fait un score de 7 % (…). Le duel s’annonce donc serré, pointe Le Monde Afrique, et aucun observateur politique ne se risque à un pronostic sur l’issue de ce scrutin, dont l’enjeu semble autant d’offrir au vainqueur une revanche personnelle que d’apporter un avenir meilleur à ce pays classé parmi les dix plus pauvres du monde. (…) Face à la radicalisation des discours et dans le scénario d’un scrutin très serré, des analystes mettent en garde contre un rejet des résultats par le perdant, relève encore le journal. 'M. Ravalomanana a dit qu’il se plierait aux résultats. Les accusations de fraudes qu’il profère de façon répétée laissent cependant penser qu’il n’exclut pas de les contester. M. Rajoelina, en revanche, ne s’est jamais engagé', souligne Eva Palmans, directrice des programmes du Centre européen de soutien électoral à Antananarivo », interrogée par Le Monde Afrique, donc, et qui note aussi que « sur le terrain, des affrontements physiques ont été observés entre les partisans des candidats. Aucun des deux n’a signé la charte de bonne conduite élaborée par les organisations de la société civile et soumise aux 36 candidats avant le premier tour. »

Sont-ils devenus de vrais hommes d’Etat ?

Enfin, L’Observateur Paalga au Burkina s’interroge sur ce face à face… « Comment ces deux pyromanes de Madagascar, auxquels on décernerait volontiers le bonnet d’âne de la politique, ont-ils pu réussir la prouesse d’échapper à la sanction de l’électorat ? La réponse tient moins de leurs projets de société que des fortunes colossales sur lesquelles ils sont assis, pointe le quotidien ouagalais. Les deux anciens présidents ont battu une campagne à l’américaine dans un pays où près de 75% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Dix ans après, ont-ils suffisamment mûri, s’interroge encore L’Observateur Paalga, sont-ils devenus de vrais hommes d’Etat dont la préoccupation est le bien-être des Malgaches ? De la réponse à cette question dépendra la stabilité politique et institutionnelle du pays. Car si à l’issue du scrutin les deux rivaux légendaires devaient encore se laisser aller à leur jeu favori, on a peur que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets. »

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