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Aujourd'hui l'économie

Le secteur automobile à la peine en cette fin d’année

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37,5% d'émissions de CO2 en moins en 2030 par rapport à 2021. C'est l'objectif sur lequel se sont entendus hier, lundi 17 décembre, les négociateurs des États membres et du Parlement européen. Un effort demandé à l'industrie automobile qui a critiqué cet objectif ambitieux. D'autant plus ambitieux pour le secteur que les perspectives s'assombrissent en cette fin d'année.

Des voitures électriques et diverses voitures à énergies alternatives sont présentées à proximité d'un essai routier sur la place de la Concorde, dans le centre de Paris, en marge du Salon de l'automobile de Paris, le 4 octobre 2018.
Des voitures électriques et diverses voitures à énergies alternatives sont présentées à proximité d'un essai routier sur la place de la Concorde, dans le centre de Paris, en marge du Salon de l'automobile de Paris, le 4 octobre 2018. AFP/Eric Piermont
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L'association européenne des constructeurs automobiles dénonce un objectif qui ne prend pas « en compte les réalités technologiques et socio-économiques » de l'industrie. Et elle ne fait pas référence au sort de Carlos Ghosn dont la disgrâce n'est que l'épilogue d'une fin d'année par ailleurs difficile. 2018 avait pourtant bien commencé avec des ventes de véhicules neufs toujours en croissance. Mais l'été a apporté son lot d'incertitudes avec un recul simultané sur les 3 marchés porteurs : États unis, Europe et surtout Chine. Le marché chinois, de loin le premier au monde, s'est contracté durant quatre mois de suite de juillet à octobre, une première en près de vingt ans.

Du côté de l’Europe, en septembre, est entré en vigueur un nouveau mode d'homologation des véhicules pour faire sortir du marché les plus polluants. La chute du diesel qui s'est accélérée avec le scandale des moteurs truqués en 2015 n'en finit plus. Les objectifs environnementaux obligent les constructeurs à adapter leurs chaînes de production. C'est tout un modèle qu'il faut revoir. Et cela ne se fait pas sans heurts. On l'a vu avec la crise des gilets jaunes dans un pays - la France - où le diesel a longtemps été roi. Mais, même dans l'hexagone, la part du diesel dans les nouvelles immatriculations recule.

Est-ce que les constructeurs arrivent à s'adapter à la sortie du diesel ?

Cela coûte très cher à ceux dont c'était le cœur de métier. En Allemagne, Volkswagen a particulièrement souffert. D'autres comme PSA en France se sont adaptés en équipant les véhicules avec des dispositifs anti-pollution. Mais le diesel reste au cœur de leur activité. Le ralentissement des ventes va peser sur les capacités des constructeurs et des équipementiers à investir. Notamment dans l'électrique et les véhicules autonomes. Pour le moment, la percée de l'électrique se fait sentir surtout en Chine et aux Etats-Unis. Mais tous les constructeurs ont compris que c'était le prochain virage à prendre pour répondre à la concurrence des nouveaux constructeurs que sont les géants de la « tech », Tesla, Google ou encore les start-ups asiatiques. Mais les choix stratégiques sont difficiles à prendre, surtout en pleine tempête.

Et la tempête, ce sont les incertitudes sur le commerce mondial !

La guerre commerciale lancée par les Etats-Unis contre la Chine et contre l'Union européenne a bien sûr marqué cette fin d'année. De quoi soulever les craintes des constructeurs européens... allemands en particulier. Ils auraient été les premiers affectés par la hausse des droits de douane puisqu'ils construisent aux Etats-Unis... et exportent vers la Chine leur production. Une trêve a été décrétée par Washington et Pékin. Mais le mal est fait pour les constructeurs automobiles aux Etats-Unis: ils payent cher la hausse des taxes américaines sur l'acier et l'aluminium. Conséquences immédiates: GM, le premier constructeur américain va fermer l'année prochaine 7 usines et supprimer des milliers d'emplois. Ford, on l'a vu en France, a rejeté le projet de reprise de l'usine de Blanquefort près de Bordeaux, ouvrant la voie aux licenciements de 850 salariés. L'enjeu proclamé : faire des milliards de dollars d'économies et investir dans les technologies d'avenir...

Outre la guerre commerciale dont on ne connaît pas encore le dénouement, l'ombre du Brexit plane aussi sur le secteur

Comment ne pas évoquer cette autre incertitude ? Les industriels et le monde économique en général ont pu obtenir qu'une période de transition jusqu'à 2020 amortisse le choc. Mais le vote des députés britanniques sur le Brexit a été reporté à janvier, ce qui alimente à nouveau le doute.

Ajoutez à cela les sanctions américaines contre l'Iran qui privent l'industrie d'un relais de croissance prometteur. Le recul de certains marchés émergents comme la Turquie et l'Argentine à cause de la hausse des taux d'intérêt américains. Et vous avez un tableau des plus sombres...

Mais les optimistes rétorqueront qu'après une décennie de croissance folle des ventes, l'euphorie devait bien finir par se tasser. Et lorsque les nuages qui planent sur le commerce mondial se seront dissipés, les constructeurs pourront enfin se concentrer sur la question essentielle. Dans quelle voiture roulerons-nous demain ?

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