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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: les «gilets jaunes» et l'attente de la parole présidentielle

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Emmanuel Macron à l'Elysée, le 27 novembre: «Fin du monde» ou «fin du mois», «nous allons traiter les deux».
Emmanuel Macron à l'Elysée, le 27 novembre: «Fin du monde» ou «fin du mois», «nous allons traiter les deux». Ian Langsdon/Pool via REUTERS
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« L’heure de vérité » pour Le Parisien Aujourd’hui en France. « Le temps des réponses » pour La Croix. Le mot qui revient ce matin, dans tous les journaux ou presque : « attendu ». Et on pourrait ajouter « suspense », car tous s’interrogent également sur la teneur de l’allocution d’Emmanuel Macron, sur les mesures qu’il annoncera ou celles qu'il n’annoncera pas ce soir. Et comme c’est de rigueur généralement dans ces cas-là, chacun y va de ses petits pronostics. A commencer par Les Echos, visiblement bien informés : en Une ils titrent « Gilets jaunes, ce que prépare Macron pour sortir de la crise ». Selon le quotidien économique, le président français va tenter « un blast social ».

Un « blast social » ? répond Libération. « A l’heure de la novlangue de la « start-up nation » Anglicisme pour anglicisme, c’est le flop politique qui menace ! »

Politique de l'offre

Pour les Echos, cette crise des « gilets jaunes » devrait marquer une inflexion dans la politique de l’offre. En clair : après les baisses de charges pour les entreprises, place aux baisses d’impôts pour les ménages. En tous cas, Emmanuel Macron semble prêt - toujours selon Les Echos qui citent ses proches - à des mesures d’urgence sur le pouvoir d’achat, loin de ce qu’il défendait jusqu’ici. Mais comme il est rappelé, Muriel Pénicaud la ministre du Travail a écarté hier la piste d’une augmentation du Smic, ce qui détruirait des emplois d’après elle. Alors, il faut chercher ailleurs.

Les Echos croient savoir que l’accélération des mesures de désocialisation - voire défiscalisation - des heures supplémentaires sont sur la table. Ainsi que l’accélération de la suppression de la taxe d’habitation ou l’instauration de primes. Quoi qu’il en soit, ça semble certain : le chef de l’Etat est à la recherche d’un « geste social fort » sur le pouvoir d’achat, c’est là-aussi un proche qui l’affirme.

Train de vie de l'Etat

Du côté du Figaro, « Emmanuel Macron est prévenu : ses décisions ne seront acceptables que si leur financement passe par des économies sur le train de vie de l’Etat » Et non par des hausses de prélèvements obligatoires.

Le Figaro, comme à son habitude, rappelle que la France détient déjà le triste record mondial sur ces prélèvements obligatoires. Mais l’urgence est bien dans « la confection d’un nouveau contrat social » pour le quotidien. Il voit bien qu’ « au bord de la rupture, notre modèle social nécessite une remise à neuf complète […] L’ouvrage exige une solide réflexion, lit-on dans l’édito, pour ne pas sombrer dans la démagogie égalitariste, clientéliste, communautarise qui a conduit notre Etat Providence à la faillite. Avec des conséquences catastrophiques pour la cohésion de notre société, de nos territoires et la compétitivité de notre économie »

Capacité d'écoute

Mais si l’instant est crucial, Libération pour sa part a rencontré des gens qui n’attendent plus Emmanuel Macron. « Manu entends-tu ? », titre Libération en Une. Le journal ne parle pas directement de la parole d’Emmanuel Macron mais plutôt de sa capacité d’écoute finalement. Libération qui a rencontré des gilets jaunes en effet, et le journal le dit clairement : « la prise de parole du président intéresse peu ces personnes mobilisées. » « Elles ne s’attendent pas à des mesures spectaculaires et assurent vouloir continuer le mouvement ».

Le quotidien en veut pour preuve cette assemblée générale des « gilets jaunes » grenoblois dans l’Isère. Ils se sont retrouvés dimanche dans une salle associative de la ville, une première note Libé pour un mouvement qui n’avait jusque-là connu que des AG en plein air et peu structurés. Plus d’une centaine de participants étaient présents, pour une discussion « chaotique parfois », « brouillonne » en tout cas « faute de méthode » dit Libération.

Des flots de paroles, d’émotion et d’engagement, mais « de Macron et de sa prise de parole, il n’en a pas été question une seule fois. » C’est donc certain comme le note l’édito : ce soir le président « jouera la partie la plus difficile de sa courte vie politique ». « Sans le droit à l’erreur », précise Le Parisien aujourd’hui en France. Du moins, si le chef de l’Etat veut « calmer la contestation qui déchire la France ».

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