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Revue de presse Afrique

A la Une: une campagne électorale sous tension au Togo

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Rassemblement de Togolais pour réclamer l'alternance politique, à Lomé, au Togo, le 5 octobre 2017. (Photo d'illustration)
Rassemblement de Togolais pour réclamer l'alternance politique, à Lomé, au Togo, le 5 octobre 2017. (Photo d'illustration) MATTEO FRASCHINI KOFFI / AFP
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« Et la campagne démarre ! », s’exclame le site d’information togolais Au Togo. « Les députés de la prochaine législature seront connus le 20 décembre prochain. C’est ce qui est prévu dans la feuille de route de la CEDEAO. Et c’est ce qui se fera, affirme le site. La Commission électorale nationale indépendante conduit les opérations sous la surveillance très rapprochée des observateurs de longue durée de la CEDEAO. (…) Ces élections législatives se tiennent dans un contexte politique particulier, pointe encore Au Togo. Il était prévu que les réformes institutionnelles et constitutionnelles se fassent le 30 novembre dernier, donc avant le scrutin. Mais à la convocation de la plénière pour cette date afin de connaître de la question, les députés de l’opposition ont été absents. Ce qui a fait reporter ce travail. »

Point de vue radicalement différent pour un autre site d’information togolais, Togosite : Togosite qui impute la responsabilité de ce report au pouvoir. Et qui dénonce « une énième manœuvre concoctée par le régime pour bloquer le texte communautaire et les réformes constitutionnelles et institutionnelles qu’il porte. La visée étant de renvoyer les réformes aux delà des élections frauduleuses prévues pour le 20 décembre, censées donner à la dictature, avec le concours de ses partis satellites, la majorité des 4/5 pour opérer les réformes à sa guise en vue d’assurer un pouvoir à vie au président Faure Gnassingbé. »

Pommes de discorde

En fait, pointe Le Pays au Burkina, « les protagonistes sont toujours loin de s’accorder sur la question de la réforme constitutionnelle qui devrait connaître une limitation des mandats présidentiels et surtout sur la question de la rétroactivité qui devrait décider de l’avenir politique du chef de l’Etat. C’est dans ce contexte de quasi-blocage que la CEDEAO, jouant les bons offices, a tracé une feuille de route censée décanter la situation mais qui, malheureusement, est aussi devenue une autre pomme de discorde entre les frères ennemis togolais. En effet, pour l’opposition, la date du 20 décembre, qui figure sur la feuille de route de l’organisation régionale, n’est qu’une date indicative susceptible d’être modifiée. Mais le pouvoir ne l’entend pas de cette oreille et tient à aller aux élections, arguant au passage que +l’opposition est tout simplement dans une logique de blocage+. De quoi ajouter de la crise à la crise. »

De plus, poursuit Le Pays, « force est de constater que les positions sont à nouveau en train de se radicaliser, l’opposition n’entendant pas aller aux élections tant qu’elle n’aura pas obtenu gain de cause par rapport à certaines de ses revendications, notamment la recomposition de la CENI, la Commission électorale nationale indépendante, qu’elle qualifie de +bancale, illégale et illégitime+ et le toilettage du fichier électoral. »

Un sentiment de déjà-vu…

Face à ce blocage, plusieurs voix s’élèvent pour demander le report du scrutin… Après les catholiques, ce sont les Eglises évangélique et méthodiste qui affichent leur inquiétude et qui réclament donc de repousser les élections de quelques mois. Dans leur communiqué publié par le site Ici Lomé , on peut lire cette phrase : « l’attitude de notre classe politique viscéralement obnubilée par la défense de ses intérêts politiciens amène légitimement à se poser des questions sur son attachement pour le peuple qu’elle aspire à diriger, et sur la considération qu’elle a pour les efforts de la communauté internationale, et les facilitateurs de la crise. »

« Le pouvoir tendra-t-il une oreille attentive aux catholiques et protestants ? », s’interroge Aujourd’hui à Ouaga. « Quiconque sait les péripéties de la politique togolaise depuis les années 90 à nos jours croirait à la même histoire, soupire le quotidien burkinabé, avec à peu près les mêmes acteurs, les mêmes revendications, les mêmes solutions éculées et surtout, la confrontation entre une famille, les Gnassingbé contre les autres, agglomérées dans l’opposition. Le boycott des législatives du 20 décembre prochain par l’opposition rentre dans ce +déjà vu+, cet éternel recommencement, dans un Togo, balloté entre une opposition, qui n’a jamais goûté aux délices de l’alternance, et un pouvoir qui depuis plus de 40 ans est dans les mains de la même famille, qui use de tous les moyens pour encore le garder. »

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