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Revue de presse des hebdomadaires français

A la Une: Macron va-t-il calmer la colère des Gilets jaunes ?

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Un homme tient son gilet jaune sur les Champs Elysées le 24 novembre 2018.
Un homme tient son gilet jaune sur les Champs Elysées le 24 novembre 2018. REUTERS/Gonzalo Fuentes
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Le discours que prononcera le président ce matin à 10 h 30 depuis l’Elysée, ce discours « suffira-t-il à apaiser les Gilets jaunes ? », s’interroge Le Parisien. « Dix jours après le début du mouvement de contestation des Gilets jaunes pour dénoncer les hausses de carburant, et, plus globalement, les problèmes de pouvoir d’achat, l’exécutif va enfin sortir du bois ! L’équation s’annonce complexe, pointe Le Parisien : montrer qu’il a entendu la colère, sans pour autant donner le sentiment de se renier en matière de politique environnementale et budgétaire. »

Attention, prévient Le Parisien, « alors que les prix de l’électricité vont aussi flamber à compter du 1er janvier, il faudra livrer plus qu’un discours de la méthode pour calmer la grogne. D’autant que l’arrivée du prélèvement à la source rendra aussi inaudible le message du gouvernement sur le travail qui paie. Bref, sur le front du pouvoir d’achat, tous les voyants sont au rouge. “Macron va jouer une partie importante, prévient un ancien proche d’Emmanuel Macron, cité par le journal. S’il pense que le problème ce n’est que la transition énergétique, qu’il faut l’habiller, il est à côté de la plaque. La colère, elle est là. C’est une vraie jacquerie fiscale. Si, après son intervention, les Gilets jaunes commencent à dire : il ne nous a pas entendus, il n’a rien compris. Cela repartira”. »

Pistes…

Alors que va dire Emmanuel Macron tout à l’heure ? Que va faire, que peut faire le gouvernement ?

Libération avance des pistes : « pour l’exécutif, pas question de modifier la “trajectoire carbone” défendue par Hulot l’an dernier devant le Parlement. Selon Griveaux, le Président donnera des réponses “sur le court et sur le long terme”. Ira-t-il, comme l’a demandé François Hollande hier, jusqu’à envisager une “réallocation” sous forme de chèque énergie d’une part supplémentaire de la taxe carbone ? Griveaux l’a implicitement confirmé, pointe Libération, à l’issue du Conseil des ministres : “Il y a des éléments financiers qui permettent d’avancer, de rendre l’accompagnement plus juste et plus puissant”. Parmi les pistes envisagées, précise le journal : augmentation des primes à la conversion, du chèque énergie, ou encore création d’un chèque énergie voiture. » Par ailleurs, s’interroge encore Libération, « le gouvernement va-t-il assouplir sa fiscalité écologique, comme l’a préconisé François Bayrou ? Le 22 novembre dans le Figaro, l’allié Modem s’était prononcé pour une mise en place plus “progressive” des taxes sur le carburant, envisageant de réactiver la TIPP flottante mise en place sous Ayrault dans un contexte similaire de flambée du brut. Autre piste, soutenue notamment par la députée LREM Brigitte Bourguignon : un moratoire sur les hausses prévues au 1er janvier. Ecartée par François de Rugy et la plupart des huiles macroniennes, cette idée pourrait bien ressurgir. “Pour Macron, aucune piste n’est taboue”, dit un de ses proches. »

En tout cas, commente Libération dans son éditorial, « le chef de l’Etat doit montrer qu’il entend la souffrance sociale. Il est donc face à un défi redoutable : allier justice sociale et urgence environnementale. Enlever son costume de président des riches et enfiler son gilet vert. »

« Une caisse à outils ne suffira pas… »

Un exercice délicat, voire impossible…

En effet, « Emmanuel Macron a déjà fait savoir qu’il n’était pas le Père Noël, relève La Montagne. Aussi, que va-t-il bien pouvoir sortir aujourd’hui de sa hotte, d’immédiatement sonnant et trébuchant, capable d’apaiser l’exaspération fiscale, sans délivrer de permis de polluer, tout en étant en mesure de susciter le désir d’un avenir en vert ? Car les Gilets jaunes, eux, ne lui feront pas de cadeaux. »

L’Alsace renchérit : « la lueur d’espoir que l’exécutif parvienne à régler le conflit des Gilets jaunes est ténue si, comme cela semble être le cas, Emmanuel Macron refuse le moindre geste financier ou moratoire sur la hausse des taxes sur le carburant. La réponse devra être à la hauteur de la crise qui agite la France depuis dix jours. En cela, une caisse à outils ne suffira pas. »

En fait, pointe Ouest France, « le prix des carburants n’est plus le problème. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Les Gilets jaunes, dans leur majorité, ne sont ni d’horribles pollueurs, indifférents au sort de la planète, ni de mauvais citoyens refusant de payer l’impôt. Ils seraient sans doute d’accord pour faire des efforts au nom du bien commun. À condition d’être certains que ces efforts soient partagés par tous. »

Alors, conclut L’Union, « Macron est aujourd’hui à l’acmé de la crise, au moment précis où il doit accomplir le miracle de la disruption, prouver que le Nouveau Monde peut accoucher de solutions que l’ancien ne saurait imaginer. Soit il retisse un lien de confiance avec les Gilets jaunes, les intègre dans la sortie de crise. Soit il échoue. Auquel cas, on lui souhaite bien du bonheur s’il veut mener à bien la réforme de l’assurance-chômage, celle des retraites, de la fonction publique, le tout en réduisant les dépenses publiques. Au moment où les Français vivront le choc du prélèvement à la source. »

Ghosn : le complot ?

A la Une également, les interrogations du Figaro une semaine après l’arrestation de Carlos Ghosn au Japon…

« Le flou persiste sur les accusations », relève Le Figaro. « Une semaine après son arrestation spectaculaire, la justice japonaise n’a toujours pas indiqué les chefs d’inculpation retenus contre le PDG déchu de l’Alliance Renault-Nissan. »

Et Le Figaro de s’interroger : « assiste-t-on à un complot fomenté depuis Tokyo contre la suprématie française dans l’Alliance Renault-Nissan ? À la chute d’un patron aveuglé par sa toute-puissance ? Aux deux à la fois ? De part et d’autre, le doute et la défiance prévalent désormais. Avec le risque, bien réel, de voir se dissoudre la grande alliance qui a fait de Renault et Nissan les champions du monde de l’automobile. »

La Russie montre ses muscles

Enfin, la bataille navale hier entre la Russie et l’Ukraine…

La Russie a capturé avant-hier trois navires de la marine ukrainienne au terme d’une journée de tensions qui a vu la fermeture du détroit de Kertch aux navires commerciaux. Détroit qui sépare la mer d’Azov de la Mer Noire.

Commentaire de La Croix : « l’Ukraine est depuis cinq ans en première ligne face au militarisme de la Russie. L’incident naval entre ces deux pays en apporte une nouvelle preuve. Moscou n’accepte toujours pas la volonté des Ukrainiens de se détacher de sa sphère d’influence et de privilégier l’Union européenne, ce qu’avaient bien montré les manifestations de l’Euromaïdan à Kiev, durant l’hiver 2013. En représailles, le Kremlin a annexé la Crimée ; il entretient un conflit séparatiste dans le Donbass et cherche à transformer la mer d’Azov, bordée par les deux pays, en un espace fermé sous son contrôle. […] Les Européens, s’ils veulent résister, estime La Croix, doivent manifester solidarité et fermeté, notamment en maintenant les sanctions commerciales prises après l’annexion de la Crimée. »

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