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Bonjour l'Europe

Autriche: le FPÖ provoque un nouveau tollé

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Une vidéo a provoqué un tollé en Autriche cette semaine. Mise en ligne mardi par le FPÖ, le parti d’extrême droite, au pouvoir aux côtés des conservateurs. Elle était censée promouvoir l’introduction des photos d’identité sur les « cartes vitales »...

Une capture d'écran de la vidéo du FPÖ.
Une capture d'écran de la vidéo du FPÖ. Capture d'écran
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Comme cela existe déjà en France, les « cartes vitales » autrichiennes seront, à partir de 2020, agrémentées de photos pour lutter contre la fraude. La vidéo mise en ligne par le FPÖ voulait vanter cette réforme, mais le moins que l’on puisse dire, c’est que cela n’a pas eu l’effet escompté.

En effet, cette vidéo, réalisée comme un dessin animé, met en scène un personnage extrêmement stéréotypé : un jeune homme prénommé Ali, qui arbore un fez. Ali se rend chez le dentiste avec la « carte vitale » de son «  cousin Mustafa  ». Mais il échoue, car désormais il y a une photo sur la carte et sa fraude est repérée. De très nombreux internautes ont immédiatement réagi, certains dénonçant une vidéo raciste, pleine de préjugés, d’autres s’inquiétant de voir qu’une telle production est possible en Autriche, en 2018.

La vidéo supprimée

Cette vidéo a fortement déplu jusqu’au plus haut niveau de l’Etat. Sebastian Kurz, le chancelier autrichien, s’est félicité de son retrait, la jugeant « inacceptable ». Mais c’est surtout l’attitude du vice-chancelier qui était scrutée, Heinz-Christian Strache qui est aussi le chef du FPÖ. Face au tollé, le vice-chancelier s’est désolidarisé de cette vidéo : « Cette vidéo ne m'a pas satisfait, elle n'était clairement pas souhaitée. Il y a visiblement eu un problème de contrôle au sein du parti, notamment au service informatique du FPÖ. »

Mais certains de ses opposants doutent de cette parole. Car ce genre d’affaire s’accumule pour le FPÖ. L’ONG SOS Mitmensch a ainsi annoncé avant-hier qu’elle déposait plainte pour incitation à la haine raciale contre un élu viennois du parti d’extrême droite : Dominik Nepp. L’homme est à l’origine d’un communiqué adressé à la mairie de Vienne, dans lequel le FPÖ demande « d’arrêter de donner des logements sociaux aux migrants musulmans ». Bref, un climat délétère dénoncé par plusieurs associations, dont SOS Mitmensch.

Une vidéo qui occulte les autres annonces du gouvernement

Le jour même de la mise en ligne de cette vidéo, un colloque était organisé par le gouvernement sur la lutte contre la haine sur internet, avec comme point d’orgue, cette question : comment mieux lutter contre le cyber-harcèlement ? L’une des pistes avancées par le gouvernement serait de pouvoir obtenir, en cas d’infraction, l’identité des internautes qui se cachent derrière des pseudos, afin qu’ils puissent être poursuivis et éventuellement condamnés. Mais l’opposition n’a pas manqué de relever l’ironie de la situation, à l’image du parti libéral Neos qui s’est réjouit que le jour du sommet contre la haine sur internet, le FPÖ en donne un exemple parlant.

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